INTRODUCTION.

LE LIVRE DE DEUTERONOME.

Ce livre s'appelle Deutéronome, ce qui signifie une seconde loi, parce qu'il répète et inculque les ordonnances autrefois données sur le mont Sinaï, avec d'autres préceptes non exprimés auparavant. Les Hébreux, dès les premiers mots du Livre, l'appellent Elle Haddebarim. (Challoner) --- Il peut être divisé en plusieurs discours que Moïse fit au peuple au cours des deux derniers mois de sa vie. (Haydock) --- Le premier fut délivré par lui le premier jour du onzième mois de la quarantième année, depuis la délivrance des Hébreux hors d'Égypte, et rapporte divers détails qui leur étaient arrivés.

Au chap. iv. 41 et suivants, et un supplément du Livre des Nombres est donné à ce discours. Type. v., une nouvelle exhortation au peuple commence, qui se poursuit jusqu'au chap. xxii., où les fameuses bénédictions et malédictions, des montagnes de Garizim et Hebal, sont liées. Dans les chapitres suivants, Moïse exhorte le peuple, de la manière la plus pathétique, à être fidèle au Seigneur, ajoutant les menaces et les promesses les plus fortes pour imposer leur conformité ; et ayant nommé Josué pour lui succéder, et répété ce beau cantique que Dieu leur ordonna d'écrire, (chap.

xxxi. 19,) il donne le livre du Deutéronome, à garder avec soin, (v. 9,) bénit les tribus comme un bon et tendre père, et donne son âme à Dieu sur le mont Nébo dans la 120e année de son âge. (Calmet) --- Il ne fait aucun doute que Moïse était l'auteur de ce livre, ainsi que des quatre précédents; bien que le dernier chapitre puisse, peut-être, faire partie du livre de Josué, qui autrefois a été écrit immédiatement après les œuvres de Moïse, sans aucune des marques de distinction que nous trouvons à présent.

Toute la Bible semblait ne faire qu'un seul verset. Avec quelle facilité donc le récit de la mort de Moïse pouvait-il être compris comme faisant partie du Pentateuque, lorsque les différents livres en vinrent à être distingués par des titres séparés ! Une telle insertion ne peut nuire à la prétention générale de Moïse d'être l'auteur du Pentateuque ; ou, s'il faut le croire, aucune preuve absolue ne peut être apportée pour montrer qu'il n'a pas écrit ce chapitre aussi, par l'esprit de prophétie.

Tout le peuple parla à Esdras, le scribe, pour apporter le livre de la loi de Moïse, que l'Éternel avait commandé, à Israël. Toute la nation des Juifs a toujours soutenu que Moïse a écrit ces livres : et il affirme lui-même à plusieurs reprises qu'il a reçu l'ordre de consigner beaucoup de choses importantes. Par conséquent, des preuves internes et externes concourent à établir son titre sur eux ; et si nous ne sommes pas disposés à chicaner avec tous les autres auteurs, et à nier que Démosthène, par exemple, César, et d'autres, aient écrit les ouvrages qui portent leurs noms, nous devons avouer que le Pentateuque doit être attribué au législateur juif. .

Pourtant, s'il s'agissait d'un doute, les choses contenues dans ces livres ne pourraient pas, pour cette raison, être contestées. Combien d'ouvrages anonymes ont été publiés et d'une autorité indiscutable ! Beaucoup de livres de l'Écriture sont de cette nature. Mais comme nous avons toutes les raisons de croire qu'elles nous sont parvenues sans aucune corruption matérielle, et qu'elles ont été écrites par des gens de véracité, par inspiration divine, elles méritent d'être considérées comme des annales authentiques.

Cela est vrai, qu'il s'agisse des originaux ou des versions autorisées par l'Église ; bien qu'il suffise d'arrêter la bouche des infidèles, si l'on peut se procurer une histoire authentique de la Bible par la collation des différentes copies qui existent. Ainsi, là où les éditions hébraïques semblent être incorrectes, elles peuvent recevoir une grande lumière de la copie samaritaine du Pentateuque, et des versions de la Septante, et d'autres auteurs respectables sur toute la Bible.

Les variations que nous pouvons découvrir ne sont pas d'une telle importance, mais que, si la pire copie était choisie, nous retrouverions les mêmes grandes lignes de l'histoire de l'Écriture, les mêmes préceptes de foi et de morale. Les lois de Moïse, qui sont dispersées dans ses cinq livres, peuvent être vues toutes ensemble dans leur ordre naturel, rassemblées par Corneille à Lapide et Calmet. Mais l'esprit de Dieu s'est plu à semer parmi eux des faits historiques, qui à la fois montrent l'occasion à laquelle ils ont été donnés, et nous permettent de les lire avec plus de plaisir et de satisfaction.

Les quatre livres précédents pourraient être comparés aux quatre évangiles ; Deutéronome représente le tout (Ven. Bède) et peut être appelé un Diatessaron, car il rappelle à notre esprit le grand Créateur de toutes choses, qui était sur le point d'accomplir les promesses qu'il avait faites aux Patriarches. Presque tous ceux à qui Moïse s'adresse, étaient à naître ou très jeunes, lorsque leurs parents ont reçu les commandements de Dieu au Sinaï, et ont erré dans le désert.

Il leur rend donc compte de ce qui s'est passé au cours de la dernière période mouvementée de quarante ans. Il montre ce qui a amené tant de désastres, et avertit ses auditeurs, que s'ils imitent la perfidie de leurs pères, comme il prévoit, avec douleur, qu'ils le feront, (chap. xxxi.) ils doivent s'attendre à être traités sans moins de sévérité. Cette prédiction que nous voyons vérifiée, à l'heure actuelle, dans les personnes des restes dispersés d'Israël.

Comme c'est sublime ! qu'elles sont terrifiantes les vérités que Moïse impose avec tant de ferveur ! Les mêmes menaces qu'il dénonce contre les Juifs perfides, nous regardent en quelque sorte. Si nous n'en ressentons pas les effets à présent, en étant chassés de notre pays, nous avons plus de raisons de craindre d'être exclus de notre héritage céleste, si nous ne nous repentons pas. (Haydock)

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