Jean 20:24

L'incrédulité de saint Thomas

I. Il est facile et pas rare de reprocher l'incrédulité de Thomas, et de n'entretenir que les idées les plus indéfinies sur la faute dont il s'est rendu coupable. Nous devons nous rappeler que l'affirmation du Christ ressuscité était une affirmation extraordinaire et accablante, qui ne devait être reçue comme vraie que lorsqu'elle était démontrée par la preuve la plus rigide. Il ne saurait y avoir de plus grande erreur que de supposer que la foi est acceptable dans la mesure où elle n'est pas soutenue par la raison, ou que les hommes sont tenus de croire ce qu'ils sont incapables de prouver.

La grande question est de savoir si une preuve suffisante avait déjà été donnée, ou plutôt si Thomas était justifié de refuser de croire à un témoignage autre que celui de ses propres sens. Nous pouvons dire tout de suite que des preuves suffisantes ont été fournies à Thomas dans les prédictions du Christ et dans le témoignage de ses frères. Il n'avait pas le droit de considérer la résurrection comme presque incroyable. Il en avait vu d'autres ressuscités par Christ, et il avait entendu de Christ qu'il se ressusciterait encore ; et s'il semblait qu'une invraisemblance telle qu'elle n'ait été surmontée que par des preuves particulières, le témoignage des apôtres aurait dû être concluant.

Le grand mal de l'infidélité de Thomas était qu'en refusant de se satisfaire d'aucune preuve que celle de ses sens, Thomas fit tout son possible pour saper le fondement sur lequel le christianisme reposerait nécessairement, et pour établir un principe qui indiquerait l'infidélité universelle ; car il est manifestement impossible, en ce qui concerne les preuves d'une révélation, que l'évidence soit donnée aux sens de chaque homme, que la démonstration du miracle soit perpétuellement et individuellement répétée, de sorte qu'aucun n'ait à se reposer sur le témoignage d'autrui.

II. C'est une chose de prouver que Thomas insistait indûment sur les preuves qui s'adressent aux sens ; et c'est une autre chose de vous prouver que nous-mêmes ne perdons rien à ne pas avoir ce genre de preuves. S'il était possible que je puisse découvrir par mes sens les vérités du christianisme, en certifiant moi-même par l'œil, l'oreille et le toucher, que le Fils de Dieu est mort pour moi sur la croix, est ressuscité et est monté comme mon intercesseur, sans aucun doute je Je pourrais croire que le Christ est mon Sauveur, mais il n'y aurait rien de ce que je me livre au témoignage de Dieu, qui m'est exigé en l'absence de preuves sensibles, et qui est en soi la plus belle discipline pour un autre état d'être. La base même de la foi de l'homme qui n'a pas vu, donne à cette foi une excellence morale de la plus haute description. "

H. Melvill, Penny Pulpit, n° 2011.

Référence : Jean 20:24 ; Jean 20:25 . T. Gasquine, Chaire du monde chrétien, vol. ix., p. 36.

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