A LA SOURCE DES EAUX

« Il alla à la source des eaux et y jeta le sel.

2 Rois 2:21

« L'esprit d'Élie, dirent-ils, repose sur Élisée ». C'était vrai, mais qui n'est frappé de la différence, de la contrariété, entre eux ? A première vue la succession est une détérioration. L'éclat, la précipitation, le génie, l'inspiration, la crainte, la prouesse semblent être morts avec le maître. Vu sous un aspect, aucun poste n'a jamais été plus nivelé, aucun travail plus humain, aucun bureau moins héroïque que celui d'Elisée.

Pourtant, c'est sur cette vie que reposait « une double portion » de l'esprit d'Élie. Si le Baptiste est venu dans l'esprit et la puissance d'Élie, c'est « Elisée le prophète » qui a vaguement préfiguré le Christ.

Il y a un point particulier à cette parabole, et c'est l'accent mis sur « la source des eaux ». « L'eau est nulle et le sol stérile. Le prophète de Dieu se rend à la source des eaux et y jette le « sel » guérisseur.

I. L'homme aurait pu se contenter de traiter les symptômes : avec l'eau et avec la terre. — Quand le miracle est interprété en parabole, on voit combien ses applications peuvent être infinies. C'est la parabole de la rigueur. Il nous ordonne d'aller à la source de notre maladie et de ne jamais nous reposer jusqu'à ce que l'antidote y soit à l'œuvre.

II. Il y a deux aspects de notre être terrestre, chacun impressionnant, chaque avertissement.— L'un est ce qui le représente comme une multitude, l'autre ce qui le représente comme une unité. Notre vie est une vie unitaire, et c'est ce qui donne sens et solennité à son commencement. Nous sommes ici à la source des eaux, et il faut donc ici qu'une main plus qu'un prophète se jette dans le sel. L'Evangile d'un pardon gratuit pour un Seigneur vivant et mourant, l'Evangile d'une force divine donnée en la personne d'un Esprit qui habite en nous - c'est le « sel » guérisseur, c'est la vie qui donne la vie, pour l'amour de dont Christ est venu, a souffert, est mort et est ressuscité. « Il s'avança vers la source des eaux, et y jeta le sel… Et le Seigneur dit : J'ai guéri ces eaux ; il n'y aura plus de mort ni de terre stérile de là.

Doyen Vaughan.

Illustrations

(1) « Si le Paradis Perdu doit être retrouvé, la vie humaine doit être régénérée à ses sources. Si le mal doit être vaincu, il doit être écrasé dans l'œuf ; pour que le bien soit victorieux, il faut le nourrir dès le berceau. La détérioration physique et la dégénérescence morale qui s'ensuivent dans le sillage de la surpopulation ne pèsent pas si lourdement sur l'homme ou la femme adulte, dont le caractère est déjà formé, que sur la nature sensible et impressionnable de l'enfant.

En faisant la charité, il vaut mieux soutenir les orphelinats, s'efforcer de sauver les enfants, que de donner indistinctement au mendiant adulte qui sollicite notre aumône ; et il est plus important qu'un petit enfant soit élevé dans la cause de la tempérance que qu'un homme ou une femme ivre soit réclamé. Le plus grand besoin de la nation est le salut de la vie des enfants.

(2) 'Comme la plupart des miracles d'Elisée, c'était un miracle de miséricorde. À la seule exception de l'acte enregistré à la fin du chapitre — pour lequel il doit sûrement y avoir une explication atténuante — ses actes étaient des actes de bienfaisance gracieuse, apaisante et familière, liés à la teneur ordinaire de la vie humaine. Ce miracle a été opéré avec des moyens visibles, « une nouvelle cruche et du sel dedans ». Rien, après tout, n'est aussi merveilleux que le familier.

Les faits sont des choses têtues. Elle a été travaillée à la fontaine. Le prophète alla à la source des eaux. Il est toujours sage de le faire. Toute fontaine empoisonnée doit être soignée à sa source si la cure est destinée à durer. C'est ce que fait la conversion dans l'âme. Cela fait de nous de nouvelles créatures en Jésus-Christ.

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