Si je fais mon lit en enfer, voici, tu es là.

La présence de Dieu dans le monde souterrain

On nous dit que le Juif n'avait aucune connaissance d'un paradis pour l'âme, que le seul avenir qu'il connaissait était celui d'un monde souterrain mystérieux où reposaient les esprits des morts. C'est cet enfer que le psalmiste désigne ici par le mot traduit « enfer » ; c'est le nom universel de l'Ancien Testament pour le lieu des morts. Mais, entre les mains de cet écrivain, le monde souterrain devient presque aussi beau que le monde supérieur ; il reçoit la gloire même du ciel.

Quelle est la gloire du ciel ? N'est-ce pas le fait que partir, c'est être avec Dieu ? Le ciel du christianisme n'est pas beau pour ses fidèles à cause de ses rues nacrées et de ses portes dorées ; elle est belle parce qu'elle est conçue pour être la demeure de Dieu. Or, c'est la pensée que le psalmiste fait sienne. Lui aussi reconnaît que la joie du ciel est la joie d'être avec Dieu ; mais, pour lui, Dieu est partout.

Dire qu'à la mort l'âme ne monte pas, ce n'est pas nécessairement dire qu'elle est bannie du ciel. Dieu est dans le monde inférieur aussi bien que dans le monde supérieur ; et l'âme pure le trouvera là comme en tous lieux. La mort ne peut priver un homme bon de son Dieu ; où peut-il fuir sa présence ? Cette présence le suivra également, qu'il monte au ciel ou qu'il fasse son lit dans le monde souterrain inconnu.

Si inconnue qu'elle soit, elle n'est pas en dehors de Lui ; et tout ce qui n'est pas en dehors de lui peut être le ciel de l'âme. Telle est la pensée du psalmiste, pensée qui projette un rayon de gloire autour de la vision juive de la mort et renvoie sa lumière sur la doctrine juive de l'immortalité. On voit que la foi judaïque en Dieu avait renfermé en elle l'espérance de la vie éternelle. Le Juif n'évoquait pas, comme le Grec, les images d'une localité que l'âme désincarnée habiterait après la mort ; il n'avait aucune figure dans son imagination pour concrétiser sa conception de la vallée sombre.

Mais il connaissait une Présence qui appartenait à la fois à son propre monde et au monde souterrain, l'Être de l'Éternel Dieu ; et, dans cette connaissance, la mort elle-même cessa d'être une terre étrangère. Il a perdu beaucoup de son étrangeté. Il contenait quelque chose que la terre tenait, et que la source de tout ce qui est dans la terre ou le ciel, la vie même de l'univers. ( G. Matheson, DD )

l'omniprésence de Dieu

Si vous étiez appelé à faire un voyage aussi horrible que Virgile et Dante ont fêté dans leurs poèmes lorsque leurs héros sont descendus dans l'effrayante Averne, vous n'avez pas besoin de trembler, bien qu'on ait dit de vous, comme d'eux :

« Le long de l'ombre illuminée,

Obscurcissant et solitaire, leur chemin qu'ils ont fait.

Si, dis-je, vous deviez traverser les voûtes sépulcrales et tous les sombres cachots de l'Hadès, vous n'avez pourtant pas à craindre, car « en dessous se trouvent les bras éternels ». ( CH Spurgeon. )

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