11. Et vous en aurez besoin. Sur un autre terrain, il les exhorte et les excite à la bonne volonté, car le service de Dieu apporte cette réjouissance; car il n'y a rien qui devrait plus nous inciter à l'obéissance, que quand nous savons que Dieu consulte plutôt notre bien que cherche à obtenir de nous quelque avantage. Les hommes impies, en effet, se réjouissent aussi, non, ils sont démesurés et intempérants dans leur joie; mais puisque cette joie n'est pas seulement passagère, mais que leur rire se transforme en pleurs et grincements de dents, ce n'est pas sans raison que Moïse la magnifie ici comme une bénédiction particulière, pour se réjouir devant Dieu; comme si un père invitait ses enfants à se délecter avec lui. Mais par cet exercice extérieur, on a rappelé aux croyants qu'il n'y a pas de joie réelle ou désirable, sauf en référence à Dieu. Et sûrement, de quelque manière que les méchants puissent exulter dans leurs plaisirs et s'abandonner aux gratifications, cependant, puisque la tranquillité de conscience, qui seule apporte la vraie joie, leur manque, ils ne jouissent pas de la gaieté dans laquelle ils se plongent. Enfin, Moïse amplifie par une comparaison le bien dont ils jouissaient au service de Dieu, quand il dit: «Et tu te rappelleras que tu as été esclave en Égypte»; pour que leur condition présente fût plus agréable pour eux, il en augmenta la douceur par le souvenir de leur plus misérable captivité. J'ai ici négligé la distinction très subtile de Cicéron (360) entre les mots gaudium et laetitia, car à moins que je les prenne tous les deux dans un bon sens, je ne pourrais pas traduire les mots hébreux, par lesquels Dieu exprimerait avec quelle indulgence Il traite ses enfants. Pendant ce temps, ce passage contient une exhortation à rendre grâce à Dieu notre libérateur.

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