30. Comment devrait-on en chasser mille? De tous les nombreux témoignages de la colère de Dieu, il en choisit un qui était particulièrement frappant; aussi longtemps que Dieu était de leur côté, ils avaient mis en fuite de puissantes armées, et n'avaient pas non plus été soutenus par une multitude de forces. Maintenant, quand, bien qu'en grand nombre, ils sont conquis par quelques-uns, ce changement montre clairement qu'ils sont privés de l'aide de Dieu, surtout quand un millier, qui avait l'habitude auparavant, avec une petite troupe, de mettre en déroute les plus grandes armées, ont donné bien avant dix hommes. Moïse condamne donc la stupidité du peuple, en ce qu'il ne lui vient pas à l'esprit qu'il est rejeté par Dieu, alors qu'il est si facilement vaincu par quelques ennemis, qu'il dépasse de loin en nombre. Moïse, cependant, va encore plus loin et dit qu'ils ont été vendus et trahis ; (279) dans la mesure où Dieu, les ayant si souvent trouvés indignes de Son aide, non seulement les a abandonnés, mais les a soumis à des nations païennes, et, pour ainsi dire, les a vendus pour être leurs esclaves. Cette menace est souvent répétée par les prophètes: et Esaïe, désireux de réveiller en eux une espérance de délivrance, leur dit que Dieu rachèterait le peuple qu'il avait vendu. (280) Mais, au cas où quelqu'un objecterait qu'il n'était pas étonnant que la chance incertaine de guerre confère à d'autres la victoire qui souvent, comme un poète profane dit,

"Passe entre les deux sur des ailes douteuses", (281)

Moïse anticipe l’objection en déclarant que, à moins que le peuple ne soit privé de l’aide de Dieu, il ne pourrait réussir autrement. Une comparaison est donc instituée entre le vrai Dieu et les faux dieux: comme si Moïse avait dit que, là où le Dieu des armées préside, la question de la guerre ne peut jamais être douteuse. Il s’ensuit que les élus et les personnes particulières de Dieu sont exemptés de la condition ordinaire des nations, sauf dans la mesure où elle mérite d’être rejetée en raison de son ingratitude. Il appelle les incroyants eux-mêmes à en être les arbitres et les témoins, dans la mesure où ils avaient souvent fait l'expérience de la formidable puissance de Dieu, et savaient assurément que le Dieu d'Israël était différent de leurs idoles. C'est donc comme s'il avait dit que cela était visible même pour les aveugles, ou qu'il devait citer comme témoins ceux qui sont bénis sans lumière d'en haut. En invitant ainsi les incroyants à être juges, ce n'est pas comme s'il supposait qu'ils prononceraient ce qui était vrai et parfaitement compris par eux, mais parce qu'il fallait les convaincre par l'expérience: car, si quelqu'un avait demandé aux païens si le le gouvernement suprême et le pouvoir du ciel et de la terre étaient entre les mains du Dieu unique d'Israël, ils n'auraient jamais avoué que leurs idoles n'étaient que de la vanité. Cependant, aussi malignes qu’ils puissent nuire à la gloire de Dieu, Moïse n’hésite pas à se vanter, même étant eux-mêmes juges, que Dieu avait magnifiquement exercé sa puissance invaincue; bien qu'il se réfère plutôt à l'expérience des faits eux-mêmes qu'à leurs sentiments. D'autres commentateurs extraient un sens différent, à savoir que, bien que les incroyants puissent être victorieux, Dieu n'en est pas moins affecté: son bras ne lui est pas non plus cassé, car il leur permet d'affliger les Israélites apostats: ) la première exposition, cependant, est la plus appropriée.

diuque
Inter utrumque volat dubiis Victoria pennis.
Ovide, Metam. viii. 11, 12.

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