21. Et ils se sont tus. Ceci est ajouté afin que nous puissions mieux comprendre la profondeur de l'affliction qui régnait dans toute la Judée; car le bon roi, n'ayant guère de force ni de moyens de défense, est donc rendu muet même quand un ennemi l'insulte. Des ambassadeurs ont été envoyés pour apaiser l'ennemi; quand ils échouent, on leur enjoint de se taire, afin de ne pas provoquer cette bête sauvage, déjà trop excitée, à la cruauté. Pourtant, il n'est pas certain que ces paroles se rapportent à l'ambassadeur ou au peuple, contre qui Rabshakeh a jeté ces reproches; et en effet, il est probable qu'il se réfère plutôt à ceux qui gardaient les murs, qui, bien qu'ils aient été vivement piqués par les railleries de l'ennemi, n'ont cependant pas été provoqués à des querelles ou à des troubles, parce qu'ils ont obéi au commandement des rois. Par conséquent, aussi, nous en déduisons qu'il provenait de la bonté particulière de Dieu, qu'ils étaient tellement disposés à obéir quand les choses étaient désespérées.

On objectera peut-être qu'ils n'auraient pas dû se taire lorsque de tels blasphèmes ont été proférés contre Dieu; car nous ne devons pas cacher nos sentiments lorsque des hommes méchants se moquent, se moquent et reprochent à Dieu, même si notre vie doit être mise en danger. Nous devons au moins témoigner que nous ne pouvons pas supporter patiemment que son honneur et sa gloire soient attaqués. Mais il n'est pas dit qu'ils se taisaient parce qu'ils exprimaient leur assentiment, ou ne se souciaient pas des reproches qui étaient adressés à Dieu, et qui, bien que pas un mot n'ait été prononcé par eux, ont fait une profonde douleur aux ambassadeurs, et les ont incités à les attitudes et les signes de chagrin; car ensuite, telle est l'amertume de leur chagrin qu'ils déchirent leurs vêtements, et par ce signe ils montrent qu'ils tiennent ces blasphèmes en horreur et en détestation. Mais comme il n'aurait été d'aucune utilité pour les ambassadeurs de débattre avec Rabshakeh, ils sont revenus paisiblement et sans aucun tumulte; et le peuple, parce qu’il était inutile de faire quelque trouble que ce soit, le compta assez pour rencontrer l’impertinence du méchant par des gémissements silencieux. Et ce n'est pas un courage méprisable, même quand nous n'avons pas le pouvoir de prononcer une syllabe, toujours de ne pas rétrécir ou de broncher, mais de rester tranquillement à notre place.

C'est pourquoi il nous est également rappelé que nous ne devons pas toujours lutter contre les hommes méchants lorsqu'ils reprochent et déchirent le nom de Dieu; car au milieu des conflits amers et du bruit confus, la vérité ne sera pas entendue. Et pourtant il ne faut pas pour cela céder à la lâcheté, en pensant qu'on doit être excusé de se taire, chaque fois que des hommes méchants se lèvent contre Dieu; car notre silence n'aura aucune excuse si nous ne témoignons pas d'une manière ou d'une autre qu'il nous déplaît fortement, et si nous ne déclarons pas, pour autant que ce soit en notre pouvoir, que rien ne nous trouble plus que le nom de Dieu devrait être déshonoré. Nous devons donc exprimer notre zèle, afin que les hommes méchants ne pensent pas que nous n'avons aucun respect pour l'honneur de Dieu, et que nous ne sommes pas émus quand ils le blasphèment.

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