17. Et c'est arrivé lorsque Pharaon. Moïse attribue ici la raison pour laquelle Dieu n'a pas immédiatement conduit Son peuple par la voie la plus directe vers le pays de Canaan, ce qui lui aurait été tout aussi facile, mais a préféré le faire passer par le désert, par un long et difficile et dangereux voyage; c'est-à-dire que, s'ils avaient peut-être rencontré des ennemis à combattre, un moyen de retour immédiat les aurait encouragés à retourner en Égypte. On sait combien était grande la paresse et la lâcheté de ce peuple, dès qu'une difficulté se présentait; et avec quelle rapidité ils se révoltèrent contre le gouvernement divin, aussi souvent qu'un fardeau plus lourd qu'ils ne voulaient leur fut imposé. Nous savons combien de fois ils se sont repentis d'avoir suivi Dieu comme leur chef, et étaient donc prêts à rejeter par leur ingratitude la grâce qui leur était offerte. Par conséquent, quand ils étaient impuissants dans l'utilisation des armes, et étaient totalement sans expérience de la tactique militaire, avec quel courage se seraient-ils engagés avec un ennemi, s'il y en avait un qui aurait dû s'avancer contre eux quelques jours après leur sortie? Assurément, ils n'auraient pas supporté un seul assaut, mais auraient plutôt voulu se soumettre aux Égyptiens, avec d'humbles supplications de pardon. De peur que le désir de retour ne vole leur cœur, Dieu était prêt à dresser une barrière derrière eux dans la difficulté du voyage. D'ailleurs, si à leur départ d'Égypte ils avaient immédiatement rencontré les habitants du pays de Canaan en guerre, de plus grands troubles les auraient attendus; car les Egyptiens ne les laisseraient nullement seuls, mais, aidés par les subventions et les forces de tant de peuples, ils se seraient efforcés de se venger et, ayant conclu des alliances de tous côtés, se seraient enfermés dans les malheureux Israélites . C'est pourquoi Dieu pourvut excellemment pour eux, en les conduisant à travers des chemins inaccessibles, et par leur lassitude même fermant la porte à leur désir constant de retourner en Egypte; tandis que par la suite, il a progressivement rétabli leur confiance, avant qu’ils ne viennent se battre, et a dû soutenir les attaques de leurs ennemis. J'admets, en effet, que Dieu aurait pu autrement éviter tous ces maux; mais comme il a souvent coutume de traiter avec son peuple sur des principes humains, il choisit d'adopter la méthode la plus adaptée à leur infirmité. Moïse loue maintenant ce dessein admirable, afin que nous sachions que rien n'a été omis par Lui qui était pour la sécurité et l'avantage de son peuple. Car ce «Dieu a dit», qu'il mentionne, se réfère à sa providence; autant dire que le passage le plus facile et le plus ordinaire n'a pas été rejeté de manière indue, mais que parce que Dieu le savait plus opportun, Il a ainsi délibérément évité la tentation.

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