23. Et Moïse dit au Seigneur. Parce que Moïse était persuadé que le peuple serait obéissant, il rejoint que le décret qui avait déjà été prononcé suffirait et que sa répétition serait en quelque sorte surérogatoire; car lorsqu'il dit que «le peuple ne peut pas monter», il répond qu'il se présente au nom de tous comme leur garant. Et cela, il le fait honnêtement et conformément à la règle de la charité; pourtant il ressort de la réponse de Dieu qu’il a été trompé, en jugeant les autres par ses propres sentiments. Tandis que, cependant, il exécute sans hésiter la tâche qui lui est assignée, il est clair qu'il a préféré le commandement de Dieu à sa propre opinion préconçue; et ainsi nous a appris par son exemple, que quelles que soient les imaginations qui nous viennent à l'esprit, elles doivent encore être soumises à ce joug, afin que l'autorité de Dieu seule puisse avoir la prééminence. Un doute peut surgir parce qu'il nomme «les prêtres»; puisque l'office sacerdotal n'était pas encore confié aux Lévites. Certains le comprennent donc comme signifiant tous les premiers-nés, car, par consentement ancien et commun, il est permis qu'ils aient toujours été investis de l'honneur du sacerdoce. Mais bien que j'admette volontiers qu'ils ont été choisis parmi les premiers-nés, je ne pense pas qu'il soit probable que dans cette immense multitude il y ait eu des prêtres spéciaux pour chaque maison. En attendant, nous pouvons supposer que, puisqu'aucune nation païenne n'était alors sans prêtres, il n'y avait pas moins de méthode parmi le peuple élu; car ce que le bon sens dictait aux aveugles, assurément une religion plus pure, montrait plus clairement, à savoir, que le culte de Dieu ne devait pas être séparé du sacerdoce.

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