24. Tu feras un autel de terre. Ce précepte diffère de l'autre, que je viens d'expliquer; car bien qu'elle se réfère au choix d'un lieu, (111) pourtant la mention d'un lieu est omise, et elle ne touche que le matériau et la forme du autel. Dieu ordonne donc qu'un autel lui soit construit, soit de terre, soit d'un tas de pierres qui n'avaient pas été artificiellement polies. Mais je comprends cela des autels, qui devraient être construits soit dans le désert, soit ailleurs, avant que le choix du lieu perpétuel ne leur ait été manifesté. Dieu les ferait construire de terre, afin qu'ils tombent d'eux-mêmes et qu'aucune trace d'eux ne subsiste après le départ du peuple; mais si des pierres étaient utilisées, il interdisait qu'elles soient assemblées dans une structure permanente, mais les ferait jeter grossièrement et non polies dans un tas, de peur que leur apparence n'entraîne la postérité à la superstition. Je suis surpris que les commentateurs (112) se donnent ici la peine d'inventer des allégories; puisque Dieu n'avait d'autre but que d'éliminer les pierres d'achoppement, par lesquelles les Israélites pourraient être détournés du sanctuaire; car nous savons combien l'antiquité et l'exemple de nos ancêtres sont susceptibles d'attirer les esprits du vulgaire. Si quelque chose en forme d'autel était resté, aussitôt des notions religieuses y auraient été associées, que Dieu ne pouvait nulle part être plus solennellement ou mieux adoré que dans le lieu déjà dédié jadis par leurs pères. Ainsi, des modes de culte dégénérés auraient surgi, et la dignité du sanctuaire aurait été méprisée. C'est pourquoi ce mal est anticipé quand il interdit de construire des autels qui pourraient exister pendant un certain temps; et leur permet seulement d'être adaptés pour l'usage actuel, étant faits de terre, ou d'un tas démodé de pierres. Quant aux «sacrifices de prospérité», j'ai expliqué ailleurs pourquoi je traduis ainsi le mot שלומים, shelumim, (113) qui signifie tous les résultats prospères et heureux; pour le rendu des autres, à savoir, des choses paisibles, ( pacifica ) , est très inapproprié. La dernière partie du verset, " à tous les endroits, où j'enregistre mon nom, je viendrai à toi, "a été par ignorance perverti par les commentateurs, et a donc fourni un motif d'erreur; car ils l'ont lu en relation avec la première partie, comme si Dieu avait interdit un tel autel doit être fait sur le mont Sion aussi; alors qu'Il anticipe plutôt un doute, qui aurait pu autrement troubler l'esprit du peuple; Dieu ne nous sera-t-il pas favorable là où Il a entendu les prières de nos pères? Il répond, je dis , à cela par la promesse, qu'ils le prieront bien et dûment, s'ils obéissent seulement à son commandement et ne cherchent pas d'autre lieu que celui qu'Il choisira. Sur ce point, il est dit que partout où il plaira à Dieu que des sacrifices soient offerts, là Il descendra vers vous, pour vous être favorable.

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