3. Et parlez aux fils de Heth . Moïse se tait sur le rite utilisé par Abraham pour l'enterrement du corps de sa femme: mais il procède, longuement, à réciter l'achat du sépulcre. Pour quelle raison il a fait cela, nous verrons maintenant, quand je ferai brièvement allusion à la coutume de l'enterrement. On sait à quel point cela a été religieusement observé à tous les âges et parmi tous les peuples. Les cérémonies ont en effet été différentes et les hommes se sont efforcés de se surpasser dans diverses superstitions; pendant ce temps, enterrer les morts a été commun à tous. Et cette pratique n'est pas née ni d'une curiosité insensée, ni du désir d'une consolation infructueuse, ni de la superstition, mais du sens naturel dont Dieu a imprégné l'esprit des hommes; un sentiment qu'il n'a jamais souffert de périr, pour que les hommes puissent être témoins d'eux-mêmes d'une vie future. Il est également incroyable qu'eux, qui ont diffusé certaines expressions scandaleuses au mépris de la sépulture, aient pu parler avec le cœur. En vérité, il nous conduit, avec magnanimité, à ne pas tenir compte des rites de la sépulture, comme nous le ferions des richesses et des honneurs, et des autres commodités de la vie, que nous devons supporter avec sérénité d'en être privés; pourtant on ne peut nier que la religion porte avec elle le soin de l'enterrement. Et certainement (comme je l'ai dit) il a été divinement gravé dans l'esprit de tous les gens, depuis le début, qu'ils devaient enterrer les morts; d'où aussi ils ont toujours considéré les sépulcres comme sacrés. Il n'est pas, je l'avoue, toujours entré dans l'esprit des païens que les âmes aient survécu à la mort et que l'espoir d'une résurrection est resté même pour leur corps ; ils n'ont pas non plus l'habitude de s'exercer à une pieuse méditation de ce genre, chaque fois qu'ils ont mis leurs morts dans la tombe; mais cette inconsidération de la leur ne réfute pas le fait; qu'ils avaient une telle représentation d'une vie future placée sous leurs yeux, comme les laissait inexcusables. Abraham cependant, voyant qu'il a l'espoir d'une résurrection profondément ancrée dans son cœur, chérit avec séduction, comme il se doit, son symbole visible. L'importance qu'il y attachait apparaît donc, qu'il pensait être coupable de pollution, s'il mêlait le corps de sa femme à des étrangers après la mort. Car il a acheté une grotte, afin de posséder pour lui et sa famille, un sépulcre saint et pur. Il ne désirait pas avoir un pied de terre sur lequel fixer sa tente; il ne s'occupait que de sa tombe: et il souhaitait surtout avoir son propre tombeau domestique dans ce pays, qui lui avait été promis comme héritage, dans le but de rendre témoignage à la postérité, que la promesse de Dieu ne s'éteignait pas non plus par sa propre mort, ou par celle de sa famille; mais qu'il commença alors plutôt à fleurir; et que ceux qui étaient privés de la lumière du soleil et de l'air vital, restaient toujours co-participants de l'héritage promis. Car tandis qu'eux-mêmes restaient silencieux et sans voix, le sépulcre cria à haute voix, que la mort ne faisait pas obstacle à leur entrée en possession. Une pensée comme celle-ci n'aurait pas pu avoir de place, à moins qu'Abraham par la foi n'ait levé les yeux vers le ciel. Et quand il appelle le cadavre de sa femme son mort ; il laisse entendre que la mort est un divorce de ce genre, qui laisse encore une certaine conjonction. De plus, seule une restauration future chérit et préserve la loi de la connexion mutante entre les vivants et les morts. Mais il vaut mieux examiner brièvement chaque particulier, dans son ordre.

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