27. Vous voyez, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ . L'allégorie d'Ambrose sur ce passage ne me déplaît pas. Jacob, le jeune frère, est béni sous la personne de l'aîné; les vêtements empruntés à son frère respirent une odeur reconnaissante et agréable à son père. De la même manière nous sommes bénis, comme l'enseigne Ambroise, lorsque, au nom du Christ, nous entrons en présence de notre Père céleste: nous recevons de lui la robe de la justice qui, par son odeur, lui procure sa faveur; bref, nous sommes ainsi bénis lorsque nous sommes mis à sa place. Mais Isaac semble ici ne désirer et implorer pour son fils que ce qui est terrestre; car c'est la substance de ses paroles, afin que son fils dans le monde soit bien, qu'il puisse rassembler les produits abondants de la terre, afin qu'il puisse jouir d'une grande paix et briller en honneur au-dessus des autres. Il n'y a aucune mention du royaume céleste; et de là il est apparu que des hommes sans instruction, mais peu exercés dans la vraie piété, ont imaginé que ces saints pères n'étaient bénis du Seigneur qu'en ce qui concerne cette vie fragile et transitoire. Mais il ressort de nombreux passages qu'il en a été bien autrement: et quant au fait qu'Isaac se borne ici aux faveurs terrestres de Dieu, l'explication est facile; car le Seigneur n'a pas jadis placé l'espérance de l'héritage futur clairement devant les yeux des pères, (comme il nous appelle et nous élève maintenant directement vers le ciel), mais il les a conduits comme par un parcours détourné. Ainsi, il désigna le pays de Canaan comme un miroir et leur promit l'héritage céleste. Dans tous ses actes de bonté, il leur a donné des gages de sa faveur paternelle, pas vraiment dans le but de les satisfaire du bien présent, afin qu'ils négligent le ciel, ou suivent une ombre simplement vide, comme certains le supposent bêtement; mais que, aidés par de telles aides, selon le temps dans lequel ils vivaient, ils pourraient peu à peu s'élever vers le ciel; car puisque le Christ, prémices de ceux qui ressuscitent, et auteur de la vie éternelle et incorruptible, n'était pas encore manifesté, son royaume spirituel était, de cette manière, ombragé sous des figures seulement, jusqu'à la plénitude de la le temps devrait venir; et comme toutes les promesses de Dieu étaient impliquées, et en un sens revêtues de ces symboles, de même la foi des saints pères observa la même mesure et fit ses avancées vers le ciel au moyen de ces rudiments terrestres. Par conséquent, bien qu'Isaac fasse ressortir les faveurs temporelles de Dieu, rien n'est plus éloigné de son esprit que de confiner l'espérance de son fils à ce monde; il l'élèverait à la même élévation à laquelle il aspirait lui-même. Une preuve de ceci peut être tirée de ses propres mots; car c'est le point principal, qu'il lui assigne la domination sur les nations. Mais d'où l'espérance d'une telle dignité, à moins qu'il n'eût été persuadé que sa race avait été élue par le Seigneur, et, en effet, avec cette stipulation, que le droit du royaume devait rester avec un seul fils? En attendant, qu'il suffise d'adhérer à ce principe, que le saint homme, quand il implore une vie prospère pour son fils, souhaite que Dieu, en la faveur de qui se trouve notre bonheur solide et éternel, lui soit propice.

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