Jérémie, ayant témoigné qu'il ne souhaitait rien de défavorable à son propre peuple, mais qu'il avait une bonne volonté à son égard, ajoute maintenant que ce qu'il avait prédit était encore le plus vrai. On voit plus en détail ce que j'ai dit de son double sentiment; car, bien que le prophète ait voulu consulter le bien-être du peuple, il n'a pas encore cessé de rendre la pleine obéissance à Dieu et d'annoncer ces messages qui étaient en même temps très pénibles: ainsi Jérémie ne garda pas le silence, mais devint un héraut de la vengeance de Dieu contre le peuple. D'une part, il montra donc qu'il ne désirait rien de plus que le bien-être et la sécurité de son peuple, et que pourtant ce n'était ni en son pouvoir ni en celui d'aucun mortel de changer le décret céleste qu'il avait prononcé. Nous voyons donc que Dieu a tellement influencé l'esprit et le cœur de ses serviteurs qu'ils n'étaient ni cruels ni barbares; et pourtant ils ne furent pas rendus souples et souples par l'influence de l'humanité, mais déclarèrent hardiment ce que Dieu leur avait ordonné.

Pour cette raison, il a dit: Néanmoins, écoute ce mot que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le monde Par ces mots, Jérémie a indirectement condamné le vanité de Hananiah, qui cherchait à flatter le peuple, et par ses adulations chassé pour la faveur et les applaudissements, comme il est d'usage avec de tels imposteurs, il dit alors que cela ne lui servait à rien de donner au peuple l'espoir d'une délivrance proche, pour Dieu n'avait pas changé son but. Et Jérémie maintenant s'opposait hardiment et ouvertement à lui, comme il avait suffisamment réfuté cette mauvaise volonté dont il était injustement chargé; car les imposteurs découvrent toujours des calomnies par lesquelles ils attaquent les fidèles serviteurs de Dieu. Il aurait pu, au début, s'opposer à Jérémie et dire: «Tu es aliéné de ta propre nation, tu n'es pas touché par les nombreuses misères dont nous avons été jusqu'à présent affligés, et tu ne te soucies pas de ce qui pourrait nous arriver à l'avenir. Ainsi, il aurait pu attiser la haine contre Jérémie, s'il ne s'était pas éclairci. Mais après avoir témoigné qu'il se sentait bien et qu'il était bien affecté envers sa propre nation, il a assailli l'imposteur lui-même et a hésité à ne pas affirmer ce qui semblait très grave, que les gens deviendraient captifs.

Pourtant, Jérémie semble ici avoir été frappé dans une certaine mesure par la peur; car il n'a pas confirmé sa propre prophétie, mais a laissé cela pour ainsi dire en suspens; et pourtant il a sans doute exposé la fausse déclaration de Hanania. Mais nous savons que tout ce que le Prophète a dit n'est pas récité; car il n'enregistre que brièvement les têtes ou les choses principales; et de plus, comme nous le verrons bientôt, Jérémie ne pouvait pas agir comme il le souhaitait au milieu d'un tel tumulte, car il aurait parlé aux sourds; et comme Hananiah avait préjugé l'esprit de presque tous, le saint Prophète n'aurait pas été écouté pendant qu'il y avait une telle confusion. Il était donc satisfait de la brève affirmation, que Dieu allait bientôt montrer que Hananiah était un faux témoin en promettant un retour si rapide aux captifs et aux exilés.

Continue après la publicité
Continue après la publicité