Mais Jérémie nous dit qu'il était alors en liberté, entrant et sortant parmi les gens Il se peut qu'il ait été en prison, mais qu'après la rage du roi et du peuple s'était refroidi, il aurait pu être libéré. On dit donc qu'il était parmi le peuple, qui est mis en liberté et à sa propre disposition, afin qu'il puisse marcher en toute sécurité dans la ville; car aller et venir implique qu'il était libre de suivre ses affaires. On dit qu'il va et vient qui entreprend telle ou telle préoccupation à sa guise; car les hommes, nous le savons, ne sont pas toujours engagés dans la même chose, mais font diverses choses selon la nécessité. Telle était donc la condition de Jérémie; il jouissait de la liberté commune. Il est alors ajouté qu'il n'a pas encore été jeté en prison, comme cela s'est produit peu après. On dit en outre que l ' armée de Pharaon est sortie d'Egypte pour porter secours aux Juifs, et que le siège a donc été levé, car les Chaldéens sont partis aller à la rencontre des Egyptiens. A ce moment, donc, Jérémie a reçu une réponse de Dieu. Il ne semble donc pas probable que les messagers aient été envoyés, lorsque le rapport se répandit dans la ville de la venue de l'ennemi, mais plutôt lorsque la ville fut relevée, car la condition du peuple était encore douteuse, car la liberté de la la ville et la terre dépendaient de la question incertaine de la guerre. Les Chaldéens n'étaient pas encore arrivés à un engagement avec les Égyptiens. Une victoire remportée par Pharaon aurait donné la perspective de la paix et de la sécurité à Sédécias et à tout le peuple; mais si les Chaldéens gagnaient la journée, ils voyaient que le plus grand danger était à portée de main, car ils seraient alors privés de toute aide.

C'est dans cet état de choses que Sédécias envoya des messagers à Jérémie, pour solliciter ses prières. Ainsi, nous voyons que les hypocrites sont poussés par la crainte de Dieu, qu'ils méprisent pourtant fièrement, à chercher son aide lorsqu'ils sont forcés de le faire; cela ne se fait pas non plus, pour qu'ils semblent le faire devant les hommes, mais parce que Dieu les amène dans de telles situations, qu'ils ne peuvent que sentir qu'ils ont besoin de son aide. Ils souhaitent, en effet, comme je l'ai dit, effacer tout souvenir de Dieu, et s'ils pouvaient aussi le faire, ils le priveraient de tout pouvoir et autorité; mais comme ils sont forcés, voulant ou non, de savoir que Dieu règne tellement dans les cieux que le monde entier est soumis à sa puissance, la nécessité les contraint formellement à prier et, en quelque sorte, à concilier sa faveur, ou du moins , pour essayer de le faire. Mais comme je l'ai déjà dit, ils devraient commencer par la repentance et la foi. Les hypocrites se retirent autant qu'ils le peuvent, à la fois des promesses de Dieu et du devoir de repentir. Ils recherchent tellement Dieu qu'ils le fuient en même temps.

Nous devons également observer que Sédécias se sentait tellement coupable qu'il ne pouvait pas prier lui-même. Comme, alors, il était conscient de sa propre indignité, il a mis le Prophète, pour ainsi dire, entre lui et Dieu, afin qu'il puisse intercéder suppliant pour lui. C'est aussi ce que font souvent les fidèles, car ils recherchent de l'aide ici et là pour être plus facilement entendus par Dieu; et cela, ils le font selon le commandement de Dieu. Mais il y a une grande différence entre les pieux et les hypocrites. Les vrais adorateurs de Dieu, comme je l'ai dit, ne se contentent pas de leurs propres prières, mais demandent aux autres de se joindre à eux, tandis que, en même temps, ils prient Dieu eux-mêmes. Mais les hypocrites, que font-ils? Comme ils pensent qu'un accès leur est interdit, et savent qu'ils ne sont pas dignes d'être entendus par Dieu, ils remplacent les autres à leur place pour prier pour eux. Ainsi ils ne cherchent pas à savoir si Dieu leur sera propice; et bien qu'ils souhaitent que le monde entier prie pour eux, ils ne prient pas encore eux-mêmes. Telle était donc la tristesse de Sédécias, qui demanda au saint Prophète de prier pour lui à Dieu, tandis que lui-même était torpillé dans sa lie; car il ne reconnaissait pas qu’il souffrait d’un juste châtiment, ni n’avait eu recours au véritable remède, c’est-à-dire retourner en faveur de Dieu, embrasser sa miséricorde et les promesses du salut. Toutes ces choses principales, il a omis et ne s'est occupé que de ce qui est, comme on dit, accessoire.

Maintenant, pour ce qui est du moment, nous devons soigneusement noter que c'était lorsque les Égyptiens sont venus lever le siège. Ainsi Dieu a permis pendant un temps aux hypocrites d'être trompés par un événement heureux; car les Juifs commencèrent alors à louer leur propre prudence en formant une ligue avec les Egyptiens, car ce royaume, comme on le sait, était puissant et en même temps peuplé, de sorte qu'une grande armée pouvait être levée. Comme ils voyaient donc que leur traité leur était bénéfique, ils s'en attribuèrent sans doute un grand crédit, et ainsi leur audace augmenta. Mais Dieu, cependant, a tellement touché leurs menteurs, qu'ils ont continué dans le suspens, et, tour à tour, ont beaucoup craint: car Sédécias n'aurait pas envoyé à Jérémie, sauf, contraint par une grande nécessité; et pourtant, comme on l'a dit, le succès aurait pu l'ivrer; mais Dieu le rendit anxieux, de manière à sentir que la prière du Prophète était nécessaire.

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