Nous voyons ici que le saint homme a été aveuglé, de sorte qu'il a non seulement ignoré le conseil qui lui avait été donné, mais aussi rejeté l'aide qui lui était offerte. C'est encore une chose digne d'éloges, qu'il ne voulait pas qu'Ishmael soit tué imprudemment, la cause n'étant pas connue; mais il aurait dû s'enquérir soigneusement, et la chose étant découverte, il aurait pu se défendre et mettre à mort un homme méchant et un peste public. Il était armé de l'épée; et il aurait pu punir à juste titre Ismaël, s'il avait seulement été attentif à l'affaire, c'est-à-dire s'il avait pris la peine de vérifier le fait. Comme alors il avait été doté d'autorité, car Nebucadnetsar l'avait placé sur le pays, il devait être blâmé en cela, qu'il s'abstenait de se venger, (car il n'était pas un homme privé), mais il ne croyait pas que il y avait une si grande trahison chez Ismaël, qu'il croyait être un homme honnête et droit, et amical avec lui. Néanmoins, il existe un milieu entre la simplicité d'une part et la cruauté de l'autre. S'il s'était immédiatement irrité contre Ismaël, cela aurait été une cruauté blâmable; car nous ne devons pas nous laisser emporter tête baissée pour condamner des innocents; car si nous recevons sans discernement toutes sortes de calomnies, nul homme ne peut rester innocent. Mais comme je l'ai dit, Guedalia aurait pu agir de manière à ne pas tromper Ismaël en croyant chaque rapport inutile, et pourtant il aurait pu prendre soin de lui-même. Il aurait pu le faire s'il s'était renseigné et, ayant connu le cas, déterminé en conséquence; mais il ferma volontairement les yeux et commit ainsi une grande erreur.

Mais nous voyons donc que, quand en d'autres choses il n'était pas sans jugement et prévoyance, il était en l'occurrence, pour ainsi dire, dépourvu d'un esprit sain; car c'était le dessein de Dieu d'ouvrir une voie à son jugement, afin qu'il puisse détruire le reste du peuple. Et en même temps, nous voyons combien il est difficile de ne pas faire de mal, lorsque nous voulons être justes, tolérants et peu suspects. On nous apprend, en bref, à quel point c'est difficile et combien rare est la vertu de faire preuve de modération. Ismaël aurait pu être immédiatement reconnu coupable de perfidie et de méchanceté; c'était ce que Guedalia ne voulait pas faire; et pourquoi? parce qu'il ne voulait pas soupçonner quoi que ce soit de mal chez un homme qu'il croyait sincère et fidèle. Eh bien, mais en même temps, il a fait du tort à John, le fils de Kareah, et aux autres chefs des forces. Ils vinrent vers lui, non pas un ou deux hommes, mais les chefs qui avaient été placés au-dessus des soldats par le roi Sédécias. Ceux-ci lui sont venus, de sorte que leur charge était probable. Qu'a dit Guedalia? Tu parles faussement, dit-il. il repoussa avec reproche John, le fils de Kareah, qui pourtant était bien disposé envers lui, et voulut le sauver de son danger. On voit donc clairement que les meilleurs des hommes n'agissent jamais ainsi, mais que sous la couleur de l'équité et de l'humanité ils tombent souvent dans la paresse et la négligence; et que lorsqu'ils souhaitent être humains envers l'un d'eux, ils agissent avec méchanceté et reproche envers plusieurs. Il est donc toujours nécessaire de fuir vers Dieu, afin qu'il nous gouverne par l'esprit de discrétion. Suit maintenant le meurtre de Guedalia.

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