Notre Prophète revient à son ancien sujet - que Dieu, en détruisant la monarchie babylonienne, aurait du respect pour son peuple élu. Mais la comparaison faite ici est très importante; car en premier lieu, le Prophète se réfère à une occasion de méfiance et même de désespoir, qui aurait pu fermer la voie à toutes ses prophéties. Car cette objection aurait pu toujours être faite: «Nous sommes poussés à l'exil, nous sommes dans un pays lointain et dans des lieux éloignés les uns des autres; c'est la même chose que si nous étions dans un autre monde, et nous pouvons à peine bouger d'un pied sans que nos conquérants soient furieux contre nous. Ainsi, les Juifs, selon l'aspect des choses de l'époque, ne pouvaient que désespérer de retourner dans leur pays. Telle est donc la raison pour laquelle le Prophète dit ici, en guise de concession: «Il est, en effet, vrai que les enfants de Juda et les enfants d’Israël sont opprimés par une cruelle tyrannie:« comme lorsque nous voulons obtenir la foi, nous énonçons ce qui semble s'opposer à nous, puis nous le dissipons; ainsi maintenant le Prophète le fait en ce lieu, comme s'il avait dit: «Je vois ce que son propre esprit peut dicter à chacun, même que les enfants de Juda, ainsi que les enfants d'Israël, soient retenus captifs et enfermés par de telles solidités qu’aucune issue ne leur est ouverte. »

Lorsqu'il parle des enfants d'Israël et des enfants de Juda, nous devons nous rappeler que les dix tribus avaient été conduites en exil, et aussi que tout le royaume avait été détruit; et enfin, après un temps considérable, les Chaldéens s'emparèrent aussi du royaume de Juda. C'est ainsi que les Israélites et les Juifs sont devenus soumis à une oppression cruelle. Il ajoute donc, Ceux qui les ont conduits captifs ont prévalu, ou, comme certains disent le dernier mot, "les ont retenus;" pour חזק , chesek, signifie tenir, suspendre; mais le Prophète semble vouloir dire autre chose, même que leurs vainqueurs ont prévalu de manière aussi sûre pour les gouverner; et c'est pourquoi il est ajouté, ils ont refusé de les laisser partir; et nous apprenons la même chose du verset suivant, dans lequel la force et la puissance de Dieu s'opposent à la puissance de leurs ennemis. Dans la mesure où les choses apparaissaient aux hommes, il n'y avait certainement aucun moyen de délivrance pour le peuple. Le Prophète concède alors ce qui aurait pu leur enlever tout espoir.

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