Ici, le prophète entretient un autre souhait: il avait auparavant souhaité que sa tête soit des eaux, qu'il puisse verser des larmes, et il avait souhaité que ses yeux soient les fontaines des larmes; mais maintenant, après avoir dûment considéré la méchanceté du peuple, il se débarrasse de tout sentiment d'humanité, et comme irrité, il désire aller ailleurs, et tout à fait quitter le peuple; car leur impiété avait tellement prévalu qu'il ne pouvait plus vivre parmi eux. Il est en effet certain que le Prophète n’avait pas de chagrin commun, quand il a perçu que la terrible vengeance de Dieu n’était pas loin: il est également certain qu’il était ému et contraint par leur conduite détestable de vouloir être éloigné ailleurs. Mais il ne parle pas seulement pour lui-même; car il regarde sa propre nation et exprime ses sentiments, afin de toucher plus efficacement leurs cœurs. Il faut alors comprendre que la sympathie du Prophète était si grande, qu'il ne se contentait pas de verser des larmes, mais qu'il souhaitait que toute sa tête coulât dans la peur. Il semble aussi qu'il était si ému d'idignation, que il souhaitait totalement quitter son propre peuple. Mais, comme je l'ai dit, son objectif était d'essayer de savoir s'il pouvait les restaurer dans le bon sens.

Il montre alors, dans ce verset, que les Juifs étaient devenus si détestables, que tous les vrais serviteurs de Dieu voulaient être éloignés d'eux: Qui alors me mettra dans le désert? Il ne cherche pas pour lui-même un autre pays; désire-t-il ne pas habiter dans une situation agréable, ou qu'un asile commode lui soit offert? mais il désire être placé dans le désert ou dans le logement des voyageurs. Il ne parle pas de ces gîtes ou auberges, qui étaient dans les villages et les villes; mais d'un gîte dans le désert; selon ce qui est le cas, quand un long et fastidieux voyage est fait à travers les forêts, des hangars se forment, que lorsqu'un voyageur est dépassé - pris par les ténèbres de la nuit, il pourrait être protégé par une couverture, et non pas Lui en bas le plein air. C'est de ce genre de logement que parle le Prophète: alors il veut sans doute dire un hangar; mais quant au mot, nous pouvons conserver, comme je l'ai dit, son sens propre. Ce que cela veut dire, c'est qu'habiter dans le désert tout au long des bêtes sauvages valait mieux que d'être parmi ce peuple abominable. En exprimant ce souhait, il enflamma sans doute la fureur de tout le peuple, ou du moins de la plupart d'entre eux; mais il fallait donc les adresser avec force: comme ils ne se soumettaient à aucun avertissement et conseil aimables et sains, ils devaient être stimulés de force et poussés par des reproches comme ceux-ci.

Je vais quitter mon peuple Cela avait une allure emphatique; car sa terre natale est délicieuse pour chacun, et il est également agréable d'habiter parmi son propre peuple. Comme alors le Prophète souhaitait être emmené dans le désert, et quitter son propre peuple, tous ses parents et la nation dont il était issu, et s'en éloigner, il s'ensuit qu'ils sont arrivés aux extrémités.

Et la raison est ajoutée, Car tous sont adultères Je prends le mot מנאפים ménaphim, adultères, dans un sens métaphorique, comme signifiant tous ceux qui s'étaient éloignés de Dieu et s'abandonnaient à des superstitions impies, ou ceux qui étaient devenus tellement viciés et corrompus qu'ils ne gardaient aucune intégrité. Il ne les appelle pas alors des adultères, parce qu'ils ont été livrés à des prostituées, mais parce qu'ils étaient plongés dans toutes sortes de souillures. Il les appelle ensuite une assemblée d'apostats, ou d'hommes perfides. Le mot עצר , otsar, signifie interdire, restreindre: d'où le nom עצרת ostaret, désigne une assemblée convoquée, lorsque, selon un serment ou des lois, les hommes sont forcés de se réunir; et après la proclamation de l'assemblée, ils n'osent pas partir. Alors le Prophète, par ce mot, souligne le consentement et l'union qui existaient parmi ce peuple, comme s'il avait dit, qu'ils ne s'attachent pas moins à leurs péchés, que si par un rite solennel, une autorité ou une ordonnance, ils avaient été convoqués ensemble et étaient interdit de partir. On voit donc qu'il condamne le consentement impie qui était parmi le peuple, et aussi sa persévérance; car ils ne pouvaient en aucun cas être rétablis dans un esprit juste. Et pour cette raison, il les appelle aussi בגדים begadim, transgresseurs; car par ce mot les Hébreux signifient non pas toutes sortes de pécheurs, mais ceux qui sont totalement méchants: et par conséquent les prophètes, lorsqu'ils parlent d'apostats et de révoltés, les appellent toujours בגדים, begadim, comme dans ce passage. (236) Je n'irai pas plus loin.

O que j'ai eu dans le désert le logement des voyageurs, alors je m'en irais loin; Pour tous, sont des adultères, une compagnie d'hypocrites.

Il préférait vivre dans les hangars temporaires des voyageurs, érigés dans le désert, plutôt que de vivre parmi son propre peuple. Comme ils ont dû être intolérablement méchants! Une entreprise, ou une assemblée, une multitude: le mot ne doit pas être considéré comme conservant son idée première. Le sens est que toute la communauté, tout le peuple, était hypocrite; ils prétendaient adorer et servir Dieu, et en même temps étaient idolâtres et perfides et immoraux dans leur conduite. Le mot «hypocrites» est dérivé de celui qui signifie un vêtement, un manteau, une couverture; et le verbe signifie agir sous un couvert, agir de manière trompeuse, ou faussement, ou hypocritement ou perfidement. Il est rendu "trompeur" par la Septante, "prévaricateurs" par la Vulgate, " menteurs »par le syriaque, " falsificateurs "par le Targum, et les" trafiquants perfides " par Blayney. - Éd.

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