7. Et les hommes ont poursuivi, etc. Leur grande crédulité montre que Dieu les avait aveuglés. Bien que Rahab ait beaucoup gagné à les leurrer, un nouveau cours d'angoisse intervient; car les portes étant fermées, la ville comme une prison excluait l'espoir d'une évasion. Ils furent donc de nouveau excités par une épreuve sérieuse pour invoquer Dieu. Pour voir que cette histoire était écrite sur leur rapport, il est impossible qu'ils aient pu ignorer ce qui se passait alors, d'autant plus que Dieu, dans le but de magnifier sa grâce, les exposait volontairement à une succession de dangers. Et maintenant, quand ils ont été informés que la recherche avait été faite pour eux, nous déduisons du fait qu'ils étaient encore éveillés, qu'ils étaient anxieux et alarmés. Leur appréhension a dû être dans une grande mesure accrue quand on leur a dit que leur sortie était interdite.

Il semble, cependant, que Rahab n'était pas du tout consternée, puisqu'elle négocie avec tant de présence d'esprit, et si calmement, pour sa propre sécurité et celle de sa famille. Et dans ce sang-froid et cette fermeté, sa foi, qui est d'ailleurs louée, paraît remarquable. Car, selon des principes humains, elle n'aurait jamais bravé la fureur du roi et du peuple, et ne serait pas devenue suppliante pour des invités à moitié morts de terreur. Beaucoup, en effet, pensent qu'il y a quelque chose de ridicule dans l'éloge funèbre qui lui a été décerné à la fois par saint Jacques et l'auteur de l'épître aux Hébreux, (Jaques 2:25; Hébreux 11:31,) quand ils la placent dans le catalogue des fidèles. Mais quiconque pèsera soigneusement toutes les circonstances comprendra facilement qu'elle était dotée d'une foi vive.

Premièrement, Si l'arbre est connu par ses fruits, nous ne voyons ici aucun effet ordinaire, qui sont autant de preuves de foi. Deuxièmement, Un principe de piété a dû être à l'origine de sa conviction que les nations voisines étaient déjà en quelque sorte vaincues et prostrées, car la terreur envoyée d'en haut s'était remplie tous les esprits avec consternation. Il est vrai que chez les écrivains profanes, nous rencontrons aussi des expressions similaires, que Dieu leur a extorquées pour qu'il puisse affirmer son pouvoir de gouverner et de tourner le cœur des hommes de la manière qui lui plaît. Mais tandis que ces écrivains parlent comme des perroquets, Rahab déclarant avec sincérité de cœur que Dieu a destiné la terre aux enfants d'Israël, parce que tous les habitants se sont évanouis devant eux, réclame pour lui une règle suprême sur le cœur des hommes, une règle ce que nie la fierté du monde.

Car bien que l'expérience de tous les temps ait montré que plus d'armées sont tombées ou ont été mises en déroute par une terreur soudaine et non recherchée que par la force et les prouesses de l'ennemi, l'impression de cette vérité s'est aussitôt évanouie, et par conséquent les conquérants ont toujours loué leur propre valeur, et sur tout résultat prospère glorifié dans leurs propres efforts et talents pour la guerre. Ils ont senti, je l'admets, que l'audace et le courage sont parfois accordés ou refusés par une cause étrangère, et en conséquence les hommes confessent que dans la guerre, la fortune fait beaucoup ou même règne en maître. D'où leur proverbe commun concernant les terreurs de panique et leurs vœux aussi bien à Pavor (Dread) qu'à Jupiter Stator. (39) Mais cela n'est jamais devenu une impression sérieuse et profonde dans leur esprit, que chaque homme est courageux selon que Dieu lui a inspiré le courage actuel, ou lâche selon qu'il a réprimé son audace. Rahab, cependant, reconnaît l'opération d'une main divine en frappant avec consternation les nations de Canaan, et en les faisant ainsi prononcer par anticipation leur propre destin; et elle en déduit que la terreur que les enfants d'Israël ont inspirée est un présage de victoire, parce qu'ils combattent sous Dieu comme leur chef.

Dans le fait que si le courage de tous avait ainsi fondu, ils se préparaient cependant à résister avec l'obstination du désespoir; nous voyons que lorsque les méchants sont brisés et écrasés par la main de Dieu, ils ne sont pas assez subjugués pour recevoir le joug, mais dans leur terreur et leur anxiété deviennent incapables d'être apprivoisés. Ici aussi, nous devons observer comment, dans une peur commune, les croyants diffèrent des incroyants, et comment la foi de Rahab se manifeste. Elle-même avait peur comme n'importe quel autre peuple; mais lorsqu'elle réfléchit qu'elle a affaire à Dieu, elle conclut que son seul remède est d'éviter le mal en cédant humblement et placidement, car la résistance serait tout à fait inutile. Mais quelle est la voie suivie par tous les misérables habitants du pays? Bien que frappés par la terreur, leur perversité est si loin d'être vaincue qu'ils se stimulent mutuellement au conflit.

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