13. Joshua est allé cette nuit-là, etc. Il est peu probable que tous aient été appelés de le camp, mais l'armée était composée de ceux qui étaient plus habitués à la guerre. Qu'il était suffisamment nombreux, il ressort du fait que cinq mille en furent retirés pour embuscade. Au début, trente-cinq mille semblent être dénombrés, mais il ressort clairement du contexte que le nombre n'était pas si grand. Je suis plutôt enclin à supposer que trente mille hommes ont été emmenés pour un combat ouvert et que cinq mille ont été spécialement mis à part pour une embuscade. Josué s'empresse d'exécuter la tâche qui lui a été assignée, commençant sa marche le matin, et dans cette hâte nous voyons à quel point la promesse s'est avérée efficace. Si l'esprit de tous n'avait pas été libéré de la peur, il n'aurait jamais pu les trouver si prompts à obéir.

Apparemment, en effet, on ne fait guère preuve de prudence en envoyant un corps si grand pour se diriger par des chemins cachés vers un lieu propice à l'embuscade. Car, quel que soit le silence et la sérénité qu'ils pouvaient procéder, le simple mouvement de leurs pieds a dû causer un bruit considérable. Si quelqu'un disait qu'il n'y avait personne pour les rencontrer, comme tous les habitants du quartier avaient déserté les champs et s'étaient réfugiés dans la ville, nous le trouverons mentionné peu après, qu'avant que les Israélites ne se soient approchés de la ville, leur arrivée était connu du roi d'Ai; et cela n'aurait guère pu être sans éclaireurs. Mais en admettant qu'ils ne rencontraient personne dans les champs, il était certainement difficile de passer, de choisir un endroit convenable pendant la nuit pour une embuscade, et d'en prendre possession sans donner quelque indication de leur présence. En ce qui concerne la procédure de Joshua, bien qu'il puisse voir que l'affaire pourrait être accomplie par une force plus petite, il semble avoir été contraint par l'inquiétude récente des gens de faire très attention à ne pas les engager dans une entreprise de danger. Car si seulement quelques membres de l'armée avaient été envoyés, ils auraient peut-être décliné une part par laquelle ils devaient être particulièrement exposés.

Le Seigneur, quant à lui, montre la plus grande indulgence à son peuple en livrant un ennemi qui devait être si facilement conquis. Sa merveilleuse faveur apparaît surtout en les aveuglant tous, afin qu'ils n'aient aucun soupçon de l'embuscade. Je ne doute pas que quand on dit qu'ils ne le savaient pas, l'auteur de l'histoire entend attirer l'attention sur la bonté rare et extraordinaire de Dieu en couvrant, pour ainsi dire, de l'ombre de sa main, d'abord, le trente mille qui accompagnaient Josué, puis les cinq mille, qu'ils échappèrent tous à l'ennemi. Quand on parle maintenant de cinq mille, je ne comprends pas que cela signifie que Josué a fourni une nouvelle embuscade, comme si le nombre, déjà excessif, n'était pas suffisant, mais que l'écrivain montre simplement comment les trente-cinq mille que Josué avait armé ont été distribués. Car à quelle fin un si petit renfort aurait-il été donné à une si grande multitude? D'ailleurs, l'endroit où on leur ordonne de s'arrêter est le même que celui qui avait été indiqué précédemment; cela ne pouvait pas s'appliquer à deux corps de troupes distincts.

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