28. Et Peter répond. La condition qu'il pose montre que sa foi n'est pas encore totalement établie. Si c'est toi, dit-il, dis-moi de venir vers toi sur l'eau. Mais il avait entendu le Christ parler. Pourquoi alors se dispute-t-il encore avec lui-même sous le doute et la perplexité? Alors que sa foi est si petite et si faible, un souhait mal réfléchi s'enflamme. Il aurait plutôt dû se juger par lui-même selon sa capacité, et avoir supplié du Christ un accroissement de la foi, afin que, par sa direction et sa direction, il puisse marcher sur les mers et les montagnes. Mais maintenant, sans les ailes de la foi, il désire voler à volonté; et bien que la voix de Christ n'ait pas le poids qui lui revient dans son cœur, il désire que les eaux soient fermes sous ses pieds. Et pourtant, il ne fait aucun doute que ce désir est né d'un bon principe; mais comme il dégénère en un excès défectueux, il ne peut être applaudi comme bon.

Par conséquent aussi, il arrive que Peter commence immédiatement à être intelligent pour sa témérité. Que les croyants, instruits par son exemple, se méfient donc de la hâte excessive. Partout où le Seigneur appelle, nous devons courir avec empressement; mais quiconque va plus loin apprendra du triste résultat ce que signifie franchir les limites que le Seigneur a prescrites. Pourtant, on peut se demander: pourquoi Christ se conforme-t-il au souhait de Pierre? car ce faisant, il semble l'approuver. Mais la réponse est évidente. Dans bien des cas, Dieu promeut mieux nos intérêts en refusant nos demandes; mais parfois il nous cède pour que par l'expérience nous soyons les plus pleinement convaincus de notre propre folie. De cette manière, il arrive chaque jour qu'en accordant à ceux qui croient en lui plus qu'il n'en faut réellement, il les entraîne à la modestie et à la sobriété pour l'avenir. En outre, cela a été avantageux pour Pierre et pour les autres disciples, et cela nous est avantageux aujourd'hui. La puissance du Christ a brillé plus vivement dans la personne de Pierre, quand il l'a admis comme compagnon, que s'il avait marché seul sur les eaux. Mais Pierre sait, et les autres voient clairement, que, quand il ne se repose pas avec une foi ferme et ne compte pas sur le Seigneur, la puissance secrète de Dieu, qui autrefois rendait l'eau solide, commence à disparaître; et pourtant Christ l'a traité avec douceur en ne lui permettant pas de sombrer entièrement sous les eaux. (382) Ces deux choses nous arrivent; car de même que Pierre fut à peine saisi de peur qu'il commença à sombrer, de même les pensées fugaces et transitoires de la chair nous font immédiatement sombrer au milieu de nos emplois. (383) Pendant ce temps, le Seigneur se laisse aller à notre faiblesse et tend la main, afin que les eaux ne nous engloutissent pas complètement. Il faut aussi remarquer que Pierre, lorsqu'il perçoit les conséquences malheureuses et douloureuses de sa témérité, se met à la miséricorde du Christ. Et nous aussi, bien que supportant un juste châtiment, devons nous parier à lui, afin qu'il ait pitié de nous et lui accorde l'aide dont nous sommes indignes.

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