11. Car vous avez toujours les pauvres avec vous. Le Christ ne défend pas simplement l'onction, afin que nous puissions l'imiter, mais nous assure qu'elle plaît à Dieu pour une raison particulière. Cela doit être soigneusement pesé, afin que nous ne puissions pas tomber dans l'erreur de concevoir des modes coûteux d'adorer Dieu, comme le font les papistes; car, en entendant dire que le Christ était content d'être oint de Marie, ils supposaient qu'il prenait plaisir à l'encens, aux cierges, aux décorations splendides et aux expositions pompeuses de cette nature. De là vient le grand étalage que l'on trouve dans leurs cérémonies; et ils ne croient pas qu'ils adoreront Dieu d'une manière convenable, s'ils ne sont pas immodérés en dépenses. Mais le Christ fait clairement cette exception, à savoir que ce qu'il voulait faire une fois ne lui serait pas agréable à l'avenir. Car en disant que le pauvre sera toujours être dans le monde, il distingue l'ordinaire service, qui doit être maintenu parmi les croyants, et ce service extraordinaire, qui a cessé après son ascension au ciel.

Souhaitons-nous disposer convenablement notre argent sur de vrais sacrifices? Accordons-le aux les pauvres, car le Christ dit qu'il n'est pas avec nous, pour être servi par une manifestation extérieure. Certes, en effet, nous savons et nourris par l'expérience de la foi, qu'il est présent avec nous par la puissance et la grâce spirituelle; mais il n'est pas visiblement avec nous, pour recevoir de nous les honneurs terrestres. Quelle est donc la folie de l'obstination de ceux qui lui font subir des dépenses insensées qu'il ne choisit pas et qu'il refuse absolument! Encore une fois, quand il dit que les pauvres seront toujours avec nous, nous en déduisons que si beaucoup sont dans la pauvreté, cela ne vient pas d’un accident, mais que, par un dessein fixe, Dieu nous présente ceux sur lesquels notre charité peut s'exercer. En bref, ce passage nous enseigne que, bien que le Seigneur nous commande de nous consacrer à lui nous-mêmes et à tous nos biens, cependant, en ce qui concerne lui-même, le mensonge n'exige aucun culte, mais ce qui est spirituel, et qui ne nécessite aucun frais, mais désire plutôt que nous accordions aux les pauvres ce que la superstition dépense bêtement pour l'adoration de Dieu.

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