Il n'y avait pas de jour comme celui-là, à savoir dans ces parties du monde dans lesquelles il parle ici. Vaine donc est cette objection, que les jours sont plus longs près des pôles nord et sud, où ils sont constamment plus longs à certaines saisons, et cela par l'ordre de la nature ; tandis que la durée de ce jour était sûrement contingente, et accordée par Dieu en réponse à la prière de Josué. Le Seigneur a écouté un homme , à savoir, de manière à modifier le cours de la nature, afin qu'un homme puisse avoir plus de temps pour poursuivre et détruire ses ennemis. Le Seigneur a combattuCeci est ajouté comme la raison pour laquelle Dieu était si prêt à répondre à la requête de Josué, parce qu'il était résolu à se battre pour Israël, et cela d'une manière plus qu'ordinaire. Nous pouvons observer ici à quel point le miracle des grêlons et celui de l'arrêt du soleil dans sa course étaient remarquablement pertinents pour les circonstances des personnes concernées. Toutes les nations avaient à cette époque leurs différentes divinités tutélaires, à la protection desquelles elles s'étaient engagées et à celle de leur pays, et au pouvoir desquelles elles imputaient leurs succès dans la guerre.

Or, les trois principales divinités que les habitants de Canaan adoraient étaient le soleil, la lune et les cieux ou l'air. Pour les convaincre donc que les dieux en qui ils se confiaient étaient soumis au Dieu d'Israël, et pour les punir, en même temps, du faux culte qu'ils leur rendaient, « le Seigneur fit pleuvoir du ciel de gros grêlons, ou l'air, qui tua un grand nombre de leur puissante armée ; puis arrêta les deux grands luminaires dans leur course », ce qui donna aux Israélites le temps et l'opportunité d'achever leur victoire sur les autres. 

On peut penser, peut-être, que tout le motif qui poussa Josué à prier pour la prolongation du jour, n'était que son zèle et son empressement à gagner une conquête entière sur ses ennemis ; mais nous ne pouvons pas imaginer que Josué aurait dû, sans une indication spéciale du ciel, avoir adressé à Dieu la prière concernant le soleil et la lune, qu'il est enregistré comme ayant fait aux yeux d'Israël ; car de quelle extravagance aurait-il paru coupable, s'il n'eût été donné suite à ce qu'il a demandé ? 

 

Ou comment pouvait-il être assez fou pour penser à un accomplissement d'une attente aussi étrange que cela aurait été, si cela n'avait été qu'une pensée de son propre cœur de le souhaiter ? Mais incontestablement le même Seigneur qui lui a parlé avant la bataille, qui lui a dit de ne pas craindre les armées des Cananéens, qui lui a assuré qu'elles ne pourraient pas se tenir devant lui, lui a ordonné de demander ce merveilleux miracle, et en accordant ce qu'il a demandé, a donné un témoignage complet, tant aux Israélites qu'à leurs ennemis, que les dieux des païens n'étaient que des idoles, et que c'est le Seigneur qui a fait (et qui règne dans) les cieux.

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