Je sais bien que tu seras sûrement roi... Il le savait, dit saint Chrysostome, par les manières de David, par ses vertus royales, ainsi que par son succès peu commun ; mais, surtout, il connaissait sa désignation divine au trône. Saül, dit le docteur Trapp, étant fondu par ces charbons de bonté que David avait entassés sur sa tête, se déverse dans un flot de passions, et, pour le moment, parlait comme il pensait. Mais les bonnes pensées ne font route que des cœurs méchants : ils n'y restent pas, comme ceux qui n'aiment pas leur logement ; en vrac, mais bourré de mousse et de détritus. David obéit à la demande de Saül et lui jura ;car Saül, prévoyant que sa famille serait au pouvoir de David, et conscient de la cruauté et de la perfidie dont il l'avait lui-même traité, exige de David le serment de ne pas retrancher sa postérité à son arrivée sur le trône, ni de détruire son nom de la maison de son père; un serment que David a généreusement prêté et exécuté honorablement et religieusement.

Il ne voulait pourtant pas se fier à Saül : il connaissait trop bien son inconstance, sa perfidie et sa frénésie. Ne te fie jamais à ton ennemi, dit le fils de Sirach, quoiqu'il s'humilie ; prends bien garde et prends garde à lui, Sir 12:10 , &c. Deux remarques surgissent naturellement sur ce discours pathétique de Saül et sur le comportement de David envers lui. La première est que son sens de la générosité de David doit être très fort, lorsqu'il implore Dieu de la récompenser. En effet, Saül n'avait pas d'équivalent à donner à David pour la bonté qu'il lui témoignait ; et donc il le renvoie à DIEU pour le châtiment. Car si, après cela, il devait même sauver la vie de David, il ne pourrait encore sauver que la vie de son meilleur bienfaiteur ; tandis que David à la fois épargné et sauvé la vie de son ennemi le plus mortel. lela seconde est que David, en épargnant son ennemi, se trouva en possession d'une des plus hautes satisfactions du monde ; voir son prince enragé son suppliant ! voir son ennemi son suppliant ! conscient, et confessant sa propre culpabilité et la supériorité de David ! et implorant cette miséricorde à son issue qu'il venait d'éprouver lui-même, et qu'il n'avait pas méritée ! Qui ne sauverait un ennemi, pour la joie d'un si glorieux triomphe !

Réflexions sur le chapitre précédent.

Nous ne pouvons jamais aussi raisonnablement nous promettre une protection et une délivrance extraordinaires de toutes les calamités ou dangers qui nous menacent ou nous pressent le plus, par quelque acte merveilleux de la puissance et de la vigilance immédiates de Dieu, que lorsque nous avons, par simple piété ou des obligations de la charité et de la compassion chrétiennes, s'est abstenu de commettre un mal qui était en notre pouvoir, et dont l'accomplissement, selon toute raison humaine, nous aurait, pour le moment, libérés de cette oppression qui est le plus douloureux pour nous; car par cela nous déclarons que nous n'aurons d'autre refuge que ce qui est agréable à sa bonne volonté et à son plaisir. Tandis que, ceux qui sont prêts à saisir tout avantage qui leur est offert pour faire du mal à leur ennemi, et, en le prenant,

Si nos ennemis nous ont trompés avec des imputations fausses et indignes, et que nous arrivons à avoir assez de crédit en tant que rapports scandaleux pour ôter leur réputation, et pour l'amour de la vérité et de la justice nous nous abstenons de le faire, nous pouvons être sûrs que leurs langues, combien pointu et venimeux, ne pourra pas nous blesser; mais que Dieu, d'une manière ou d'une autre, fera paraître notre innocence et notre droiture, à travers tous les nuages ​​de préjugés et de calomnies que leur méchanceté a soulevés autour de nous. Si nous sommes injustement persécutés par un ennemi grand et puissant, qui, dans sa rage et sa fureur, nous prendrait la vie, et tandis qu'il utilise toute son habileté pour nous piéger et nous mettre en son pouvoir, lui-même tombe entre nos mains, et il est en notre pouvoir de venger le tort qu'il nous a fait, et, en s'ôtant la vie, d'empêcher tout acte de violence future contre nous ; et nous le faisons, par piété et par devoir, s'il est notre prince, ou une personne à qui nous devons obéissance, ou par humanité ou générosité, s'il est notre égal, refusez de profiter de cet avantage, et épargnez ce sang que nous pourrions verser, et attendre le loisir de Dieu pour une délivrance, sans aucune culpabilité de notre part; nous pouvons humblement présumer qu'il interposera sa protection en notre faveur et déjouera toutes les tentatives de violence contre nous, si, malgré cette humeur et cette obligation de notre part, la méchanceté et la rancœur de nos ennemis continuent.

Si un homme trouve son ennemi, le laissera-t-il bien s'en aller ? dit Saül, ( 1 Samuel 24:19 .) quand il était convaincu de l'intégrité du cœur de David, par le fait qu'il ne profitait pas de lui dans la grotte où il aurait pu le détruire en toute sécurité; , que Dieu avait livré son ennemi entre ses mains, et qu'il pouvait faire ce qui lui semblait bon. ( 1 Samuel 24:5.) Saül n'a jamais été aussi confondu avec la honte de sa propre jalousie et méchanceté, que par cet acte de piété et de magnanimité chez David; et bien qu'il sût depuis longtemps qu'il était oint et nommé par Dieu pour régner comme roi après lui, il n'y crut pourtant pas si profondément jusqu'à ce grand exemple de l'humeur de son esprit et de sa confiance si entière dans le dessein de Dieu. , qu'il ne chercherait pas, par un acte de sa part, à s'attirer cet honneur et cette sécurité plus tôt que sa sagesse ne le lui avait destiné.

Maintenant voici, je sais bien que tu seras certainement roi, et que le royaume d'Israël sera établi entre tes mains. Nous ne pouvons jamais recevoir un plus grand gage que Dieu lui-même nous aidera merveilleusement, que lorsqu'il nous fait la grâce de ne pas nous aider nous-mêmes par les mauvais moyens qui nous sont offerts.

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