Il arriva en ces jours-là : Les Philistins, recrutés à cette époque, comme le juge sir Isaac Newton, par un grand nombre d'hommes chassés d'Égypte par Amasis, résolurent une nouvelle guerre avec Israël ; la mort de Samuel et la disgrâce de David n'étaient pas non plus, comme nous pouvons bien le juger, des motifs insignifiants. Akish, qui paraît avoir été le commandant en chef de l'armée combinée des Philistins, connaissait le mérite de David et avait une pleine confiance en sa fidélité ; et c'est pourquoi il résolut de l'emmener avec lui à la guerre. En conséquence, il a déplacé l'affaire à David, et David lui a fait une réponse douteuse. Tu sauras certainement ce que ton serviteur peut faire : sur quoi Akish répond, c'est pourquoi je te ferai garder à jamais ma tête :c'est-à-dire, dans le style militaire actuel, il a promis de le faire capitaine de son maître-nageur, et nous trouvons par la suite qu'il l'a fait ; d'où, semble-t-il, qu'Achish comprit sa réponse par l'affirmative. Mais David a-t-il promis qu'il se joindrait à la bataille contre son propre peuple ? Ça n'existe pas.

David n'a fait ni obéissance ni promesse de ce genre, mais a répondu de manière ambiguë. — Il était sans aucun doute dans des circonstances très difficiles. Mais qui l'a réduit à ces difficultés ? Qui l'a forcé à se réfugier chez les Philistins ? C'était Saul, par ses persécutions sans cause, cruelles et implacables ; Saül était donc en grande partie responsable de toutes les mauvaises conséquences. Mais David ne devait-il pas avoir combattu son roi et sa patrie, ou bien ne devait-il pas s'incliner devant les Israélites, et utiliser ingrat ses armes contre les Philistins, et Akish son protecteur ? Je ne suis pas sûr qu'il ait été réduit à la nécessité de faire non plus. David se savait destiné par la Providence au trône d'Israël, et n'aurait donc jamais pu rejoindre Akish pour achever leur destruction, ce qui a dû lui couper toutes les chances d'accéder à la couronne. Les faveurs particulières qu'il avait reçues d'Akish ne l'obligeaient en aucune manière à aider les Philistins en général contre ses propres compatriotes.

Il aurait pu témoigner sa gratitude à Akish, en lui accordant à son tour protection, en sécurisant sa personne et celle de beaucoup de son peuple, si les Israélites avaient remporté la victoire sur les armées combinées. Étant souvent sous l'impulsion divine, il aurait pu faire cette réponse par obéissance à l'inspiration divine ; sans connaître cet enchaînement d'événements que prévoyait la Divinité, qui savait d'avance que ce serait un moyen de le tirer de ses difficultés présentes, sans l'exposer à aucune à l'avenir. Comme David était souvent inspiré par une connaissance de l'avenir, il aurait pu prévoir cet événement qui le libéra du dilemme où cette promesse aurait pu, dans sa plus grande latitude, l'entraîner ; et alors cela ne pouvait pas être considéré par lui-même comme une obligation de prendre les armes contre son roi et son pays,

RÉFLEXIONS.- Nous avons ici,

1. La détresse à laquelle David est réduit dans cette guerre entre les Philistins et Israël. Akish, comme il le pourrait à juste titre, insiste pour que David l'accompagne au combat. David n'a pas osé refuser, bien qu'il ait sans doute résolu de ne pas lutter contre le peuple de Dieu : il donne donc une réponse ambiguë, qu'Akish interprète de sa fidélité et de sa vaillance, et promet de le faire capitaine de ses gardes à vie s'il devrait bien s'en tirer. Là-dessus, les Philistins marchent, et David avec eux, au cœur de Canaan, et campent à Shunem, sans opposition.
2. Saul, avec ses forces rassemblées à Gilboa, semble très terrifié par son danger ; et maintenant, sans aucun doute, souhaite de tout cœur le retour de David, dont la présence dans l'armée opposée donne tant de poids à ses ennemis. Le souvenir de sa culpabilité passée ajoute des terreurs à son danger présent, tandis que le sentiment de son danger présent éveille sa conscience à une sensibilité plus profonde de sa méchanceté passée.

Pour accumuler ses misères, il ne reçoit aucune réponse de Dieu ; il n'est garanti aucune vision divine dans un rêve ; n'a pas d'urim à consulter, puisque le prêtre s'enfuit avec lui à David ; ni prophète pour le conseiller ou le diriger. Enfin, il est résolu à demander conseil au diable ; mais ses propres anciens édits contre les sorciers rendent difficile d'en trouver un, car il avait, dans un prétendu zèle pour Dieu, ou à l'instigation de Samuel, mis à mort tous ces abominables ouvriers d'iniquité dans tout le pays d'Israël. Noter;(1.) Ceux qui refusent de chercher Dieu alors qu'il peut être trouvé, pleureront en vain quand il refuse de répondre. (2.) Les troubles des méchants sont doublement aggravés par les terreurs d'une mauvaise conscience. (3.) Aux péchés mêmes contre lesquels les hommes ont professé jadis le plus de zèle, ils s'abandonneront volontiers, quand ils auront jeté le manteau de la religion.

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