Il ne lui restait que la souche de Dagon. En hébreu, il ne lui restait que Dagon ; où Dagon, dit Houbigant, est pris pour la partie principale de sa statue, ou le tronc de son corps. Kimchi dit qu'il ne lui restait que la forme d'un poisson. Ainsi le Seigneur montra qu'il n'y avait pas de Dieu à part lui.

Son arche, bien que prise en captivité et transportée dans un pays étranger, jeta deux fois leur idole ; démontrant ainsi que les Israélites n'ont pas été renversés faute de pouvoir en leur Dieu pour les défendre, mais à cause de l'iniquité de ceux qui l'adoraient. Voir l'évêque Patrick et l'Orat de Saint-Chrysostome. 5: contre Jud.

RÉFLEXIONS. — Bien qu'Israël semble avoir totalement négligé l'arche de Dieu, et qu'il ne cherche ni par la force ni par traité à la récupérer, Dieu ne laissera pas les impies triompher pour toujours. Nous avons ici,

1. Les Philistins triomphant de leur prisonnier. Avec solennité, ils le transportent jusqu'à leur ville principale, Ashdod, et le placent dans le temple de leur grande idole Dagon, comme trophée de la glorieuse victoire obtenue sous ses auspices. Noter; (1.) La cause de Dieu est souvent descendue si bas, qu'elle semble avoir été récupérée et abandonnée entre les mains de l'ennemi. (2.) Dieu déploie alors plus glorieusement sa puissance, et fait paraître combien vaine une chose qu'ils imaginent, ceux qui crient, A bas, à bas, jusqu'à terre.

2. Peu d'honneur que Dagon obtient de la proximité de sa captive. Quand ses fidèles se levaient pour l'adorer, ou ses prêtres pour répéter les louanges de sa victoire, contemplez la misérable idole sur son visage dans la poussière, prosternée devant l'arche, comme s'il confessait sa propre vanité, et les dirigeait vers ce Dieu qui est le seul véritable objet d'adoration. Ainsi toutes les puissances des ténèbres, de l'erreur et de la corruption tomberont devant les rayons lumineux de la vérité et l'œuvre puissante de l'esprit de Dieu sur le cœur des hommes. Que l'église opprimée soit réconfortée, et que l'âme qui s'évanouisse sous le pouvoir de la corruption s'accroche encore à Dieu : leur détresse ne fera que magnifier sa gloire et sa grâce dans leur délivrance.
3. En vain ses adorateurs cherchent à réparer sa disgrâce, en le rattachant à sa place : le lendemain matin le présente encore plus méprisable ; son moignon, la queue de poisson, jointe au corps humain, ne subsistait que ; sa tête et ses mains coupées gisaient sur le seuil, lui présentant un monstre sans tête, emblème de leur folie qui l'adorait ; et sans poignée, pour laisser entendre l'impuissance de son bras à se sauver.

Noter; (1.) Le papiste qui adore les images de saints qui n'ont jamais vécu, est plus coupable et abominable, aux yeux de Dieu, que les Philistins qui ont adoré des monstres qui n'ont jamais existé. (2.) Tous les stratagèmes des hommes méchants et des démons contre l'église de Dieu se révéleront, dans l'issue, aussi impuissants que cette tentative de remettre Dagon à sa place.

4. La folie d'adorer un dieu aussi misérable, qui ne pouvait s'en empêcher, devrait-on penser, devait maintenant apparaître : pourtant, étrange à dire ! ils révèrent le lieu même de sa disgrâce, et honorent ce seuil où ses membres mutilés ont été déposés. Noter; Là où règne la superstition, rien n'est si absurde ou impie, mais elle peut être consacrée dans un acte de religion, comme on le voit dans l'église de Rome, même pour rendre hommage aux ossements des morts et aux morceaux très brisés de leurs misérables images. .

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