Et il le frappa, qu'il mourut... Bien que ce soit une maxime de la loi juive, qu'aucun homme ne devrait être condamné de la bouche d'un seul témoin, et que la confession de personne ne devrait être prise uniquement contre lui-même ; pourtant Maïmonide affirme que c'était la prérogative royale de condamner un homme sur le témoignage d'une seule personne, ou sur la force de sa propre confession ; et il produit ce fait à titre d'exemple. Voir l'évêque Patrick. Ce misérable auto-condamné entendait faire un mérite de son mensonge : mais il ne connaissait pas David ; il ne savait pas qu'une couronne lui serait importune , au prix d'une trahison ; et que le trône ne le tenterait pas, s'il était acheté par parricide. Lui qui a épargné trois fois Saül alors qu'il l'avait absolument en son pouvoir, pouvait- ils'abstenir de punir l'homme qui se vantait de l'avoir assassiné ? Non : il a justement ordonné son exécution immédiate pour avoir tué l'oint du Seigneur. Il est vrai qu'il est mort pour un crime qu'il n'avait pas commis ; pourtant bien mérité de mourir, pour avoir pris la culpabilité de cela sur lui ; donc doublement vouée à la destruction.

David jugea à juste titre que Saül n'avait aucun pouvoir sur sa propre vie et, par conséquent, qu'il n'aurait pas dû être obéi à un tel ordre. Dieu et l'État avaient autant droit à sa vie lorsqu'il en était las que lorsqu'il l'aimait le plus ; et de plus, il incombait à David de justifier son innocence au monde par une exécution aussi publique : il aurait peut-être pu autrement être marqué du sceau de la culpabilité d'avoir employé ce misérable pour assassiner son persécuteur. En plus de cela, David avait en vue de dissuader les autres par cet exemple. Il consulta sa propre sécurité en cela, comme dit César, en rétablissant les statues de Pompée, pour avoir fixé la sienne. Ce fut une sage leçon aux princes, et beaucoup d'entre eux en ont incontestablement profité. M. Saurin, dans la seconde dissertation de son 5e volume, a justifié cette conduite de David envers l'Amalécite, en montrant en grand, 1.

RÉFLEXIONS.— Très différente de ce à quoi s'attendait l'Amalécite, fut la réception de ses nouvelles par David.

1. Dans l'agonie de la douleur, il déchira ses vêtements ; et tous ceux qui étaient avec lui suivirent son exemple ; la journée se passe dans un deuil amer, et ils observent un jeûne solennel jusqu'au soir. Il pleura Jonathan son ami, mais il y avait de l'espoir dans sa mort ; il pleura Saul son ennemi, où aucun espoir n'apparaissait ; et surtout sur les désolations d'Israël, tombé par l'épée des Philistins. Noter; (1.) Les souffrances de son pays sont une douleur au cœur du vrai patriote. (2.) Comme un homme bon aime son ennemi vivant, il est si loin de se réjouir de sa chute, qu'il peut pleurer sur sa tombe.

2. Il commande l'exécution immédiate du messager, qui espérait avoir reçu une haute promotion, mais souffre la juste récompense de ses actes. Ainsi David exprima sa propre haine du régicide et témoigna de la sincérité de sa douleur.

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