Ver. 9-13. Et ils lui dirent : D'un pays très lointain sont venus tes serviteurs, etc. — Rien de plus rusé que cette réponse des Gabaonites, aux questions prudentes et étroites posées parJosué 1. Au lieu de dire sans détour d'où ils venaient, ils répondent encore qu'ils venaient de loin. 2. Ils lui font entendre qu'ils ont été conduits à entreprendre ce long voyage par respect pour le Dieu d'Israël ; et, affectant de célébrer les merveilles de sa puissance en Egypte et au-delà du Jourdain, ils ne parlent ni du sac de Jéricho, ni de la destruction d'Aï, afin de ne laisser aucune place à soupçonner que la peur et la politique sont les vrais motifs de leur ambassade. 3. Pour les comprendre, certains supposeraient qu'ils supplient Josué de s'allier avec eux, seulement pour qu'ils soient unis à un peuple tellement plus favorisé de Dieu qu'aucun autre ; et si adroitement leur discours est tourné de cette façon, que les Samaritains, dans leur Chronique,dire que les Gabaonites ont fait une offre à Josué d'embrasser la religion des Hébreux, et de se soumettre à tout ce qu'il leur enjoindra. 4.

Et enfin, pour mieux tromper Josué et les chefs du peuple, ils s'attardent sur leur condition extérieure, où tout, leurs vêtements, chaussures, provisions et ustensiles, indiquent un voyage long et fastidieux, et témoignent de la vérité de leurs assertions. — Après cela, comment les excuser, et comment leur conduite peut-elle même être justifiée ? Ceci, cependant, a été fait, et la cause des Gabaonites a plaidé, par l'un des plus grands hommes du dernier âge. « L'artifice des Gabaonites, dit Puffendorf dans sa Loi de la nature et des nations, n'a rien de blâmable et, à proprement parler, ne mérite pas le dur nom de mensonge. Car qui imputerait un crime à qui que ce soit, parce que, pour se protéger de la fureur d'un ennemi inexorable et destructeur de tout, il a recours à une innocente fiction ? ajoute ce célèbre écrivain, « les Israélites, à proprement parler, n'ont subi aucun dommage par cette finesse ; car ce qu'on perd à ne pas verser le sang d'un homme, à qui pourtant on peut priver de toute sa substance, après l'avoir ainsi désarmé et affaibli lui qu'il n'est plus capable de se rebeller contre nous ?" Voir lib. 4: bouchon. 2 sect. 7.

Mais la question est, si nous pouvons à juste titre donner à cette ruse des Gabaonites, l'appellation d' une fiction innocente ?Les Israélites avaient-ils été des voleurs qui, sans aucun ordre du ciel, portaient leurs armes sanglantes dans des pays auxquels ils n'avaient aucun droit ; et si les Gabaonites avaient ignoré qu'une merveilleuse providence avait dirigé la conduite de ces conquérants ; alors on pourrait considérer comme innocente la fraude à laquelle ils ont eu recours. Mais que quelqu'un lise ce qu'il dit à Josué au verset 9. L'idée qu'ils s'étaient faite du Dieu d'Israël aurait dû les engager à user de tout autre expédient, plutôt que celui d'éluder sa justice par le déguisement et le mensonge. Ils auraient dû remonter, autant que le permettait l'obscurité de cette économie sous laquelle ils vivaient, à la cause de cette rigueur que Dieu exerçait envers eux. Ils auraient dû reconnaître que leurs crimes avaient attiré sur eux tous ces troubles dont leur nation était opprimée ;

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