Avec une lettre ouverte à la main, Norden nous dit que lorsque lui et sa compagnie étaient à Essuaen, un express y arriva, expédié par un prince arabe, qui apporta une lettre adressée aux reys, ou maître de leur barque, lui enjoignant de ne pas partir avec sa barque, ni de les porter plus loin ; ajoutant que dans un jour il serait à Essuaen, et y donnerait ses ordres à leur égard. « La lettre, cependant, selon l'usage des Turcs, dit cet auteur, était ouverte ; et, comme le reys n'était pas à bord, le pilote la porta à un de nos pères pour la lire. Sanballat envoie donc son serviteur avec une lettre ouverte,comme spécifié ici, n'a pas paru une chose étrange, il devrait sembler : mais, si c'était selon leurs usages, pourquoi se plaint-on de cette circonstance, telle qu'elle est visiblement ? Pourquoi, en effet, est-il mentionné du tout ? — Parce que, quelque usage que soit l'envoi de lettres ouvertes aux gens du peuple dans ces pays, il n'est pas selon leurs usages de les envoyer ainsi aux gens de distinction. Ainsi, l'évêque Pococke, dans son récit de ce pays même où se trouvait Norden lorsque cette lettre fut apportée, nous donne, entre autres, dans la 57e planche, la figure d'une lettre turque mise dans un sac de satin, à envoyer à un grand homme, avec un papier attaché dessus, dirigé et scellé, et un bouton d'ivoire attaché sur la cire.

En effet, d'après d'Arvieux, le grand émir des Arabes n'avait pas coutume d'enfermer ses lettres dans ces sacs, pas plus que de les faire orner de fioritures ; mais alors on suppose que c'est dû à l'impolitesse des Arabes : et il nous dit que lorsqu'il agissait comme secrétaire de l'émir, il suppléait à ces défauts, et que son action était hautement acceptable pour l'émir. Si cette lettre ouverte venait alors de Guéshem, qui était arabe, ( Néhémie 6:1.) il est peut-être passé inaperçu ; mais comme c'était de Sanballat, l'enfermer dans un beau sac était une cérémonie que Néhémie avait des raisons d'attendre de lui, puisqu'il était une personne de distinction à la cour perse, et à cette époque gouverneur de Judée : et le fait de ne pas faire c'était une grande insulte ; insinuant que quoique Néhémie se préparât, selon lui, à assumer la dignité royale, il serait si loin de le reconnaître dans ce caractère, qu'il ne lui ferait même pas le compliment dû à toute personne de distinction. Voir les Observations, p. 295.

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