J'ai donné aux enfants de Lévi tout le dixième, etc. — Les ennemis de la religion, se prévalant de quelques descriptions minutieuses données par les commentateurs du revenu assigné à la tribu de Lévi, ont bien fait remarquer que ce revenu était excessif, et que les Lévites étaient des suceurs de sang pour leurs frères ; mais un peu d'attention servira à nous convaincre que les constitutions de la loi de Moïse, à ce sujet, étaient sages et justes.

I. Dieu, voulant être servi convenablement à sa majesté, et ayant choisi la tribu de Lévi, et l'ayant consacrée à ce service, crut devoir, d'une part, qu'elle ne possédât rien en propre, afin qu'il pût s'occuper uniquement du soin de son culte ; et d'autre part, que les membres de cette tribu pouvaient être dispersés dans le pays, afin d'être ainsi mieux à même d'enseigner sa loi à tout son peuple. Rien donc n'était plus juste que de fournir ailleurs la subsistance des Lévites ; rien de plus que d'obliger les Israélites à le fournir.

C'était une réparation due aux Lévites en échange de l'abandon d'un treizième du pays qui leur revenait ; un salaire pour leurs instructions; une récompense de leurs soins, dans le service quotidien du tabernacle. Toute la question est de savoir si ce que Moïse a attribué à ces différentes vues était excessif ? Et nous insistons sur le fait qu'il n'en était pas ainsi.

II. Ce qui agrandit extrêmement l'objet dans l'œil des personnes qui s'arrêtent à la surface des choses, c'est que certains s'imaginent que tout ce que les Lévites recevaient du peuple était pour eux, et qu'ils en faisaient une bourse ; ne considérant pas qu'une partie des revenus sacrés était employée à leurs frugales divertissements dans la maison de Dieu, lorsqu'ils venaient, à leur tour, faire leur service régulier ; qu'une autre partie était affectée à l'usage du tabernacle, pour entretenir ses ustensiles et ses vases ; et que ce qui restait ne servait qu'à subsister les Lévites dans leurs familles ; 1. Les prémices étaient un devoir peu considérable, étant apportées dans un panier, Deutéronome 26:2 ; Deutéronome 26:19. Ces fruits ont été conçus pour nourrir les Lévites en attente. Ils les mangèrent dans un lieu saint, en présence de Dieu, comme c'était la désignation de plusieurs autres offrandes. 2.

Les premiers-nés, hommes et bêtes, étaient un autre revenu considérable du tabernacle. Les premiers-nés des bêtes pures étaient sacrifiés, et leur chair, avec les prémices, servait de nourriture aux sacrificateurs en attente, de la même manière que l'agneau pour la rédemption des bêtes impures. Quant aux premiers-nés des hommes, ils étaient rachetés à cinq sicles par tête ; et ces cinq sicles n'appartenaient nullement aux Lévites, mais étaient mis dans le trésor et employés pour couvrir les dépenses du tabernacle. Le demi-sicle que les Israélites payaient au moment de leur dénombrement avait la même désignation. D'ailleurs, les Lévites la payaient, ainsi que le reste ; et ceux qui pensent qu'il a continué à être payé annuellement, sont d'accord, qu'il a toujours été mis à l'usage public. On voit alors, 3.D'abord, ils avaient quarante-huit villes, chacune d'elles formant un carré de 4000 coudées, avec 2000 coudées de terre autour chacune : c'était en tout environ 53 000 acres de terre.

Or, d'après le calcul le plus bas de l'étendue du pays de Canaan, il contenait 11 264 000 acres de terre ; de sorte que la part des Lévites n'était pas de cent à deux cents. Deuxièmement, outre les villes et les terres environnantes susmentionnées, les Lévites avaient le dixième de tous les fruits ;mais il n'y avait guère plus qu'un trentième partie du pays qui produisait des choses soumises au dixième ; le reste consistait en pâturages, bois, etc. De sorte que les Lévites n'ont pas rassemblé le dixième pour plus d'un tiers du pays. Quant aux bêtes, dont ils possédaient aussi le dixième, celles qui avaient reçu la dîme autrefois, n'ont plus jamais été dîmées ; de sorte que ce dixième, ne concernant que le bétail mis au monde dans l'année, n'était pas très considérable. Enfin, les deux autres sortes de dixièmes, employées à quelques repas sacrés, n'enrichissaient pas les Lévites ; ils n'en profitaient qu'en tant qu'amis de leurs hôtes. Voyons donc maintenant si la tribu de Lévi avait de trop grands avantages. C'était naturellement pour avoir la treizième partie du pays, et de chaque 100£.

recevoir 6£. 10 s. Au lieu de cela, il a reçu 10 £. en prélevant la dîme ; soit un peu moins de trois et demi pour cent. plus que ce qui leur aurait appartenu autrement. Était-ce trop pour ce qu'ils avaient autrement perdu ? Les Lévites avaient renoncé à l'avantage d'un gouvernement indépendant, dont jouissait chacune des autres tribus. Ils avaient presque renoncé à toute propriété personnelle ; ils avaient également renoncé au profit qu'ils auraient pu faire en cultivant leurs propres terres ; ils n'avaient fait confiance qu'à la foi nationale et au risque d'être mal payés ; car, quel que soit le malheur arrivé à leur pays, et de quelque côté qu'il arrive, ils doivent toujours le sentir. Qu'on évalue tout cela, et qu'on juge ensuite si l'avantage insignifiant de trois et demi pour cent.pourrait les indemniser pour les pertes que nous venons d'évoquer. On objectera peut-être qu'ils ramassèrent le dixième sans peine ; mais cet avantage était entièrement contrebalancé, à d'autres égards, par la charge du tabernacle, et le soin qu'ils donnaient à se rendre capables d'instruire leurs frères, ainsi que comme en leur donnant cette instruction.

III. Tout ce qu'il y avait vraiment à craindre de cette disposition, c'était que la tribu de Lévi, composée de personnes qui instruisaient les autres et étaient mieux versées qu'eux dans l'étude de la loi, ne prenait un trop grand ascendant sur le reste des tribus. , et exercer parmi eux une autorité funeste à la nation. Mais Dieu empêcha cet inconvénient : en dispersant les Lévites, il les rendit dépendants de la tribu au milieu de laquelle ils vivaient ; en ne leur donnant aucun quartier à eux, et en les obligeant à recevoir leurs biens de toutes les autres tribus, il leur fit conserver un respect convenable : par ce moyen, s'ils devenaient réfractaires, ils devaient être constamment punis, soit en retenant leurs dixièmes, soit en s'emparant de leurs personnes. Nous devons ces réflexions à M. Chais, qui les a abrégées de M. Lowman' s excellente Dissertation sur le gouvernement civil des Hébreux, chap. 6 :

RÉFLEXIONS.— Les prêtres et les Lévites sont interdits de toutes affaires séculaires, et ne peuvent détenir aucun héritage, seules les maisons des villes leur ont été assignées pour habitation. Dieu était leur part ; et celui qui l'a pour une part n'a pas besoin de souhaiter mieux, et peut bien considérer tout cela comme du fumier et une perte. Comme l'affaire des Lévites est de garder la garde du tabernacle, et d'empêcher tous les intrus profanes, ils ont leur salaire dans les dixièmes des produits de toute espèce ; et parmi ceux-ci, un dixième des meilleurs était offert pour l'entretien du prêtre et accepté de Dieu, comme s'il s'agissait du produit de leurs propres terres ; après quoi, le reste était gratuit pour l'usage des Lévites et de leurs familles. Noter;(1.) Sur la portion que le Seigneur attribue à ses ministres, ils doivent veiller à l'honorer d'une part. (2.) Lorsque nous avons consacré à Dieu une partie de notre substance, nous pouvons espérer sa bénédiction et son réconfort dans l'utilisation du reste.

Continue après la publicité
Continue après la publicité