Il donne à la bête sa nourriture. Le mot hébreu signifie indifféremment soit une bête apprivoisée, soit une bête sauvage ; mais ce passage du Psalmiste ne doit être compris que pour les bêtes sauvages ; ceux pour qui Dieu, par sa providence spéciale, prépare la nourriture, et qui n'ont aucun autre soin à leur égard. Les bêtes qui vivent parmi les hommes sont soignées par eux ; mais les bêtes sauvages qui vivent sur les montagnes, et dans les bois et les lieux déserts, ne sont nourries que de Dieu. La pluie qui distille du ciel, enrichit ces collines sèches et y fait pousser de l'herbe ; et ainsi Dieu donne à ces bêtes sauvages leur nourriture, selon la même manière de la providence divine, comme, à la fin du verset, il est dit qu'il pourvoit aux jeunes corbeaux.

Bien que ce que certains nous disent de ces oiseaux ne soit pas vrai, (car il est certain qu'ils ne font pas moins attention à leurs petits que d'autres ;) pourtant, comme l'élevage des petits de toute espèce d'animaux, est un exemple frappant de la providence ordinaire de Dieu; et le croassement d'un jeune corbeau dans un discours poétique peut très joliment être considéré comme une sorte de prière naturelle à Dieu, en réponse à laquelle il pourvoit à leurs besoins ; cela suffit certainement à justifier l'expression du psalmiste.

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