De même que la véritable Église est connue par les quatre signes de son être une, sainte, catholique et apostolique, de même les hérétiques et les faux docteurs sont connus par certains vices et les effets pernicieux de leurs nouveautés en religion. Comme la véritable Église est une, par ses membres se soumettant avec humilité à l'autorité établie par le Christ, ( celui qui n'entendra pas l'Église, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain.

Matthieu XVIII. 17.) ainsi sont les faux docteurs connus par leur séparation d'avec l'ancienne Église, et leurs divisions entre eux, les conséquences nécessaires de la rébellion contre l'autorité établie par le Christ, et seuls capables de déterminer les controverses. Le même orgueil et autres vices secrets qui les font mépriser le gouvernement, (2 Pierre II. 10.) les font aussi ne pas craindre d'introduire des sectes de perdition, de blasphème, et ce dans le gouvernement civil aussi bien qu'ecclésiastique.

Ceux qui se disent réformateurs, au début du XVIe siècle, parmi tous les autres, étaient remarquables en cela. Quels tumultes et guerres sanglants n'y ont-ils pas produits en Allemagne, par les premiers réformateurs de ce pays ! Calvin renversa le gouvernement de Genève ; et ses partisans, sous le nom d'Hugonots, remplirent longtemps la France de massacres et de guerres civiles, ébranlant fréquemment le trône lui-même.

Dans ce pays, la première cause de sa séparation d'avec l'Église universelle, fut la passion débridée d'un tyran : les effets furent l'adultère, et le meurtre des reines successives qu'il avait emmenées dans son lit adultère. Sous le règne de son successeur, l'avarice insatiable d'une noblesse corrompue, gratifiée du pillage sacrilège de l'Église, établit ce qu'on appelle la Réforme.

La crainte d'être obligé de dégorger les fruits de leurs rapines contribua beaucoup à la confirmation de cet ordre de choses sous le règne d'Elisabeth. Elle y était inclinée par les circonstances de sa naissance, qui ne pouvaient être légitimes, si le mariage de son père avec Catherine d'Aragon était valide, comme l'avait déclaré la première autorité de l'Église catholique. L'esprit naturel de cette hérésie, quoique quelque temps réprimé et maintenu sous le gouvernement despotique de cette reine, apparut peu après sous ses propres couleurs, et produisit ses fruits naturels dans les turbulences des temps qui suivirent, et la multiplicité des sectes qui s'y succédèrent. jaillissant continuellement jusqu'à ce jour.

--- Comme la véritable Église est sainte, recommandant divers exercices de religion tendant à purifier la nature humaine et à sanctifier les hommes, comme le jeûne, la confession des péchés, les conseils évangéliques, etc. ainsi les faux enseignants rejettent tout cela, promettant la liberté, (2 Pierre II. 16.) et donnant libre cours aux passions lascives, donnant ainsi une liberté de vivre, ainsi qu'une liberté de croire. --- Un autre fruit des faux enseignants est la séparation de ce qui était l'Église universelle avant leur temps, et qui continue d'être encore la plus grande partie, n'étant pas confinée à un seul état ou pays.

Si quelques principes modernes, de ne permettre aucune communion de religion hors de chaque état, étaient admis, autant de religions auraient dû être établies par le ciel que les hommes jugent à propos d'établir des états différents ; Christ n'aurait pas non plus pu en donner un pour toute l'humanité, sous quelque état ou forme de gouvernement qu'elle puisse vivre. --- Enfin, les faux docteurs sont connus par leur incapacité à montrer qu'ils ont reçu leur doctrine et leur mission des apôtres, dans une succession régulière d'eux.

Certains de nos théologiens modernes mépriseraient l'idée de tenir leur doctrine et leurs ordres de l'Église catholique, telle qu'elle existait au temps de la Réforme, qui est précisément telle qu'elle existe à l'heure actuelle. --- En réponse à cela, il a été rétorqué, que les fruits de la religion catholique ont été aussi mauvais, ou pire ; et les horreurs de la révolution française sont particulièrement évoquées, pour preuve.

... Que de grands crimes aient été commis par ceux qui se sont déclarés catholiques, cela n'est pas nié ; mais qu'ils y aient été poussés par la nature de leur religion, ce n'est certainement pas admis. La révolution de France en particulier, fut l'effet de l'abandon du peuple de sa religion. Aussi bien les puritains, qui ont amené Charles au bloc, peuvent être dits catholiques, parce qu'eux-mêmes ou leurs parents l'avaient été autrefois ; une fois l'étaient; ou que Robespierre, Marat et les Jacobins qui persécutaient la catholicité en France, et amenaient à la guillotine ses souverains trop indulgents, étaient catholiques, ou dirigés en rien par des principes catholiques. (Haydock)

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