Et quand on m'a dit comment les Juifs guettaient cet homme, je t'ai envoyé aussitôt, et j'ai donné l'ordre à ses accusateurs de dire aussi devant toi ce qu'ils avaient contre lui. Adieu.

C'est tout à l'honneur de Lysias d'avoir choisi la voie dictée à la fois par la justice et la prudence. En ignorant les informations reçues, il aurait pu devenir complice du meurtre de Paul. En tuant les assassins alors qu'ils faisaient leur assaut, il aurait fait des Juifs ses ennemis acharnés. Mais il a agi rapidement et prudemment. Il convoqua deux des centurions sous son commandement et leur ordonna de se préparer pour une marche sur Césarée, d'avoir en vue de marcher, vers neuf heures du soir, deux cents hommes d'infanterie, des soldats lourdement armés et soixante-dix cavaliers, et deux cents soldats à l'arme légère, lanceurs de javelot ou porte-lances.

Des animaux de selle devaient également être fournis, afin qu'ils puissent mettre Paul sur l'un d'eux, avec un changement, si nécessaire, et le conduire sain et sauf jusqu'à Félix, le gouverneur, qui résidait à Césarée, la capitale politique de la province. . Si Lysias n'avait qu'un millier d'hommes sous son commandement à Jérusalem, 760 fantassins et 240 cavaliers, il réduisit considérablement ses forces afin d'assurer une escorte sûre à Paul, mais il comprit pleinement la gravité de la situation, et il prit son mesures en conséquence.

Il écrivit également une lettre au gouverneur concernant l'homme le plus haut gradé et le plus haut tribunal de la province. Cette lettre est intéressante parce que colorée par la compréhension de Lysias, et parce qu'elle vise naturellement à placer sa propre conduite sous le jour le plus favorable. Luc donne un résumé de cette lettre. Il s'ouvre sur l'habituel salut d'introduction élogieux de l'écrivain au destinataire. Lysias dit de Paul, qu'il mentionne avec respect, qu'il avait été pris, saisi par les Juifs et était sur le point d'être tué par eux, quand il, apparaissant apparemment juste à temps avec les soldats sous son commandement, avait pris l'éloigner et ainsi le secourir.

Ici, le fait que Lysias se réfère à l'armée impliquerait naturellement qu'il fallait tous les soldats de la garnison pour réprimer l'émeute, et impressionnerait le gouverneur par sa circonspection. La même chose est vraie de la déclaration qu'il avait fait après avoir appris que Paul était un citoyen romain. Ici aussi, le tribun, pour souligner son zèle dans le service public, tend la vérité, car il n'a découvert qu'après le sauvetage que Paul était un Romain.

L'écrivain continue ensuite de raconter comment il avait sincèrement voulu découvrir la raison pour laquelle ils l'accusaient et l'avait emmené dans une réunion de leur Synedrion. Là, il n'avait découvert que tant qu'il était accusé de certaines exigences de la loi juive, mais qu'il n'avait commis aucun crime qui méritait la mort ou même l'emprisonnement. Entre-temps, il avait été informé que certains d'entre eux complotaient contre cet homme, pour lui ôter la vie, c'est pourquoi il avait envoyé au gouverneur sans délai (en soulignant encore son zèle), en annonçant incidemment aux accusateurs qu'ils devaient porter leur affaire devant le gouverneur.

Toute la lettre montre que Lysias s'efforçait d'impressionner favorablement Félix, car dans le grand jeu de la politique, on ne sait jamais à quel point une bonne impression peut valoir, et l'avancement était toujours le bienvenu. Les chrétiens feront l'application de telles histoires en se souvenant de l'injonction du Seigneur d'être sages comme les serpents et inoffensifs comme les colombes, Matthieu 10:16 .

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