Nous voyons maintenant Abraham au milieu d'une douleur personnelle, ce qui révèle son caractère d'une manière remarquable.

Sarah, qui avait toujours été pour lui une princesse, était maintenant retirée de son côté, ce qui signifiait la perte de l'appui humain le plus puissant pour la foi d'Abraham. Il faut se rappeler qu'elle avait été avec lui tout au long du chemin de l'obéissance depuis Ur en Chaldée. Elle avait partagé ses heures d'obscurité et ses heures de lumière. Sans doute, par moments, elle avait été pour lui une cause de crainte et de tremblement, et son amour même pour elle l'avait amené à quelques détournements de la foi. Mais bien plus souvent sa camaraderie l'avait fortifié.

A sa mort, Abraham est vu dans son action comme un homme plein de la dignité qui vient de la foi. Il était d'abord un pleureur, versant les larmes qui exprimaient la tristesse et la solitude de sa vie. La foi ne tue jamais l'affection, et l'homme était profondément conscient de la perte qu'il avait subie.

Pourtant, la foi ne permet jamais à la douleur de submerger. Il « s'est relevé d'avant sa mort ». Son action suivante était définitivement une action de foi. Il n'a pas emmené Sarah à Ur, mais l'a enterrée dans le pays que Dieu lui avait donné. Cette foi opérait d'ailleurs dans la méthode qu'il suivait maintenant. Il était disposé à recevoir la terre comme un don de Dieu, mais ne voulait pas recevoir une partie du don de Dieu comme un don des fils de Heth. La première possession réelle d'Abraham dans le pays fut donc une tombe. C'est en soi un enseignement et une prophétie.

Dieu commence là où l'homme finit. Les chagrins de la vie révèlent le vrai caractère d'un homme comme rien d'autre ne le peut peut-être. La foi pleure à côté des morts et passe ensuite à l'accomplissement du devoir en mettant un frein au chagrin. La foi s'empare du plus grand désespoir de la terre, la mort, et en fait l'occasion d'une possession qui renferme en elle tout l'avenir.

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