1 Pierre 2:19

Patience sous un tort immérité.

I. Saint Pierre enseigne que la souffrance est reconnaissante, un don de Dieu, et acceptable à son tour par Lui, si elle s'accompagne de deux conditions. (1) Il doit être immérité. Un esclave aussi pourrait être puni pour avoir fait ce qui mériterait une punition chez un homme libre ; un esclave, aussi, peut être violent, ou abusif, ou négligent de ce qui appartient aux autres, ou intempérant, ou malhonnête, ou perfide. S'il était puni pour des délits de ce genre, il pourrait ne pas se plaindre.

« Quelle gloire est-ce », demande saint Pierre, « si, lorsque vous serez secoué pour vos fautes, vous le prendrez patiemment ? » La loi, la loi éternelle, que le châtiment suit le mal, n'est pas suspendue dans le cas de l'esclave. (2) Et une telle souffrance doit être pour la conscience envers Dieu. Il doit être supporté pour la cause et l'amour de Dieu, et avec une bonne espérance de l'approbation de Dieu. C'est ce qui rend la douleur à la fois supportable et tonique, lorsque la conscience de celui qui souffre peut demander à l'Être moral parfait d'en prendre note, comme le fait David dans tant de ses psaumes.

« Regarde-moi et sois miséricordieux envers moi. Seigneur, sois mon secours. » La simple souffrance qu'un homme n'ose pas offrir à Dieu, bien qu'elle soit supportée patiemment par le courage physique, par « l'arrachement », comme nous l'appelons, n'a aucune valeur spirituelle. "Père, entre tes mains je remets mon esprit." C'est la prière de consécration, prononcée sur la croix, prononcée, si dans une autre langue, partout où les hommes souffrent pour la conscience envers Dieu ; et par elle la souffrance se change assurément en victoire morale.

II. Et ici on peut demander : « Pourquoi les Apôtres n'ont-ils pas dénoncé l'esclavage comme un mal intolérable ? en conseillant aux esclaves d'honorer et d'obéir à leurs propriétaires ? N'était-ce pas de la nature d'un compromis entre le bien et le mal entre les principes élevés de la morale chrétienne d'une part et les institutions avilies de la vie païenne d'autre part ? valait mieux rompre avec l'esclavage d'un seul coup, mieux pour l'honneur de la révélation chrétienne, mieux pour le meilleur intérêt de l'homme ?" Certes, rien ne peut être plus antipathique que l'esprit de l'Evangile et l'esprit d'esclavage ; car l'esclavage postule une distinction essentielle entre l'homme et l'homme,

L'Évangile proclame l'unité du genre humain et l'égalité de tous ses membres devant Dieu. L'Évangile est basé sur, et il consacre, les lois de Dieu dans la nature ; et l'esclavage, d'autre part, est nettement contre nature : c'est un rejet de l'égalité fondamentale de l'homme. Il professe souvent, et de manière très cohérente, de rejeter la croyance en l'unité de la race humaine. À l'esclavage, la distinction la plus profonde entre les êtres humains est la distinction entre l'homme qui est son propre propriétaire et l'homme qui appartient à un autre.

« En Jésus-Christ, s'écrie l'Apôtre, il n'y a ni lien ni liberté. Mais la question exacte que les Apôtres devaient considérer n'était pas de savoir si l'esclavage était une mauvaise institution sociale ou théoriquement indéfendable, mais celle-ci : si l'esclavage ruinait nécessairement les perspectives de l'âme humaine. Un esclave peut être chrétien, il peut être le meilleur des chrétiens assez facilement. S'il était durement traité, cela n'était pas particulier à sa condition de vie ; cela pourrait même favoriser sa sanctification.

S'il était tenté de faire le mal, St. James lui dirait qu'il devrait compter cela toute la joie, sachant que l'épreuve de sa foi a travaillé l'endurance. S'il devait choisir entre l'obéissance pécheresse à la volonté d'un maître et le châtiment, bien que ce châtiment fût la mort, lui, les yeux fixés sur le divin Souffrant, connaîtrait son rôle. La grâce de Dieu peut rendre l'âme de l'homme indépendante des circonstances extérieures ; et il n'y a pas de véritable esclavage quand l'âme est libre.

En même temps, bien que les Apôtres travaillaient, comme je l'ai dit, pour un autre monde, en le faisant, et, comme d'ailleurs, ils étaient destinés à être, par la nature de l'affaire, de grands réformateurs en cela. Ils ne pouvaient que détester l'esclavage, mais comment l'éliminer ? Était-ce par quelque soudain effort révolutionnaire, à supposer que la chose fût possible ? Serait-ce par l'influence de principes nouveaux d'abord sur les opinions des hommes, puis sur la structure de la société ? Les Apôtres ont choisi cette dernière méthode, mais c'était une méthode qui a pris du temps.

Les Apôtres se fiaient à l'infiltration de principes nouveaux dans les pensées et les actions des hommes, et non à ces catastrophes violentes et tragiques qui, même lorsqu'elles réussissent, se succèdent au milieu des ruines. Ce n'était pas le devoir de l'Évangile de proclamer une guerre sociale. Il y avait à cette époque des sectes presque liées au judaïsme. Ils étaient appelés Esséniens et Thérapeutes, et leur enseignement était certainement très familier à St.

Les sectes de Paul qui soutenaient que l'esclave devait immédiatement refuser toute obéissance à son maître, au nom des droits de l'homme. Mais les esclaves, rendus fous par l'oppression en rébellion contre l'ordre, n'auraient pas, à cette époque du moins, mis fin à l'esclavage. Il était préférable d'enseigner un idéal de vie plus élevé, à la fois à l'esclave et au maître, et en attendant de proclamer la vérité : « Ceci est digne de reconnaissance, si un homme ayant une conscience envers Dieu endure le chagrin, souffre injustement.

« Dans les foyers chrétiens, cent courtoisies adoucissaient la dureté de la relation juridique entre maître et esclave. Le sens d'une fraternité commune en Christ avait déjà sapé l'idée de toute inégalité radicale entre eux.

HP Liddon, Penny Pulpit, nouvelle série, n° 943.

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