Genèse 50:15-17

15 Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent: Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait!

16 Et ils firent dire à Joseph: Ton père a donné cet ordre avant de mourir:

17 Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Joseph pleura, en entendant ces paroles.

DISCOURS : 62
FRÈRES DE JOSEPH ACCOMPLISSANT LA PROPHÉTIE LES CONCERNANT

Genèse 50:15 . Et quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent : Joseph nous haïra peut-être et nous rendra certainement tout le mal que nous lui avons fait. Et ils envoyèrent un messager à Joseph, disant : Ton père avait commandé avant de mourir, disant : Ainsi diras-tu à Joseph ; Pardonne, je te prie maintenant, l'offense de tes frères et leur péché; car ils t'ont fait du mal; et maintenant, nous te prions, pardonne la faute des serviteurs du Dieu de ton père. Et Joseph pleura quand ils lui parlèrent.

Le cœur de l'homme par nature est vindicatif. C'était une observation juste de Saül à David : « Si un homme trouve son ennemi, le laissera-t-il bien s'en aller [Note : 1 Samuel 24:19 : 1 Samuel 24:19 .] ? » Ainsi, quand les hommes ont blessé quelqu'un, ils le haïssent, parce qu'ils pensent qu'il est devenu nécessairement leur ennemi ; et, s'ils sont à la portée de son pouvoir, ils le craignent, parce qu'ils concluent qu'il profitera toute occasion favorable de se venger d'eux.

Il en était ainsi des frères de Joseph. Leur père étant mort, et ils étant entièrement à la merci de leur frère qu'ils avaient vendu en Égypte, ils conclurent qu'« il leur rendrait tout le mal qu'ils lui avaient fait autrefois ». Il est probable que cette appréhension a été renforcée par un souvenir de ce que leur père Jacob avait souffert de l'esprit vindicatif d'Ésaü : « Les jours de deuil pour mon père sont proches ; alors je tuerai mon frère Jacob. Pleins d'effroi, ils envoyèrent auprès de Joseph implorer son pardon : ce que, comme on le verra, ils obtinrent facilement.

Les points sur lesquels nous voudrions attirer votre attention sont,

I. Les moyens qu'ils employaient pour se concilier sa faveur...

Celles-ci étaient certainement bien adaptées au but proposé.

1. Ils plaident la requête mourante de leur vénéré père—

[Quel argument plus convaincant pourrait être utilisé avec un esprit pieux que celui-ci ? La demande mourante d'un ami est sacrée : et combien plus d'un parent, un parent d'une piété aussi consommée que Jacob ! Une demande aussi si raisonnable en soi, et si propice au bien-être de toute sa famille ! Il est probable en effet que la représentation qu'ils ont donnée de la demande de leur père n'était pas tout à fait correcte. Nous ne pouvons pas concevoir que Jacob ait eu des soupçons sur la conduite ultérieure de Joseph ; ou que, s'il l'avait fait, il aurait laissé une demande posthume à faire par l'intermédiaire de ses autres enfants, alors qu'il aurait pu la pousser lui-même avec tellement plus d'effet de son vivant.

Il est probable qu'il leur a enjoint d'agir dans un esprit de soumission envers Joseph, et non par une conduite réfractaire pour s'attirer son mécontentement. Mais, quoi qu'il en fût, l'appel était très puissant, et ne pouvait manquer d'obtenir pour eux la faveur qu'ils imploraient. Il est vrai, en effet, que les personnes d'un tempérament entêté oublient fréquemment, et qu'à peu de temps, les conseils mourants de leurs parents — — — mais il n'était pas probable que Joseph le fît, après avoir si longtemps manifesté une disposition des plus contraires. à celui dont il était soupçonné.]

2. Ils y joignent leurs supplications les plus humbles et les plus sérieuses—

[Aussi forte que soit notre propension à la vengeance, les supplications d'un délinquant pénitent nous désarmeront. Il n'est guère possible à un homme de se venger de celui qui se prosterne à ses pieds. Mais il y a une délicatesse bien particulière dans cette adresse qu'ils font à Joseph : en lui parlant de Jacob, ils ne le désignent pas comme leur père, mais comme le sien ; « Ton père commandait.

» Et lorsqu'ils lui parlent d'eux-mêmes, ils ne se désignent ni comme les fils de Jacob, ni comme les frères de Joseph, mais comme « les serviteurs du Dieu de ton père ; « gardant ainsi hors de vue tout ce qui pourrait paraître présomptueux, et appelant à leur aide l'amour de Joseph envers ses parents et son devoir envers son Dieu. Si c'était le résultat de l'ingéniosité, nous l'admirons ; mais s'il s'agit d'une vraie humilité, nous l'applaudions grandement : car il y a une délicatesse dans l'humilité, une belle et belle délicatesse, qui, bien qu'en paroles elle se résume à peu, comme indiquant l'esprit par lequel un homme est animé, est extrêmement précieuse.

Le véritable objectif à atteindre pour demander pardon, c'est l'humilité : être ouvert et naïf dans nos confessions, nous faire honte de ce que nous avons fait de mal et faire toutes les réparations qui sont en notre pouvoir, tel est l'esprit dans lequel nous devons cultiver; et il est agréable de voir ces hommes longtemps obstinés amenés enfin à une mesure de cette expérience.]

Réservant pour un moment nos observations supplémentaires sur cette partie de notre sujet, nous passons à l'avis,

II.

L'effet produit sur l'esprit de Joseph—

Considérant combien de temps ils s'étaient abstenus de s'humilier correctement, il aurait très bien pu les réprimander, à la fois avec leur ancienne cruauté et leur impénitence ultérieure ; ou il aurait pu leur imposer des conditions, comme Salomon le fit plus tard à Shimei ; eux en termes aimables et condescendants. Mais la manière dont il a exprimé son pardon était plus éloquente et convaincante que toutes les paroles que l'ingéniosité humaine aurait jamais pu imaginer : " Joseph pleura quand ils lui parlèrent. "

Ses pleurs provenaient d'émotions mélangées dans son esprit. Le cœur humain est susceptible d'impressions très diversifiées, même au même moment. Les deux Maries, lorsqu'elles eurent constaté sans aucun doute la résurrection de leur Seigneur, « sortirent du sépulcre avec crainte et une grande joie [Note : Matthieu 28:8 .] ». Ainsi, dans la poitrine de Joseph, appréhendons-nous, il y avait un mélange à la fois de douleur et de joie :

1. De chagrin—

[Cela a dû être inexprimablement douloureux pour lui d'avoir de tels soupçons à son égard, surtout après qu'il eut pendant dix-sept ans manifesté une telle bonté uniforme envers eux. Un homme doté d'un esprit généreux ne peut pas supporter que tout l'amour qu'il exerce soit interprété comme un simple prétexte hypocrite, couvrant une inimitié enracinée qui éclatera dès qu'une occasion lui permettra de la manifester avec effet : oui, plus conscient qu'un homme ressent sa propre intégrité, plus il ressentira de tels soupçons infondés.

Si la jalousie est pénible à celui qui l'entretient, elle ne l'est pas moins à celui qui en est injustement l'objet. Cet aveu de leurs craintes secrètes ne pouvait donc qu'infliger une profonde blessure à son tendre esprit.
En même temps, cela devait être pénible pour Joseph de voir qu'après tout ce qu'ils avaient témoigné de la piété chez leur père Jacob, et toutes les raisons qu'ils avaient de croire qu'il possédait le même principe divin, ils trahiraient une telle ignorance de religion, au point de supposer que, là où les degrés les plus bas existaient, on pouvait se livrer à un esprit vindicatif.

S'ils le considéraient vraiment comme un hypocrite déterminé, ils pourraient le supposer capable d'entretenir un tel ressentiment : mais, s'il avait quelque espoir de pardon de Dieu lui-même, il ne pourrait jamais laisser de tels sentiments se ranimer dans sa poitrine. Tandis qu'ils doutaient donc de l'influence de la vraie religion en lui, ils montrèrent qu'ils en étaient eux-mêmes à un très grand degré, et cette découverte dut lui être pénible, en proportion de l'amour qu'il leur portait et du désir il se sentait pour leur bien-être éternel.

D'où cette expression de son « Suis-je à la place de Dieu », à qui appartient exclusivement « la vengeance » et dont la prérogative, si je me Genèse 50:19 [Note : Romains 12:19 : Genèse 50:19 avec Genèse 50:19 : Genèse 50:19 .] ?]

2. De joie—

[Alors qu'ils trahissaient ainsi une ignorance de la religion authentique, ils donnaient par leur humiliation volontaire quelque raison d'espérer que les graines de la vraie piété germaient dans leurs âmes. Et cette espérance le remplit sans doute d'une sainte joie. Dites, quiconque d'entre vous qui a pleuré sur un enfant abandonné, ou l'impiété d'un ami ou d'un frère, quelle joie n'a pas surgi dans votre sein lorsque vous avez vu pour la première fois le cœur endurci se radoucir, et les larmes de la peine pénitentielle couler, de manière à justifier l'espérance qu'une œuvre de grâce a commencé dans l'âme ! Comment avez-vous secrètement élevé votre cœur vers Dieu dans des aspirations dévotes, pour implorer qu'il confirme le dessein naissant et perfectionne dans leurs âmes l'œuvre qu'il avait commencée ! Sans doute donc, dans un esprit aussi pieux que celui de Joseph,


Une autre pensée aussi, qui ne pouvait manquer de se précipiter dans son esprit et de le remplir d'adoration de gratitude envers Dieu, était que, dans cet acte d'humiliation, ses frères avaient volontairement réalisé ces rêves qu'ils n'avaient accomplis auparavant que par nécessité et contrainte. Tracer les voies de la Providence, et surtout voir comment Dieu nous a traités mystérieusement et a fait toutes choses concourir à notre bien, est une des plus sublimes jouissances que nous puissions éprouver sur la terre ; et je ne doute pas que cela constituera en grande partie la béatitude du ciel.

Eh bien donc, Joseph pouvait-il maintenant pleurer de joie, d'autant plus que l'exaltation à laquelle avaient conduit toutes ses épreuves antérieures, lui permettait maintenant de rendre, non pas le mal pour le mal, comme ils le craignaient, mais le bien pour le mal, et de « vaincre le mal par le bien. [Note : Romains 12:20 .].”]

De là, nous pouvons apprendre,
1.

Pour demander pardon à ceux que nous avons blessés—

[C'est une tâche difficile pour un esprit sans humilité : mais c'est indispensable : aucun homme ne peut non plus être droit devant Dieu s'il ne s'y soumettra. S'approcher de la table du Seigneur sans chercher d'abord à se concilier notre frère offensé, c'est s'opposer directement au commandement de Dieu, qui dit : « Laisse là ton don devant l'autel, et va ton chemin : » « Va ton chemin : d'abord réconcilie- toi. à ton frère, puis viens offrir ton cadeau [Note : Matthieu 5:23 .

]. " Nombreuses seront les excuses que nous serons prêts à offrir pour notre négligence de ce devoir ; — — — mais le commandement de Dieu est clair et explicite ; et il est indispensable de s'y conformer pour prouver que notre pénitence est sincère : nous ne pourrons jamais non plus obtenir le pardon de Dieu, si nous sommes trop fiers pour solliciter le pardon de l'homme.]

2. Pardonner à ceux qui nous ont blessés—

[C'est un devoir beaucoup plus facile que l'autre; car, tandis qu'une complaisance avec l'autre nous humilie, l'accomplissement de celui-ci nous élève et nous exalte. Est-il demandé : « Combien de fois dois-je pardonner à un frère offensant ? jusqu'à sept fois ? Je réponds oui, et « jusqu'à soixante-dix fois sept [Note : Matthieu 18:21 ].

» Notre pardon ne doit pas non plus être simplement négatif, tel qu'il consiste en une abstention de représailles : non ; elle doit être réelle, cordiale, permanente : car dans la parabole du serviteur impitoyable qui est représenté comme jeté en prison jusqu'à ce qu'il ait payé le dernier sou, nous sommes avertis : « Ainsi aussi votre Père céleste vous fera-t-il, si vous de tout ton coeur ne pardonne pas à chacun ses offenses à son frère [Note : Matthieu 18:35 .

]. " Que personne alors ne dise : « Je ne peux pas pardonner, ou, Bien que je pardonne, je ne peux pas oublier : » car nous devons, dans la miséricorde que nous accordons à l'homme, ressembler à celle que nous-mêmes espérons recevoir de Dieu ; et doit « pardonner à notre frère aussi complètement et cordialement que Dieu nous a pardonné à cause du Christ [Note : Éphésiens 4:32 .] ».]

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