DISCOURS : 257
L'AUTEL DES TÉMOINS

Josué 22:11 . Et les enfants d'Israël entendirent dire : Voici, les enfants de Ruben et les enfants de Gad et la demi-tribu de Manassé ont bâti un autel en face du pays de Canaan, aux confins du Jourdain, au passage des enfants d'Israël. . Et quand les enfants d'Israël l'apprirent, toute l'assemblée des enfants d'Israël se rassembla à Silo, pour aller leur faire la guerre.

La RELIGION a souvent été un plaidoyer pour des projets ambitieux et sanglants : mais elle n'a jamais été en aucune occasion aussi véritablement et proprement le terrain de la guerre, comme dans l'événement qui est rapporté ici. Les tribus qui avaient leur part à l'est du Jourdain, après avoir été licenciées, vinrent dans le pays de leur possession ; et, craignant qu'à une époque future elles ne soient reniés par leurs frères parce qu'ils n'avaient pas leur héritage dans le terre de Canaan, ils ont construit un grand autel sur les frontières de leur propre pays près du Jourdain, pour servir de mémorial à tous les âges futurs, qu'ils appartenaient aux tribus d'Israël et étaient les adorateurs du Dieu d'Israël.

Les autres tribus n'ayant aucune idée d'un autel érigé mais pour le sacrifice, considéraient cela comme un acte de rébellion contre Dieu, et ont déterminé à l'instant d'aller punir les prétendus apostats. Mais d'abord ils convinrent d'envoyer une ambassade, pour voir s'ils ne pourraient pas l'emporter par des méthodes plus douces pour les arracher à leur méchanceté. Les ambassadeurs sont allés ; une convention s'est réunie; une explication eut lieu ; les malentendus ont été levés ; et tout fut réglé rapidement et à l'amiable.
Maintenant, cette histoire suggérera de nombreux conseils utiles pour la régulation de,

I. Intérêts nationaux—

[La question était, en effet, d'une importance infinie pour toute la nation. Des occasions répétées s'étaient produites où le péché d'individus avait été infligé à toute la nation. L'iniquité d'Acan n'avait pas depuis longtemps causé la défaite des armées d'Israël et la perte de six et trente hommes : et, peu de temps auparavant, la connexion de beaucoup avec les femmes madianites dans la prostitution et l'idolâtrie, apporta la destruction le mille Israélites en un jour.

A quoi pouvait-il donc s'attendre, sinon que, si ceux qui avaient érigé l'autel restaient impunis, Dieu punirait toutes les autres tribus comme partenaires de leur culpabilité ? Pour éviter un mal si terrible était leur devoir impérieux ; et c'est pourquoi ils eurent raison de se décider à venger la querelle de leur Dieu. Mais, comme il était possible qu'ils l'emportent par des moyens plus doux, ils envoyèrent des délégués de chaque tribu, avec Phinées à leur tête, pour dénoncer avec eux leur conduite. Ceux-ci ont été rencontrés par d'autres délégués des contrevenants supposés, et tout a été éclairci à leur satisfaction : et ainsi la controverse a été terminée à la joie indicible de toutes les parties.

Maintenant, nous voyons comment les nations doivent agir, chaque fois que des motifs de désaccord surgissent et que leurs intérêts mutuels interfèrent. Leurs ambassadeurs doivent conférer entre eux d'une manière conciliante, soucieux d'éviter les extrémités et, par des explications et des concessions mutuelles, d'aplanir leurs différends. Une chose en particulier était digne d'applaudissements chez ceux qui semblaient disposés à la guerre : ils ne s'attachaient qu'à prévenir l'iniquité ; et, s'imaginant que l'autel avait été élevé dans le but de mettre le pays de Galaad sur un pied d'égalité avec le pays de Canaan, ils proposèrent de céder une part proportionnelle de leur propre terre à ceux qui l'avaient érigée, et ainsi sacrifier leurs propres intérêts pour la préservation de la paix.

Hélas! comme cela est différent de ce que l'on trouve habituellement parmi les nations rivales ! Les ambassades modernes sont le plus souvent caractérisées par la duplicité et la dissimulation, par la chicane et la finesse, et par une obstination dévergondée sur des questions de moindre importance. Si tous étaient animés par l'esprit d'Israël à cette occasion, si la franchise d'un côté se heurtait à la patience et à la conciliation de l'autre, la terre ne serait plus inondée de sang, mais les « épées seraient transformées en socs de charrue », et le bonheur régnerait, où rien que la désolation et la misère est vu.]
Mais cette histoire sera encore utile pour le règlement de,

II.

Politique judiciaire—

[Cet acte était en réalité une application des lois existantes sous la direction du magistrat civil : car, bien que Josué ne soit pas mentionné, nous ne pouvons avoir aucun doute que Phinées et les dix princes avaient reçu sa sanction au moins, s'ils le faisaient. pas procéder par son ordre exprès. La loi de Dieu avait clairement enjointes qu'il devrait y avoir qu'un seul endroit pour l'autel de Dieu, et que toutes les tribus doivent offrir leurs sacrifices il [Note: Deutéronome 12:5 ; Deutéronome 12:7 .

]. Il ordonnait également que, si une quelconque partie d'Israël tentait d'établir l'idolâtrie parmi eux, les autres, après enquête, devraient les couper avec l'épée [Note : Deutéronome 13:12 .]. C'était donc là une intervention des magistrats en faveur des lois : et il était indispensable qu'ils interviennent pour empêcher un schisme aussi fatal qu'il risquait de se produire.

Nous ne serions pas compris pour dire que les magistrats civils seraient justifiés d'utiliser l'épée pour la prévention ou la punition du schisme maintenant . La véritable Église n'est pas définie avec autant de précision maintenant, que n'importe quel corps a le droit de s'attribuer le privilège exclusif d'être appelé l'Église du Christ. système particulier, soit de doctrines, soit de discipline, dans l'Église : mais là où, comme dans le cas qui nous occupe, il semble y avoir un renoncement public à toute religion, et un mépris profane de toutes les lois, le magistrat est tenu d'intervenir ; et chaque chrétien du pays est tenu de lui apporter son soutien.

Les opinions ne sont pas à la connaissance du magistrat civil, sauf lorsqu'elles se manifestent par des actes ou sont promulguées de manière à mettre en danger la paix et le bien-être de la société ; Cette vigilance cependant, quoique suffisamment exercée à l'égard des choses qui concernent l'État, se voit peu dans la suppression du blasphème et de l'iniquité.

Nous avons des lois contre toute espèce d'iniquité ; mais ils ne sont pas appliqués. La crainte des jugements divins sur la terre n'entre presque jamais dans le sein des magistrats ou du peuple : par conséquent, s'il n'y a pas de violation flagrante de la paix, l'iniquité peut prévaloir presque dans une mesure quelconque, sans que personne ne justifie l'honneur de Dieu. , ou pour éviter son mécontentement d'une terre coupable. A cet égard, il y a une différence terrible entre les Israélites et nous : dans la mesure où nous, avec tous nos avantages supérieurs, ne sommes pas dignes d'être comparés à eux.

Cependant, nous devons nous rappeler que chaque fois que nous avançons l'arme du pouvoir pour la suppression du vice, notre premier objet doit être, par remontrance, de réclamer ; nous ne devons jamais non plus infliger de punition, jusqu'à ce que des mesures plus douces aient échoué.]

Cette histoire nous sera encore plus utile dans la régulation de,

III.

Zèle religieux—

« Il est bon d'être toujours zélé dans une bonne chose : » mais notre zèle doit s'exercer particulièrement,

1. Pour empêcher l'apostasie de Dieu—

[C'était le véritable but des personnes qui élevaient l'autel : elles, de la manière la plus révérencieuse et la plus solennelle, appelaient Dieu à témoigner qu'elles n'avaient été animées que par le désir de transmettre à leur postérité une assurance indélébile, qu'elles étaient aussi vraiment le peuple du Seigneur, comme ceux qui habitaient en Canaan; et que bien que leur terre fût séparée de celle de leurs frères, leurs intérêts et privilèges étaient les mêmes.


Voilà un bel exemple de respect pour la postérité. Il aurait peut-être été préférable d'avoir consulté Josué, ou plutôt d'avoir pris conseil auprès de l'Éternel sur cette mesure, avant de l'avoir mise à exécution : mais le saint zèle ne s'arrête pas toujours à considérer tous les effets et toutes les conséquences possibles ; (bien que sans doute, plus elle est tempérée de sagesse, plus elle paraît excellente :) mais Dieu ne blâme pas leur conduite : et en cela au moins nous ferons bien de la suivre, c'est-à-dire en nous appliquant de toutes les manières possibles à transmettre et perpétuer jusque dans les âges les plus reculés la connaissance de Dieu, comme notre Dieu, notre Père et Rédempteur.


Les autres tribus manifestèrent aussi un zèle noble, pour la même cause, quoique par des moyens différents. Ils craignaient que cet autel ne soit le moyen de détourner beaucoup de leurs frères de l'adoration du vrai Dieu ; et ils sont allés en avant au péril de leur vie pour l'empêcher. On peut dire que ces deux-là étaient moins tempérés qu'ils n'auraient dû l'être : mais, tout convaincus qu'ils l'étaient dans leur propre jugement, leur zèle n'était pas du tout plus ardent que l'occasion ne l'exigeait.

Bien qu'ils parlèrent rudement, ils parlèrent avec franchise et avec une parfaite ouverture à la conviction, si quelque chose pouvait être dit pour justifier l'acte. Et leur offre de céder une partie de leurs biens, afin d'éloigner la tentation à laquelle, dans leur esprit, ils avaient attribué l'acte, montra qu'ils n'étaient motivés que par le souci de l'honneur de Dieu et du bien d'Israël.
Voilà donc le champ d'application de tout notre zèle.

Nous devons éloigner, autant que possible, à la fois de nous-mêmes et de nos enfants, toute tentation d'apostasie de la part de Dieu. Nous devons aussi réprimander le péché des autres et nous y opposer jusqu'au bout. Nous devons nous montrer en toutes occasions du côté du Seigneur ; et être prêt à sacrifier, non seulement nos biens, mais même la vie elle-même, pour défendre son honneur et maintenir son intérêt pour le monde.]

2. Pour préserver l'amour et l'unité avec l'homme—

[Si nous trouvons quelque chose à blâmer dans chacun de ces partis opposés; dans l'un, une précipitation excessive dans la construction de l'autel ; et, dans l'autre, une hâte excessive à l'attribuer à de mauvaises intentions ; nous voyons beaucoup, beaucoup à admirer dans les deux. Quand les accusateurs se sont trompés, ils n'ont pas changé de terrain et n'ont pas condamné leurs frères pour imprudence ; ni, quand les accusés ont prouvé leur innocence, ils n'ont pas condamné leurs accusateurs pour manque de charité et injustice : l'un était aussi heureux de acquitter comme les autres devaient être acquittés ; et tous deux s'unirent dans une reconnaissance non feinte envers Dieu, que tout motif de dissension était écarté.


Or, il arrivera presque nécessairement parfois que les actions bien intentionnées de nos frères soient mal interprétées, par ignorance de leurs vues et intentions précises : il peut aussi arriver que les réprimandes bien intentionnées de nos frères soient fondées sur idée fausse. Voici donc amplement de place pour l'exercice d'un zèle bien trempé. Pour éviter, d'une part, les accusations inutiles, et pour les retirer volontiers si elles ont été portées involontairement ; et, de l'autre côté, pour éviter les récriminations vindicatifs, et avec douceur pieuse pour satisfaire l'esprit de tous que nous avons peut - être sans le vouloir affligée: c'est l'esprit que nous devons cultiver sans cesse: il devrait être le travail de notre vie « garder l'unité de l'Esprit dans le lien de la paix. »]

3. Pour détourner les jugements divins de notre terre coupable—

[C'est une expression mémorable qui est enregistrée à cette occasion : « Maintenant vous avez délivré les enfants d'Israël de la main du Seigneur [Note : v. 31.]. " Le péché nous livre entre ses mains pour le châtiment. De cela, l'histoire d'Israël à toutes les époques est une preuve décisive [Note : Si cela fait l'objet d'un sermon de jeûne, les jugements qui nous sont infligés peuvent être invoqués comme preuve supplémentaire.]. D'autre part, le repentir nous délivre si sa main ; comme cela a été remarquablement illustré dans le cas de Ninive : qui, sans l'intervention de leur pénitence, aurait été renversée en quarante jours.

Mais nous n'avons pas besoin d'aller plus loin que l'histoire devant nous, où cet effet même est attribué au zèle pieux des Rubénites et des Gadites. Heureux serait-il pour nous, si nous considérions tous l'effet de notre conduite sur le bien public ! Dieu n'a aucun plaisir à punir ses créatures : et il est toujours prêt à ôter ses jugements, quand ils ont produit en nous l'humiliation désirée. Approuvons-nous donc auprès de lui ; et alors, bien que notre zèle soit mal interprété, et même nos propres frères soient pour un temps irrités contre nous, notre justice apparaîtra, et nos travaux seront couronnés de l'approbation de notre Dieu. ]

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