EXPÉRIENCE PERSONNELLE

« Alors que nous ne regardons pas les choses qui sont vues, mais les choses qui ne sont pas vues. »

2 Corinthiens 4:18

L'Apôtre est ici engagé dans une question d'expérience personnelle. Il explique à ses convertis, comme un vrai pasteur voudra parfois le faire, certains secrets de son activité, activité en elle-même si épuisante, si épuisante, si l'on peut dire, si lacérant dans son cours de labeurs et souffrances, mais qui le trouve pourtant toujours prêt à continuer.

I. Derrière, à l'intérieur, se trouvait le secret du Seigneur. — Le voile de l'humanité fatiguée et souffrante se cachait en dessous, battant d'immortalité, la Vie de Jésus. Et tandis que l'homme ressentait « les choses vues », et les manipulait, et parfois les endurait et parfois les utilisait merveilleusement, il voyait, avec les yeux ouverts de l'âme, non pas elles mais les choses invisibles, les choses éternelles, comme le vrai paysage de sa vie. Pour cette raison, il ne s'est pas évanoui. L'homme extérieur, admet-il, était en train de périr, mais cela n'avait pas d'importance. L'homme intérieur, le pouls de la machine, se renouvelait de jour en jour.

II. Il y a un tel «secret du Seigneur», et c'est pour nous aujourd'hui, si en effet nous sommes ses disciples. C'est un talisman aussi puissant au vingtième siècle qu'au premier. Aujourd'hui comme alors, le Maître éternel réclame notre entière dévotion, quel que soit le chemin qu'il doit suivre. Maintenant comme alors le monde, la chair et le diable croisent ce chemin à chaque tournant, et rendent la vie chrétienne non seulement difficile, mais impossible, si nous essayons de la vivre par nous-mêmes.

Mais maintenant comme alors, l'huile du ciel est prête à couler de derrière le mur. La vie de Jésus, le Seigneur vivant demeurant dans le cœur, peut encore s'avérer inépuisable, victorieuse, dans la chair mortelle. Les choses qu'on ne voit pas peuvent encore être portées à la vue de l'esprit, et alors ce qui est impossible à l'homme est, dans l'homme, trouvé possible à Dieu.

III. Ce n'est pas une pauvre théorie plausible, digne d'une rêverie, anéantie par la vie. — Qui n'en a connu des exemples, modernes comme nous ? Il y avait la mère, entièrement dévouée à tous les devoirs de l'amour domestique, mais entièrement aussi instinctive avec la puissance surnaturelle de la présence de son Sauveur bien-aimé. Il y avait l'ami, attentif à tous les problèmes de son époque, pratique et laborieux à son service, mais pour qui la passion maîtresse et vivifiante, élastique avec la vie éternelle, était toujours Jésus-Christ.

Il y avait cet autre ami, mis à rude épreuve dans les extrêmes de la douleur et de la faiblesse, mais toujours soulevé par une étreinte invisible au-dessus d'eux, calme jusqu'à la fin, et joyeux, et plein de pensées pour les autres, et tout cela parce que le Seigneur était avec lui, et était en lui ; ainsi affirmait-il avec une simplicité et une joie indescriptibles.

IV. Les faits de la conquête de la foi ne sont pas une étude antique. — Les spécimens vivants de la race immortelle sont tout autour de nous. La vie de Jésus et les choses invisibles sont aussi bien modernes qu'anciennes, toujours contemporaines, parce qu'elles sont éternelles ; « le même hier, et aujourd'hui, et pour toujours. Et pour nous tous, lors de notre baptême, nous avons prié pour que ces forces soient les nôtres. Il a été demandé, et la Croix a scellé la prière sur nos fronts, non pas pour que nous puissions marcher dans une vaine ombre de la vie chrétienne, mais pour que nous ayons le pouvoir et la force d'avoir la victoire, et que nous puissions triompher, contre le diable, le monde , et la chair.

Mgr HCG Moule.

Illustration

« La vie de l'Apôtre pourrait être illustrée par cette scène remarquable du Chemin du Pèlerin où l'Interprète, dans sa maison de paraboles, emmène le Voyageur observer le feu qui brûle de plus en plus dans les difficultés. Il y a le foyer rougeoyant, toujours plus vivant de flamme. Pourtant devant elle se tient quelqu'un qui jette continuellement de l'eau sur la chaleur, pour l'éteindre. Christian est très perplexe.

Puis son hôte le conduit derrière le mur, et voilà ! un autre Agent y travaille, versant par un canal secret de l'huile dans le feu ; et le paradoxe s'explique. Il en fut ainsi de la vie de l'Apôtre et des forces qui menaçaient de l'abattre.

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