Régnez-vous sur nous . .. car tu nous as délivrés.

L'au-delà de Gédéon

Beaucoup d'hommes réussissent dans les moments difficiles et dangereux qui échouent complètement dans la prospérité. Il nous reste à voir si Gédéon a cédé à cette plus grande des tentations. A-t-il maintenant permis à l'égoïsme au lieu de la foi et du devoir de devenir le principe directeur de sa vie ? Cette question dut trouver une réponse pratique lors de la grande assemblée qui se tint à son retour. Il se tenait là au sommet de la gloire.

Il était à la fois le Wallace et le Bruce de son pays natal. Et sa modestie même à réclamer si peu pour lui-même rendait sa gloire plus grande. Vaincu par sa générosité autant que Penuel et Succoth l'avaient été par ses armes, Éphraïm prit probablement la tête de l'offre d'autorité royale qui lui fut faite. Cette offre était le point culminant de sa gloire naturelle. Son rejet était le point culminant de sa gloire morale et spirituelle.

Or, la proposition et la raison n'étaient-elles pas bonnes ? Gédéon avait sans aucun doute fait preuve de toutes les qualités royales : habileté à la guerre, sagesse au conseil, réserve prudente, détermination patiente et supériorité à tous les petits motifs et désirs. Il ne fait aucun doute que s'il avait été juste pour un homme de devenir roi à l'époque, il était l'homme même pour occuper la place. Il ne fait aucun doute que la proposition était à bien des égards motivée par un sentiment juste, et à certains égards sage.

Mais les dirigeants d'Israël ne comprenaient pas pleinement les besoins de leur époque. Du point de vue spirituel ou politique, le règne royal aurait alors été prématuré. Il était nécessaire que Dieu manifeste encore parfois sa présence de manière directe et frappante. La nation n'avait pas appris la vérité de sa présence continuelle. Ils n'avaient pas suffisamment appris cette vérité pour justifier qu'elle soit même partiellement obscurcie par l'intervention d'un seul dirigeant humain.

Ni l'un ni l'autre, considérant la question sous son aspect inférieur, son aspect politique, il n'y avait encore assez de cohésion ou de sentiment commun entre les tribus pour leur permettre de travailler en permanence ensemble comme un peuple uni. Or, je ne dis pas que de telles raisons pour rejeter l'offre qui lui était faite fussent distinctement présentes à l'esprit de Gédéon ; mais nous pouvons les voir maintenant, et il était bien guidé par l'entrée instinctive dans l'esprit de Dieu, la compréhension instinctive du plan divin, qui est l'un des dons les plus précieux que Dieu confère à ceux qui vivent en étroite communion avec Lui.

La faute même d'Israël en ne reconnaissant pas la main de Dieu, et en offrant la couronne à ce titre à Gédéon, fut l'occasion de mettre avec insistance devant eux la vérité même dont ils avaient besoin - l'occasion de recueillir pour eux le sens spirituel de l'ensemble de cette partie de leur histoire. Ainsi, par sa fidélité et son abnégation, Gédéon est devenu le moyen d'apporter des bénéfices spirituels à son peuple aussi réels et plus durables que les bénéfices politiques et sociaux que son épée avait gagnés.

Et ainsi vint enfin le temps où la présence immédiate de Dieu fut reconnue d'une manière aussi réelle, quoique confuse, imparfaite, comme les vérités sont reconnues parmi les hommes. Le moment est venu pour Jéhovah de se retirer, pour ainsi dire, un peu à l'arrière-plan lorsqu'il a nommé David, l'homme selon son cœur, pour prendre visiblement sa place. Et cela nous amène au point où Gideon n'est plus un phare, mais un phare pour nous avertir de notre danger.

Très justement, il avait lu dans tout ce qui s'était passé la leçon que c'était Jéhovah, et en attendant Jéhovah seul et immédiatement, qui devait gouverner Israël. Très noblement, il avait refusé un pouvoir auquel il se serait complu, afin de faire imprimer cette leçon à son peuple. Mais à ce stade, il s'impatientait de la stupidité du peuple et de la lenteur de l'évolution du dessein de la Providence.

Il avait beaucoup fait pour qu'Israël sente la proximité du Dieu en qui il avait confiance et qu'il aimait avec tant de ferveur. Ne pourrait-il pas maintenant franchir une étape supplémentaire et plus influente ? Ne pourrait-on pas imaginer des moyens permettant de commémorer efficacement cette délivrance merveilleuse, et de faire réellement sentir aux générations futures que c'était Jéhovah seul qui avait délivré ou qui pouvait délivrer ? Ainsi, il aiderait sur le plan de Dieu par son propre artifice astucieux.

Dans ce but, il profita de l'enthousiasme qui régnait, un enthousiasme d'admiration pour lui-même qui n'était qu'exacerbé par son refus de la couronne, si fâcheux que fût ce refus. Il demanda une certaine portion du butin, et elle fut aussitôt mise à sa disposition. Avec cela, il fit un éphod et le plaça dans sa propre ville, Ophrah. Dans tout cela, Gédéon s'est grandement trompé. Son goût naturel pour les artifices et son habileté à ruser, maîtrisée jusqu'à présent et rendue utile par sa foi vivante et sa stricte obéissance, l'avaient enfin égaré.

Formant ses propres plans sans être en communion directe avec le Dieu qui l'avait guidé jusqu'à présent, il n'a pas réussi à répondre aux besoins de son temps ; non, il s'est plié à ses vices les plus dangereux. Cela s'est produit ici, ce qui se produit si continuellement dans l'histoire enchevêtrée de l'Église. Une vénération excessive pour le passé est devenue un substitut à la marche avec le Dieu personnel dans le présent vivant. Il est triste que celui qui avait cru si fermement, celui qui avait si bien servi et fait tant de choses, ait ainsi, par impatience et volonté, trébuché à la fin.

Pourtant, même cela porte sa leçon avec elle, la leçon que même dans le plus noble des serviteurs de Dieu, nous ne pouvons pas trouver un modèle parfait ; qu'en communion avec l'Esprit présent, nous devons apprendre par nous-mêmes à juger de ce qui doit être admiré et de ce qui ne doit être évité que chez les meilleurs et les plus grands de l'humanité. Il y a un exemple parfait, mais un seul : Celui qui est homme, mais aussi plus que l'homme, et qui est surtout notre modèle dans ce–cela, Fils de Dieu et chef de l'humanité comme il l'était, il l'a pourtant fait en chacun particulier, non pas sa propre volonté, mais la volonté du Père qui l'avait envoyé. ( W. Miller, MA )

Gédéon, le libérateur

I. Gédéon nous enseigne l'importance de renforcer notre foi. Tous les moyens dont disposait Gédéon pour accomplir le travail qu'il avait entrepris étaient, humainement parlant, tout à fait insuffisants. Il n'avait aucune chance de réussir, si l'on pouvait dire avec vérité : « Il n'y a aucun espoir pour lui en Dieu. La foi étant alors, comme la foi l'est encore, le moyen de connexion entre la faiblesse humaine et la puissance divine, elle était son pilier.

Il a été entièrement jeté sur sa force. Le navire ne chevauche la tempête que par l'emprise que prend son ancre sur la terre ferme. Par cela, qui repose dans les profondeurs calmes en bas, aussi peu émue par les eaux qui se gonflent, roulent et écument au-dessus, que par les vents qui les fouettent en fureur, elle résiste au vent et chevauche les vagues de la mer la plus orageuse. Mais sa sécurité dépend d'autre chose aussi.

Quand les mâts sont heurtés et les voiles sont enroulées, et, ancré au large d'un récif ou d'un rivage rocheux, il travaille dans le tumulte sauvage pour sa vie, cela réside également dans la force de son câble et des bras de fer qui saisissent le sol solide. Par ceux-ci elle s'y accroche ; et ainsi non seulement la terre ferme, mais aussi leur force, est sa sécurité. Que les coups de l'ancre ou les brins du câble se brisent, et son sort est scellé.

Rien ne peut l'éviter. Impuissante à résister, et emportée par la mer, elle roule à la ruine ; et jeté contre un rivage de fer, ses bois sont écrasés en morceaux comme une coquille. Et ce que sont pour elle l'ancre et le câble, la foi, par laquelle l'homme fait sienne la force de Dieu, était pour Gédéon, et est encore pour les croyants dans leurs temps d'épreuve.

II. Gédéon nous enseigne à faire un travail approfondi de ce qui appartient à notre délivrance du péché. En terminant le récit de ce que Dieu a fait pour lui, et par lui pour son peuple, l'historien dit : « Ainsi Madian fut soumis devant les enfants d'Israël, de sorte qu'ils ne levèrent plus la tête. Et comment cela a-t-il été accompli ? La victoire remarquable que Dieu a accomplie pour Gédéon, sans aucun effort de sa part, peut être considérée comme un type de cette victoire plus grande et meilleure que, sans aucun effort de la part de nous, le Fils de Dieu a accompli pour nous lorsqu'Il a pris notre nature et nos péchés sur Lui. --mourir, le juste pour l'injuste, afin que nous soyons sauvés.

Gideon a poursuivi cette victoire en appelant toutes les ressources possibles à son aide. Il appela tout le pays aux armes, car, accompagné de ses trois cents hommes célèbres, il se suspendit aux jupes de l'armée brisée et, avec une épée baignée dans leur sang, tua les fugitifs - rois, princes, capitaines et simples soldats. --avec un œil qui ne connaissait pas la pitié et une main qui n'a pas épargné. Or, c'est pour travailler aussi minutieusement, et contre des ennemis plus redoutables, que celui qui a foulé seul le pressoir, nous rachetant à Dieu par son sang, appelle tous ses disciples.

Par l'abnégation résolue, par une vigilance constante, par une prière fervente, par l'utilisation diligente de tous les moyens de grâce, et surtout par l'aide du Saint-Esprit, nous devons travailler à chasser le péché de nos cœurs. Ce n'est pas un travail facile. Mais le paradis ne doit pas être atteint par des gens faciles à vivre. Telle une ville assiégée, où les hommes escaladent les murs et envahissent la brèche meurtrière, les violents s'en emparent de force. Le reste qu'il offre est pour les fatigués. Les couronnes qu'il confère sont pour les sourcils des guerriers. ( T. Guthrie, DD )

Gideon à son meilleur

Un homme est à son meilleur lorsqu'il surmonte une grande tentation, lorsqu'il montre la puissance d'un esprit royal et se conquiert lui-même. Gideon atteint maintenant l'apogée de la bonté, qui est la vraie grandeur.

I. La royauté lui est offerte. Voici--

1. Un appel à l'amour du pouvoir. Les hommes aiment le pouvoir. Quel désastre l'ambition a produit ! Les maux de la guerre. Les ruses des diplomates. La prostitution des talents. Sacrifice de principe.

2. Un appel à l'affection paternelle. Positions pour certains, sinon tous, des fils de Gideon. Le premier d'une race royale. Le fondateur d'une famille royale. Une opportunité rarement présentée. Une ouverture rare.

3. Un appel au désir de gloire posthume. Vivre après la mort un désir répandu et presque universel. Une indication de notre immortalité. L'occasion se présentait maintenant à Gideon de satisfaire le désir sous une forme tangible. Son nom inscrit dans le rôle des rois d'Israël. Qui est l'homme à refuser ? Gédéon.

II. Royauté rejetée par lui.

1. L'abnégation de Gideon.

2. Le patriotisme de Gédéon. Autant parfois par ce qu'un homme refuse de faire que par ce qu'il entreprend.

3. La loyauté de Gédéon envers la conscience. La voix du peuple n'est pas toujours la voix de Dieu. Mais la voix de la conscience dirigée par la Bible et éclairée par le Saint-Esprit est la voix de Dieu. Écoutez cette voix.

III. Royauté reconnue par lui.

1. Fidélité à Dieu.

2. Réprimande du peuple. Vous avez la forme théocratique du gouvernement. La meilleure forme. Pourquoi chercher à subvertir l'arrangement divin ?

3. Un véritable souci du bien-être du peuple. Les gens ne savent pas toujours ce qui est le mieux. Apprenez ici qu'un homme peut faire de son mieux et apparemment échouer. Gédéon avant son âge. ( Wm. Burrows, BA )

Royauté offerte et refusée

La nation avait besoin d'un gouvernement établi, d'un centre d'autorité qui lierait les tribus entre elles, et le chef Abi-ezrite était désormais clairement identifié comme un homme digne de la royauté. Il était capable de persuader aussi bien que de combattre ; il était hardi, ferme et prudent. Mais à la demande qu'il devienne roi et fonde une dynastie, Gédéon a donné un refus absolu. Nous admirons toujours un homme qui refuse l'un des grands postes d'autorité humaine ou de distinction.

Le trône d'Israël était même à cette époque une offre flatteuse. Mais aurait-il dû être fait ? Rares sont ceux qui s'arrêteront dans un moment de grande réussite personnelle pour réfléchir au point de moralité impliqué ; pourtant nous pouvons créditer Gédéon de la croyance que ce n'était pas à lui ou à n'importe quel homme d'être appelé roi en Israël. En tant que juge, il avait en partie fait ses preuves ; en tant que juge, il avait un appel divin et une indication merveilleuse : ce nom qu'il accepterait, pas l'autre.

L'un des principaux éléments du caractère de Gédéon était une religiosité forte mais pas très spirituelle. Il attribuait son succès entièrement à Dieu, et Dieu seul il voulait que la nation reconnaisse comme son chef. Il ne se tiendrait même pas en apparence entre le peuple et son divin souverain, ni avec sa volonté si un de ses fils prenait une place aussi illégale et dangereuse. Avec sa dévotion à Dieu, il est fort probable que la prudence de Gédéon ait eu beaucoup à voir avec sa résolution.

Avant que Gédéon puisse s'établir dans un siège royal, il devrait combattre une grande coalition au centre et au sud et aussi au-delà de la Jordanie. Aux douleurs de l'oppression succéderait l'agonie de la guerre civile. Ne voulant pas allumer un feu qui pourrait brûler pendant des années et peut-être se consumer, il refusa de regarder la proposition, aussi flatteuse et honorable qu'elle était. Mais il y avait une autre raison à sa décision qui a peut-être eu encore plus de poids.

Comme beaucoup d'hommes qui se sont distingués d'une certaine manière, sa véritable ambition était dans une autre direction. Nous le considérons comme un génie militaire. Pour sa part, il considérait l'office sacerdotal et la transmission des oracles divins comme sa vocation propre. Il désirait cultiver cette relation avec le Ciel qui, plus que toute autre chose, lui donnait le sens de la dignité et de la force. De l'offre d'une couronne, il se détourna comme s'il était impatient de revêtir la robe d'un prêtre et d'écouter les saints oracles que personne en dehors de lui ne semblait capable de recevoir. ( RA Watson, MA )

L'esprit sans ambition de Gideon

1. La piété de Gédéon. Les Israélites ont offert à Gédéon la domination sur eux. Peu d'hommes auraient refusé une offre aussi alléchante. Mais Gédéon savait qu'il ne pouvait pas l'accepter sans empiéter sur la prérogative de Dieu. Dans l'application spirituelle, notre sagesse est de faire une demande au Seigneur Jésus, « Tu domines sur nous, car tu nous as délivrés ». Il nous a « sauvés » au prix de son sang, « de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ».

2. La modestie de Gédéon. Ce qu'il avait recherché dans son service contre Madian n'était pas son propre agrandissement, mais le bien-être d'Israël ( 1 Corinthiens 9:18 ; 1 Corinthiens 9:23 ; 2 Corinthiens 12:14 ). L'ambition et l'égoïsme gâchent le service de Dieu et blessent l'âme du ministre. Le service lui-même est son plus grand honneur et sa meilleure récompense.

3. La sagesse de Gédéon, aussi, apparaît dans son choix de rester dans la station à laquelle la providence de Dieu l'avait appelé. L'agitation ne peut jamais apporter le bonheur. L'adage est vrai, celui qui taille pour lui-même se coupe souvent les doigts ; celui qui laisse Dieu sculpter pour lui n'aura jamais une assiette vide. « Cherche de grandes choses pour toi-même, ne les cherche pas » ( Jérémie 45:5 ). ( AR Fausset, MA )

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