Deux femmes moudront au moulin.

La vie courante

Le texte parle d'une expérience qui nous vient tous à notre tour, au fur et à mesure que la vie nous construit. Au début, dans notre enfance, il en est autrement. Cette terre semble donc n'avoir aucune dureté fixe ; l'endroit où nous nous tenons se fond indéfiniment dans une distance onirique, qui est brumeuse et vague, et peuplée de je ne sais quelles possibilités, tenant dans ses rayons d'étranges mondes féeriques que les rumeurs peuvent remplir à leur guise, et tout semble possible, et tout peut arriver, et aucune loi implacable d'existence constante n'a emprisonné nos attentes et notre expérience, et le monde de nos espoirs se mêle au monde de nos sens, et la terre et le ciel n'ont pas peur l'un de l'autre ; leurs lignes se croisent sans choc.

Mais, en grandissant, nous savons à quel point tout cela devient solide et difficile. La terre prend ses limites rigides et ses règles exactes ; elle est vue, connue et mesurée - une boule ronde, roulant dans l'espace, compacte et massive, et aveugle, et entière - une boule ronde, roulant, et nous roulons avec elle. Nous sommes des choses en elle, encastrées dedans ; nous lui appartenons ; nous avons un point fixe et un terrain sur sa surface. Nous y sommes liés ; nous sommes liés à des buts définis que nous ne songeons jamais à contester.

Nous voyageons donc avec la terre en mouvement ; et nos jours sont fixés pour nous; les occupations et les vacances se répètent, année après année, avec une régularité pesante, contre laquelle peu à peu on renonce à protester ; nous nous décidons à vivre notre part ; et toutes les émotions qui battent contre cette teneur égale de rêves éveillés, d'impulsions, d'alarmes, d'espoirs, d'aspirations, cessent d'être plus que des visions vides.

Le jour commun se referme sur nous, posé et familier ; le monde commun est autour de nous, avec des intérêts toujours croissants, avec le travail et le jeu, avec la règle et l'habitude ; et le bloc constant d'affaires sans fin remplit tout notre espace d'action alloué, le remplit jusqu'à chaque recoin, épais et solide et inflexible. ( Chanoine Scott-Hollande. )

Circonstances pas d'indice de caractère

Comme les circonstances sont impuissantes et immatérielles pour ces deux-là ! Chaque circonstance de la vie est identique ; ensemble ils se lèvent à la même heure ; tout au long de la journée, ils broient ensemble ; à la même heure ils vont au repas du soir, et à la même heure ils dorment. Tout, année après année, se répète. Ils s'habillent pareil; ils étaient payés pareillement; la vie s'écoulait pour les deux sur le même niveau de pauvreté faible et immuable.

Pour quiconque les regarderait, elles seraient tout à fait semblables - deux pauvres femmes, de la même classe, profession, éducation, salaire, intérêt, tenue vestimentaire. Rien d'un bout à l'autre de ces circonstances terrestres n'a pu être trouvé pour distinguer l'une de l'autre. Au même moulin ils avaient tourné et tourné, à la fois la terre avait été également dure et méchante, et aucune lumière n'a brillé sur eux, et aucun changement ne les a jamais surpris.

Ensemble, main dans la main et face à face, ils avaient broyé dans le même moulin jusqu'au dernier ; et voila ! l'un est pour le ciel et l'autre pour l'enfer. À l'intérieur, ils sont aussi différents que le noir du blanc, le bien du mal ; si dominant, si impérial est le caractère humain, si libre qu'il est du contrôle des circonstances. Oh, quel grand confort ! Qu'importe ce que peuvent être nos conditions ? Deux broyage au moulin; une prise, et l'autre à gauche.

Y a-t-il quelqu'un qui sombre sous la monotonie détrempée de la routine quotidienne, qui se fane sous la pression de la similitude quotidienne ; qui se trouve enchaîné dans ce bloc de circonstances mesquines, mesquines et étroites dont il sait qu'elles tuent toutes les émotions spirituelles de ceux qui l'entourent, et pourtant il ne peut pas en sortir, et il redoute de sentir ramper sur son âme la même sécheresse mélancolique voit-il chez les autres ? Ce qui tue un autre peut être la vie pour lui, s'il s'en sert.

Lui seul est le maître Et pourtant, d'un autre côté, que la circonstance est puissante ! C'est au moulin, au broyage - là et nulle part ailleurs - qu'il faut faire la chose, faire la différence. Là, au fur et à mesure qu'elles fonçaient ensemble, ces deux pauvres femmes édifiaient peu à peu le mur de leur séparation. C'est en faisant les mêmes choses que l'un s'est rendu plus prêt pour le Seigneur, et l'autre s'est assombri jusqu'au serviteur paresseux.

Au moulin, toujours en train de moudre, le Seigneur les trouve. Personne, alors, n'a besoin de quitter son moulin. Dans le champ où travaillent les hommes, c'est là que se joue notre drame. Les circonstances ne sont rien, mais elles sont aussi tout ; et nous découvrirons notre faiblesse si nous essayons de les ignorer… La force de caractère ne réside pas dans les circonstances particulières exigeantes, mais dans la maîtrise et l'utilisation de tout ce qui peut être donné. Notre travail et le contact quotidien avec nos semblables forment notre scène d'action, et Dieu bénit d'une bénédiction particulière les efforts pour mettre à profit, non pas une occasion choisie par nous-mêmes, mais les conditions réelles dans lesquelles nous nous trouvons. ( Chanoine Scott-Hollande. )

Exécution fidèle des devoirs communs

Philip Henry, faisant appel un jour à un tanneur, le trouva si occupé à tanner une peau qu'il ne se rendit pas compte de son approche jusqu'à ce qu'il lui tape dans le dos. Commençant dans la confusion, l'homme s'est exclamé : « Monsieur, j'ai honte que vous me trouviez ainsi. » Philippe Henri répondit avec une emphase solennelle : « Que le Seigneur Jésus, lorsqu'il viendra, me trouve en train d'accomplir avec la même fidélité et le même zèle les devoirs de mon appel !

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