Mes rênes m'instruisent aussi dans les saisons nocturnes.

Homme prenant conseil de ses rênes

Les anciens considéraient les rênes, ou reins, situés dans une partie retirée du corps, comme le siège des sentiments moraux et spirituels, surtout des convictions intuitives, à distinguer de ceux qui ont été acquis par la philosophie ou l'expérience d'autrui. Être instruit par ses rênes, c'est donc prêter attention à la voix de l'âme elle-même.

1. L'âme s'articule en conscience, qui donne en matière de devoir un conseil plus sage que n'importe quel « tribunal de casuistique » ; au sens de Dieu, dont les hommes ne peuvent se départir, comme l'avoue même Rousseau : « Gardez votre vie telle qu'elle vous porterait à désirer qu'il y ait un Dieu juste, et vous n'aurez aucun doute sur son existence ; dans l'instinct vital, qui prédit l'immortalité, etc. L'infidélité serait impossible si les hommes suivaient le conseil de leurs propres « rênes ». Dans les profondeurs silencieuses de l'âme résonnent toujours les échos de la voix de Dieu.

2. Nous entendrons mieux ces échos lorsque tout sera calme autour de nous - les tintements de la journée chargée ont cessé. L'âme s'élargit vers l'infini lorsque disparaît l'arène étroite des compétitions terrestres, comme les étoiles se montrent lorsque les ténèbres ont effacé les scènes terrestres.

3. Le meilleur interprète du conseil des rênes est la Parole de Dieu. Il nous révèle à nous-mêmes. De Jésus, il a été dit qu'« il savait ce qu'il y avait dans l'homme ». Francis Quarles (1644) représente Dieu en disant :

Moi, qui seul suis Infini, je peux essayer

Comme ton cœur se trouve au fond de lui-même ;

Le plomb de ton matelot ne peut qu'atteindre le sol...

Je trouve ce que ton cœur lui-même n'a jamais trouvé.

( Revue homilétique. )

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