5. Pas pour ta justice. Tout d'abord, il voudrait que le châtiment infligé à ces nations réveille les Israélites à la peur, et ainsi ils ne devraient rien s'attribuer à eux-mêmes; parce que le dessein de Dieu était de ne pas récompenser leurs mérites, mais de montrer la sévérité de son jugement. Deuxièmement, il le confirme par deux arguments; à savoir, parce que Dieu avait ainsi accompli ce qu'Il avait promis à Abraham; (cette promesse, comme on l'a déjà vu, était fondée sur la simple grâce;) et, encore une fois, parce que le peuple lui-même était naturellement pervers et rebelle. Par conséquent, il apparaît suffisamment qu’il n’y avait pas de place pour les mérites, car par eux l’alliance de Dieu aurait été annulée et, s’il y en avait eu, une telle nation ne pourrait pas être trouvée dans une nation aussi dépravée et contumace. Et de plus, Dieu avait fait son alliance avec Abraham près de quatre siècles avant leur naissance. Il s'ensuit donc que cet avantage provenait d'une autre source. Mais il réprime encore plus leur orgueil, en leur reprochant d'être «à la nuque raide»; car il eût été trop absurde d'imaginer que Dieu, qu'ils n'avaient cessé de provoquer par leurs péchés, leur était obligé, comme s'ils s'étaient dûment acquittés de leur devoir. Cette métaphore est tirée des bœufs, qui sont inutiles tant qu'ils ne sont pas habitués à plier le cou; c'est alors la même chose que de dire qu'ils n'étaient pas seulement insoumis, mais que dans leur obstination ils ont secoué le joug. En leur faisant comprendre, pour la troisième fois, que les Israélites n'avaient pas mérité la terre par leur justice, nous apprenons que rien n'est plus difficile que pour les hommes de se dépouiller de leur arrogance aveugle, par laquelle ils détournent une partie de la louange de Les miséricordes de Dieu. Or, si en ce qui concerne un héritage terrestre, Dieu exalte si grandement Sa miséricorde, que devons-nous penser de l'héritage céleste? (250) Il se ferait attribuer à Lui seul que les enfants d'Israël possèdent le pays de Canaan; combien moins, alors, tolérera-t-il l’obtrusion des mérites des hommes afin d’acquérir le ciel? Il n’ya rien non plus dans la prétention des papistes qu’ils attribuent la première place à la générosité de Dieu; parce qu'il réclame entièrement pour lui ce qu'ils partageraient avec lui. Mais si quelqu'un objecte que cela n'a été dit qu'à son ancien peuple, je réponds que nous ne sommes pas meilleurs qu'eux. Que chacun se retire en lui-même, (251) et il n'excusera pas la dureté de son cou. Mais ceux qui sont régénérés par l’Esprit de Dieu savent qu’ils ne sont pas naturellement formés à l’obéissance; et donc que ce n'est que la miséricorde qui les différencie du pire des hommes.

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