10. Comme ma main a trouvé les royaumes des idoles. L'assyrien éclate maintenant dans un langage beaucoup plus scandaleux; car non seulement il insulte les hommes, mais il insulte Dieu lui-même, et même les dieux mêmes qu'il adorait. Il se vante que les dieux, dont les autres nations jouissaient de la protection, ne pouvaient l'empêcher de les soumettre; et que le Dieu d'Israël, en qui se confiaient Jérusalem et la Samarie, ne l'empêcherait pas plus qu'eux. Les méchants sont si fiers qu'ils attribuent à leur propre force les victoires qu'ils remportent, et n'hésitent pas à s'exalter contre Dieu et tout ce qui est adoré. Ils prétendent, en effet, qu'ils rendent hommage aux objets de leur propre culte, c'est-à-dire aux idoles qu'ils se sont inventées, et s'inclinent devant eux et leur offrent des sacrifices, par lesquels ils donnent une indication leurs victoires aux dieux; mais ensuite, comme le dit Habacuc de Nabuchodonosor,

ils brûlent de l'encens dans leur propre filet et sacrifient à leur drague, (Habacuc 1:16;)

c'est-à-dire en se vantant de leurs exploits, de leur sagesse, de leur sagacité et de leur persévérance. Leur hypocrisie est exposée, et leurs pensées secrètes, qui se cachaient sous ces plis d'hypocrisie, se révèlent, quand ils revendiquent aussitôt pour eux-mêmes ce qu'ils semblent attribuer aux objets de leur culte. Il n'est donc pas nécessaire de s'étonner que Sennachérib se soit élevé contre tout ce qui est adoré, car cela est le résultat de l'impiété.

Son blasphème s'exprime de deux manières. Premièrement, il s'élève au-dessus de Dieu, et pense qu'il sera plus fort que Dieu; et, deuxièmement, il ne fait aucune distinction entre Dieu et les faux dieux. Il montrait suffisamment son impiété, quand il s'élevait seul même au-dessus des idoles; car bien qu'ils ne soient que des idoles, mais comme leurs adorateurs leur attribuent un certain pouvoir et une certaine divinité, s'ils se moquent des idoles, ils montrent qu'ils méprisent tout objet d'adoration; car ils traitent les idoles avec le même mépris que s'ils avaient eu affaire à Dieu lui-même. Leur propre conscience témoigne donc qu'ils font la guerre à Dieu et qu'ils n'ont aucune excuse découlant de l'ignorance; car ils pensent que Dieu habite dans les images gravées. Si ce tyran méprisait Apollon ou Jupiter, il les méprisait sans doute, non comme des idoles, mais comme ayant en eux quelque chose de divin. Le deuxième blasphème du tyran était qu'il mettait le Dieu vivant au même niveau que les faux dieux des païens, et osait se moquer de lui aussi bien que des autres, et ridiculiser la confiance d'Israël, comme si non un plus grand pouvoir appartenait à Dieu qu'aux idoles.

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