Ésaïe 44:6

6. Ainsi parle Jéhovah. Le Prophète ne fait plus que confirmer la doctrine précédente, qui était hautement nécessaire; car le cœur des hommes, enclin à la méfiance, est facilement consterné par l'adversité et peut être encouragé par une ou plusieurs exhortations. Il n'était donc pas superflu d'employer beaucoup de mots pour les confirmer; parce que nous n'attribuons jamais autant que nous devrions attribuer à la puissance de Dieu, mais nous sommes distraits par une variété de pensées, et sommes trop fortement attachés à l'état actuel des choses.

Le roi d'Israël et son Rédempteur. Après avoir fait usage de l'indicible nom de Dieu, le Prophète l'appelle aussi «Roi» et «Rédempteur»; car il ne suffit pas que nous percevions la puissance de Dieu, si nous ne sommes pas convaincus de sa bonne volonté envers nous. Afin, donc, que ses promesses puissent produire leur effet sur nous, il mentionne non seulement sa gloire, mais aussi sa bonté, afin que nous sachions qu'elle s'étend à nous. On pourrait penser absurde qu'il l'appelle «roi», alors qu'il n'y avait presque personne; mais les croyants doivent se fier à cette promesse, afin qu'ils puissent voir le royaume par la foi, et le contempler comme futur, bien qu'ils ne l'aient pas vu de leurs yeux. Et en effet cette doctrine n’aurait jamais pénétré leur cœur, quand ils ont été réduits à la plus grande extrémité, et ont été presque accablés de désespoir, si la voie n’avait été ouverte par cette préface. Mais quand Dieu s'adresse familièrement à nous, et déclare qu'il nous est uni, justement, séduit par une si douce invitation, se lève de l'enfer même.

Je suis le premier. Par ces mots, il n’affirme pas l’éternité de Dieu, mais montre qu’il est toujours comme lui-même, qu’ils peuvent espérer qu’il sera pour eux à l’avenir ce qu’ils ont trouvé dans le passé. Mais pourquoi, peut-on se demander, parle-t-il ainsi aux croyants qui le savaient bien? Je réponds, bien que les hommes croient en Dieu, mais ils ne le reconnaissent pas pour ce qu'il est, et lui attribuent parfois moins qu'à la créature. Le prophète souhaite donc que nos esprits soient purs et libres de toute fausse imagination, et que nous les élevions au ciel, afin qu'ils soient entièrement fixés sur Dieu seul. En outre, il fallait que le peuple, qui avait été si terriblement affligé, fût fortifié contre de telles attaques violentes, afin qu'il puisse fermement garder son terrain.