3. Il y a longtemps, j'ai déclaré les premières choses. Il accuse les Juifs d'ingratitude, parce qu'ils se méfient de Dieu, qui a donné toutes les preuves possibles de sa bonté, afin de les établir dans une confiance sincère; et c'est pourquoi il leur enlève toute excuse, en disant qu '«il a déclaré les premières choses». Il semble parler non pas de leur délivrance de Babylone, mais des autres avantages que le Seigneur avait accordés à cette nation; comme s'il avait dit que Dieu avait commencé, bien avant cela, à prédire à son peuple ce qui allait se passer, et n'avait jamais rien promis qu'il n'accomplissait, et pourtant que son peuple, après avoir reçu tant de preuves, ne faisait pas confiance sa vérité certaine et infaillible.

On peut dire aussi que le Prophète ne s'adressait pas seulement à ceux qui vivaient à cette époque, mais à ceux qui vivraient ensuite pendant la captivité, afin que, lorsque cette certitude est arrivée, ils puissent considérer qu'elle avait déjà été prédite. Dieu a voulu que cette prédiction soit largement connue, afin que, pendant leur captivité, ils sachent que ces choses ne sont pas arrivées par hasard, et qu'ils pourraient obtenir une certaine consolation. Ésaïe les réprimande donc, car après avoir appris la vérité sur cette question à partir de l'événement lui-même, ils ne peuvent toujours pas reconnaître l'œuvre de Dieu, ni lui faire confiance.

Et à juste titre, il les réprouve et les accuse sévèrement d'obstination; car ils ont résisté à Dieu, qui leur a tendu la main et a rejeté sa grâce; ils ne croyaient pas qu'ils auraient la liberté de retourner en Judée, et, lorsque la voie fut ouverte, il y en eut très peu qui eurent le courage de revenir. Certains pensaient qu'il valait mieux rester à Babylone que de subir les ennuis et les dangers de la joumey. D'autres soupçonnaient que Cyrus avait fait une sournoise proclamation de liberté de retour, afin que, après avoir constaté leurs dispositions, il pût les opprimer ou les traiter avec sévérité; et ils n'ont pas tenu compte du fait que Dieu avait prédit ces choses, et qu'elles devaient inévitablement arriver, et qu'aucune puissance des hommes ne pouvait les empêcher. En conséquence, je comprends ces prédictions dont le Prophète parle de manière à inclure, en effet, les anciennes prophéties par lesquelles Dieu a annoncé à Abraham (Genèse 15:13) que sa postérité serait tenue captifs, et seraient ensuite restaurés à leur ancienne liberté, mais qu'après, dans leur ordre, s'ajoutent d'autres prédictions, qui suivirent également à des moments différents; car cela aussi était fréquemment rempli, en partie à un moment et en partie à un autre. Il montre donc que le Seigneur n'a rien prédit qui ne soit justifié par l'événement.

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