15. Au lieu de (160) tu as été abandonné et détesté. Le Prophète a dans ses yeux cette période intermédiaire qui était déjà proche; car, peu de temps après sa mort, le peuple fut privé de son héritage et conduit en captivité, de sorte que tous pensèrent qu'il n'y avait plus d'espoir de leur salut. De peur que cette pensée ne vienne dans l'esprit des croyants, par laquelle ils pourraient être réduits au désespoir, «Nous sommes perdus, il ne peut y avoir de remède pour des affaires si désespérées, et nous ne devons pas espérer une meilleure condition», il montre que ces terribles calamités ne peuvent empêcher Dieu de les restaurer; car, bien que pendant un certain temps, lorsque le Seigneur les a châtiés, ils paraissaient abandonnés, mais il lui était facile de les relever à la prospérité et à une meilleure condition qu'auparavant.

Si quelqu'un objecte que cette splendeur de l'Église n'a pas été de longue durée, la réponse est brève. Bien que le peuple ait été affligé de diverses manières après son retour, et bien que même l'Église chrétienne n'ait pas longtemps conservé sa gloire, les choses que le prophète avait prédit se sont accomplies; car sous la croix resplendit la gloire du Christ, de sorte que le nom de Dieu demeure, et il y a un peuple qui l'invoque par la foi. Il faut aussi remarquer que, par suite de notre ingratitude, nous n'obtenons pas le fruit de ces promesses; car nous interrompons le cours des œuvres de Dieu et nous en prenons le fruit par notre malice. D'ailleurs, nous devons toujours garder en mémoire ce que j'ai dit si souvent, que le Prophète ne parle pas de quelques années ou d'une courte période, mais embrasse tout le cours de la rédemption, de la fin de la captivité à la prédication de la Evangile, et enfin jusqu'à la fin du règne du Christ.

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