2. Et Aaron leur dit: Brisez les boucles d'oreilles dorées . Je ne doute pas que Aaron, accablé par la clameur importune du peuple, ait tenté de s'échapper au moyen d'un subterfuge; cependant, ce n'est pas une excuse valable pour lui, puisqu'il aurait dû s'opposer à eux de tout cœur dans une réponse directe, et s'opposer vivement à leur méchante renonciation à Dieu. En leur ordonnant de lui donner de l'or, il aurait pu calmer leurs demandes intempestives par crainte de la dépense; mais c'était un remède plus susceptible de réussir, de leur arracher ces ornements et ces bibelots dont les femmes ne se permettent pas volontiers d'être privées. Il leur demande donc délibérément une chose haineuse, ou en tout cas pas agréable, afin d'empêcher ainsi leur dessein pécheur; mais sans succès, car le pouvoir de la superstition d'emporter les gens n'est pas moindre que celui de la luxure. Peut-être aussi avait-il en vue le tabernacle, de peur qu'ils ne procèdent sacrilège à l'imposition des mains sur les vases sacrés; et il y avait une probabilité que, s'il restait indemne, sa vue pourrait enfin les rappeler à un meilleur esprit. En outre, le souvenir de leur libéralité abondante récente aurait pu éteindre ou refroidir leur ardeur, par crainte d'être complètement épuisés. Il dit catégoriquement: "Brisez (327) les boucles d'oreille de vos femmes et enfants," afin qu'ils puissent renoncer au but par crainte d'offenser , puisque les femmes tardent à se séparer de tels objets de gratification. Mais il s'ajoute aussitôt après, qu'ils ont été si aveuglés par la ferveur de leur fougue insensée, qu'ils ont tout sous-évalué par rapport à leur désir pervers, et ainsi les ornements ont été enlevés de leurs oreilles. La promptitude avec laquelle cela a été fait était merveilleuse; et non par une seule personne, ou par quelques-uns, mais par le peuple tout entier, comme en rivalité les uns avec les autres. Même de nos jours, les boucles d'oreilles sont portées par les Orientaux (328) , bien que ce ne soit pas si courant parmi nous. Or, si les incroyants sont assez prodigues dans leurs absurdités pour jeter ainsi imprudemment et imprudemment tout ce qui leur est précieux, comment leur ténacité sera-t-elle excusable qui sont si avares de pourvoir au service de Dieu? Apprenons donc à nous garder de gaspiller bêtement nos biens dans des dépenses inutiles, et à être libéraux là où nous le devons; surtout pour être prêt à dépenser nous-mêmes, et ce que nous avons, quand nous savons que nos offrandes sont agréables et acceptables pour Dieu.

Pour les boucles d'oreilles portées par les dames égyptiennes, voir Sir G. Wilkinson, «Popular Account of the Ancient Egyptians», vol. 1, p. 145, où il figure un groupe d'entre eux de Thèbes parlant évidemment de leurs boucles d'oreilles; et vol. 2, p. 335, etc.

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