1. Et Moïse a répondu. Moïse raconte dans ce chapitre avec quelle hésitation il a obéi à Dieu, non par obstination, mais par timidité, car il ne secoue pas le joug, comme le font les bêtes indisciplinées, mais s'en éloigne, afin qu'il puisse ne pas être placé sur lui. (50) Et par conséquent, nous pouvons mieux percevoir sous quelle infirmité il a travaillé, de sorte que sa foi a été presque étouffée. D'un côté, il était disposé et prêt à obéir; mais lorsque les difficultés ardues de sa tâche se présentèrent, il ne put échapper à ce conflit qu'après avoir épuisé tous ses efforts pour s'échapper. Nous ne pouvons pas non plus nous étonner qu'il ait résisté pendant un certain temps, car il ne voyait guère d'avantage à son entreprise. J'admets qu'il aurait dû procéder selon le commandement de Dieu, même les yeux fermés, puisque de sa seule volonté tous les croyants sont tenus de dépendre; il n'aurait pas dû juger une chose (en soi) incroyable, d'après son propre raisonnement, mais d'après la voix de Dieu. En fait, il n’a pas non plus refusé de créditer les paroles de Dieu, ni voulu rejeter le fardeau qui lui était imposé; mais quand, au contraire, il voyait des dangers dont il ne pouvait se démêler, son esprit était ainsi en proie à des sentiments distrayants. Il n'y a pas non plus de croyant qui ne soit pas souvent entraîné dans de telles discussions harcelantes, chaque fois que son esprit est assombri par la perception d'obstacles. Il y avait donc dans l'esprit de Moïse la volonté et le zèle, bien que l'empressement et la fermeté fussent absents; car par sa faiblesse, il était contraint de se retenir par les entraves qui se présentaient. Il faut bien distinguer entre la timidité qui retarde nos progrès et le refus audacieux qui est allié au mépris. Beaucoup, en fuyant les ennuis, sont tellement retenus du devoir, qu'ils s'endurcissent dans leur inactivité; tandis que ceux qui désirent agir correctement, quoique par angoisse et crainte, ils reculent en apparence, aspirent encore à des progrès ultérieurs, et, en un mot, n'alternent pas jusqu'à se retirer complètement du commandement de Dieu. Moïse semble, en effet, murmurer et entrer en altercation avec Dieu; mais que ce soit de l'audace ou de la simplicité, il y avait plus de modestie en lui que comme s'il s'était caché dans le silence, comme nous l'avons dit beaucoup, qui par leur silence ne se renforcent que dans la liberté de désobéir. C'était clairement son objectif, qu'il pourrait ensuite être plus apte à continuer. Le saint homme était très inquiet, car il savait par expérience que ses compatriotes étaient dépravés et presque intraitables; se déchargeant donc de cette inquiétude dans le sein de Dieu, il désire être confirmé par une nouvelle promesse, afin de se libérer de cet obstacle et de procéder avec empressement.

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