31. Et le premier-né a dit (427) Ici, Moïse raconte un miracle, qui étonne à juste titre les lecteurs. Car, comment cette relation non chaste pouvait-elle entrer dans l'esprit des filles de Lot, alors que la terrible punition de Dieu des Sodomites se tenait immobile devant ses yeux, et alors qu'elles savaient que les convoitises scandaleuses et pécheresses en étaient les principales causes? Certes, ils n'étaient pas tant émus par des convoitises sensuelles que par un désir insensé de procréer leur famille; néanmoins, cette envie était trop absurde, car elle oblige la nature à oublier toute chasteté et tout sentiment de honte, et, comme les bêtes, à détruire toute différence entre scandaleux et honorable. Pour mieux comprendre l'ensemble de l'affaire, je traiterai des parties séparées, dans l'ordre.

En premier lieu, concernant le plan de la fille aînée de Lot, à qui le cadet a obéi, concernant le fait que je prends pour acquis qu’aucun des deux n’est poussé par un désir charnu, mais qu’ils n’ont tous deux pensé qu’à la propagation de la famille. Car, quel genre de passion cela aurait-il été, le désir d'avoir des relations sexuelles avec un père déjà vieux?

Que l'aîné n'entre furtivement que pour une nuit, et met sa sœur à sa place, la nuit suivante, et qu'eux, étant enceintes, ne pensent pas retourner dans l'étreinte de leur père; à partir de là, nous décidons en second lieu qu'ils n'ont eu d'autre but que de devenir mère. Mais je n'approuve pas ce que certains conjectures, qui disent qu'ils ont été induits en erreur par une grande erreur, pensant que le monde entier avait péri avec Sodome. Car, ils venaient d'habiter à Tsoar, il y avait aussi de douces régions devant leurs yeux, qui n'étaient sûrement pas sans habitants, et aussi ils avaient appris de leur père qu'un châtiment spécial était infligé aux Sodomites et aux autres voisins. Ils n'ignoraient pas non plus la famille d'où venait leur père et quel genre d'oncle il avait suivi hors de sa patrie. Alors, que devons-nous penser? Que, parce qu'ils étaient assurés que les familles sont entretenues par des enfants, c'était difficile pour eux et c'était une cause continuelle de chagrin, qu'ils étaient sans enfants. Aussi le vide, quand leur père serait mort, pouvait leur sembler insupportable, car ils voyaient qu'ils seraient alors seuls et sans aucune aide. D'où leur désir impudent, et cette absurde urgence de rechercher ce rapport sexuel impudique, car ils avaient peur d'une vie solitaire, sujette à bien des soucis. Je ne doute pas non plus que Moïse ne raconte ce qu'ils ont utilisé comme prétexte, mais ce qu'ils ont dit avec un sentiment sincère de leur cœur. Ainsi, ils voulaient produire de la semence, comme la coutume de toutes les nations. Ils donnent l'exemple du monde entier, car ils jugeraient injuste que leur état serait pire que celui des autres. Partout, disent-ils, les jeunes femmes sont louées, qui conçoivent des enfants et construisent ainsi leur famille; pourquoi devons-nous alors être condamnés à être toujours sans enfant? En attendant, ils savent bien qu'ils commettent un grand péché. Car, pourquoi enivrer leur père? N'est-ce pas, parce qu'ils supposent, qu'il ne peut pas être rendu volontaire? Quand il a eu une aversion pour l'impudicité, les filles devaient nécessairement avoir la même notion dans leur conscience. Ainsi, en aucune manière, ils ne doivent être excusés, de se prêter à un rapport scandaleux, que toute la nation déteste par nature. Alors que les gens, avec des crimes normaux, sont forcés d'admettre leurs crimes; comment se plaideront-ils libres de crimes importants, comme si aucune crainte pour le jugement de Dieu ne les piquait? Par conséquent, avec la suppression de la conscience, les filles de Lot se livrent à ce crime. La raison de tromper leur père n'était pas autre que celle-ci, qu'ils connaissaient la disgrâce, qu'ils devaient eux-mêmes nécessairement condamner, parce qu'ils savaient que c'était contre l'ordre de la nature. D'où vient le peuple quand il suit sa propre volonté; car rien ne peut être si absurde ou bestial que nous ne nous décomposions à cela, quand nous donnons libre cours à notre chair. Que ceci soit donc le début de tous nos désirs, pour examiner ce que le Seigneur permet, afin qu'il ne vienne pas dans notre esprit de demander quelque chose, ce qui selon Sa Parole nous est gratuit.

Il n'y a pas d'homme sur terre. Ils ne veulent pas dire que toutes les nations sont détruites, comme de nombreux explicateurs narguent, mais parce qu’ils sont poussés par la peur dans la grotte, menant une vie solitaire, ils se plaignent, qu’ils sont coupés de tout espoir du mariage. Et oui, étant isolés du reste des nations, ils vivaient comme s'ils étaient renvoyés dans un monde séparé. Peut-être objecter qu'ils pourraient demander aux maris de leur père, alors je réponds, que ce n'est absolument pas un miracle, qu'eux, abattus par la peur, ne puissent pas chercher un autre médicament que ce qui était à portée de main. Car, ils pensaient que sur cette montagne solitaire, enfermés dans la tanière d'un rocher, ils n'avaient plus le moindre lien avec le genre humain. Il se peut (comme je l'ai déjà rappelé) que des esclaves habitent avec eux. Ceci est même probable, car autrement il était difficile d'avoir du vin dans la grotte, quand il n'était pas emporté avec eux sur un chariot avec les autres aliments. Pourtant, ils disent qu'il n'y avait pas de mari pour eux, parce qu'ils ont une aversion pour un mariage avec des esclaves.

De plus, je veux dire que le nom terre dans le premier membre, est mis pour région ou région, comme s'ils disaient: cette région n'a plus d'hommes qui pourraient nous marier selon la coutume du monde entier. Car il y a ici un contraste tacite entre la terre entière et une certaine partie de celle-ci. Mais c'est leur premier crime, qu'ils, dans un zèle pour propager la race humaine, violent la sainte loi de la nature. Ensuite, il est faux et méchant de ne pas fuir vers le Créateur du monde Lui-même, pour les guérir de cette désolation dont ils étaient inquiets. Troisièmement, ils montrent leur négligence lorsqu'ils ne visent que la vie terrestre et ne se soucient pas de la vie céleste. Bien que je n'ose pas donner de sécurité concernant le temps qui s'est écoulé entre la destruction de Sodome et les relations sexuelles impures de Lot avec ses filles, il est probable qu'elles, dès leur arrivée dans la caverne, par aversion à la solitude, ont inventé ce plan scandaleux et exécrable. Cela ne pouvait pas prendre longtemps, que Lot vivait dans la grotte, ou il y avait un manque de nourriture et de boisson. Et comme une peur soudaine avait emporté leur père, comme une tempête, de même les filles ne pouvaient pas se retenir, même pendant quelques jours. Sans invoquer Dieu, ni demander conseil à leur père, ils sont emportés par un instinct bestial. Ici nous voyons combien de temps la délivrance et le châtiment des Sodomites ont quitté leur mémoire, bien que les deux aient toujours dû être gardés dans leur cœur. Oh, que ce vice aussi parmi nous n'était pas si grand; mais nous montrons trop clairement dans les deux sens notre ingratitude.

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