2. Voici, maintenant je suis vieux, je ne connais pas le jour de ma mort . Il n'y a pas le moindre doute qu'Isaac a imploré des bénédictions quotidiennes sur ses fils toute sa vie: cela semble donc avoir été une sorte de bénédiction extraordinaire. D'ailleurs, la déclaration qu'il ne savait pas le jour de sa mort, c'est autant que s'il avait dit, que la mort était à chaque instant si pressée sur lui, homme décrépit et défaillant, qu'il n'osait se promettre la vie plus longtemps. Tout comme une femme enceinte, à l'approche de la mise bas, pourrait dire qu'elle n'avait plus de jour sûr. Chacun, même dans la pleine vigueur de l'âge, porte avec lui mille morts. La mort revendique comme sien le fœtus dans le ventre de la mère et l’accompagne à chaque étape de la vie. Mais comme il pousse les anciens de plus près, de même ils devraient le placer plus constamment devant leurs yeux, et devraient passer comme des pèlerins à travers le monde, ou comme ceux qui ont déjà un pied dans la tombe. Bref, Isaac, proche de la mort, souhaite quitter l'Église en lui survivant en la personne de son fils.

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