33. Et Isaac tremblait extrêmement (48) Ici encore, la foi qui avait été étouffée dans la poitrine du saint homme brille et émet de nouvelles étincelles; car il ne fait aucun doute que sa peur naît de la foi. D'ailleurs, ce n'est pas une crainte commune que décrit Moïse, mais celle qui confond totalement le saint homme: car, alors qu'il était parfaitement conscient de sa propre vocation, et donc était persuadé que le devoir de nommer l'héritier auprès duquel il devait déposer l'alliance la vie éternelle lui était divinement enjointe, à peine il découvrit son erreur qu'il fut rempli de crainte, que dans une affaire si grande et si grave Dieu lui avait laissé se tromper; car à moins qu'il n'eût pensé que Dieu était le directeur de cet acte, qu'est-ce qui l'aurait empêché d'alléguer son ignorance comme excuse, et de se mettre en colère contre Jacob, qui s'était emparé de lui par fraude et par des arts injustifiables? Mais bien que couvert de honte à cause de l'erreur qu'il avait commise, il ratifie néanmoins, l'esprit recueilli, la bénédiction qu'il avait prononcée; et je ne doute pas que lui alors, comme un éveillé, ait commencé à se souvenir de l'oracle auquel il n'avait pas été assez attentif. C'est pourquoi le saint homme n'a pas été poussé par l'ambition à être ainsi tenace de son dessein, comme les hommes obstinés ont l'habitude de l'être, qui poursuivent jusqu'au dernier ce qu'ils ont une fois, quoique bêtement, commencé; mais la déclaration, je l'ai béni, oui, et il sera béni, était l'effet d'une foi rare et précieuse; car lui, renonçant aux affections de la chair, se livre maintenant entièrement à Dieu, et, reconnaissant Dieu comme l'auteur de la bénédiction qu'il avait prononcée, lui attribue la gloire de ne pas oser la rétracter. Le bénéfice de cette doctrine appartient à toute l'Église, afin que nous sachions avec certitude que tout ce que les hérauts de l'Évangile nous promettent par l'ordre de Dieu, sera efficace et stable, parce qu'ils ne parlent pas comme des hommes privés, mais comme par le commandement de Dieu lui-même; et l’infirmité du ministre ne détruit pas la fidélité, la puissance et l’efficacité de la parole de Dieu. Celui qui se présente à nous chargé de l'offre du bonheur et de la vie éternels, est soumis à nos misères communes et à la mort; pourtant, malgré cela, la promesse est efficace. Celui qui nous absout de nos péchés est lui-même un pécheur; mais parce que son office lui est assigné par Dieu, la stabilité de cette grâce, ayant son fondement en Dieu, ne faillira jamais.

Continue après la publicité
Continue après la publicité